Skip to main content

Full text of "La survivance (1965-03-10)"

See other formats


Tragédie de La Salle, L'après-midi même de la tragédie qui 
a fait 27 morts et une cinquantaine de blessés, le premier 
ministre Jean Lesage s’est rendu sur le lieu de l'accident 
accompagné de Mme Claire Kirkland-Casgrain, ministre des 
transports du Québec et député de Jacques-Cartier (La Salle 
est dans son comté) et du procureur général de la provin- 
ce, Me Claude Wagner (qui ne paraît pas sur cette photo). 
. 27 morts, 15 étaient des enfants, une nouvelle mariée de 
16 ans. | 


La commission sur Je bilinguisme 
et le biculturalisme reconnaît l’im- 
portance des minorités françaises 
au Canada. 


On est ainsi amené à reconnaître l'importance réelle et 
_symbolique des minorités françaises. : 


— importance réelle, car, il s’agit de plus de 850,000 êtres 
humains dont la langue maternelle est le français. Les 
commissaires se sont parfois étonnés de la légèreté avec 
laquelle quelques participants du Québec semblaient 
considérer le sort de Ces hommes de langue française, 
qu’on trouve dans chacune des provinces canadiennes, et 
qui, en particulier, forment plus d’un tiers de la popula- 
tion dans le Nouveau-Brunswick, et un groupe de 425,000 
individus dans l'Ontario. 


importance symbolique pour l'avenir du Canada. Car, 
d’une part, les minorités françaises sont déjà l’un des 
facteurs importants du bilinguisme à travers le pays; et 
elles le deviendront bien davantage si on leur en fournit 
les moyens. D’un autre côté, ces minorités ont toujours 
été un lien entre le Québec et les autres provinces cana- 
diennes. En ce sens, on peut dire que ces minorités occu- 
pent une position clef au Canada, et qu’ainsi elles ont 
représenté jusqu'ici pour le pays une force de cohésion. 
Elles rattachaient les Canadiens. français du Québec au - 
reste du Canada pour des motifs spécifiquement cana- 
diens-français. En outre, les Québécois ont toujours eu 
tendance à regarder la façon dont ces minorités étaient 
traitées dans leurs provinces comme l’un des signes sen- 
sibles du refus ou de l’acceptation, par les Canadiens de 
langue anglaise, de la dualité canadienne. Si donc les 
Québécois francophones allaient se désintéresser du 
sort des minorités françaises, et si en particulier ils a- 
doptaient cette attitude parce qu'à leur avis le Canada 
de langue anglaise empêcherait celles-ci de vivre, alors, 
les tendances séparatistes risqueraient d’être stimulées 
d'autant. 


| (Article 115, extrait du rapport préliminaire de la 
Commission Royale d'Enquête sur le Bilinguisme et le 
Biculturalisme, page 110 du texte français) | 


Les maires de la Colombie 
visiteront le Québec 


Visite à Montréal, Québec 
et dans les Laurentides 


Le Québec remettra la politesse. Les 


Environ 150 maires de différentes 
municipalités de la Colombie-Britanni- 
que, accompagnés de leur épouse, se- 


nommé ambassadeur de 


ront reçus en visite officielle au Québec 
du 12 au 17 mai prochain. C'est ce 
qu’a annoncé le maire Robert Cauchon, 
de Salaberry-de-Valleyfield, à titre de 
président du comité de réception, à 
l'issue d'une rencontre dans la Vieille 
Capitale avec le lieutenant-gouverneur 
Paul Comtois, le maire Wilfrid Hamel 
et quelques représentants du ministère 
des Affaires municipales. 

Le maire Cauchon avait préconisé 
Van demier de tels échanges entre 
dirigeants municipaux . de .différentes 
provinces, alors qu'il était.le président 
de YUnion des municipalités du Qué- 
bec. Il avait d’ailleurs piloté une délé- 
gation de cette province à Victoria, au 
mois de novembre dernier. 


visiteurs seront reçus à Québec, à Mont- 
réal et dans les Laurentides. 


Il est à prévoir que le maire R.-B. 
Wilson de la ville de Victoria, sera 
reçu à Valleyfield, où il a été fait 
citoyen honoraire, lors d'une récente 
réunion des membres du conseil muni- 
cipal. 


De plus amples détails concernant 
cette visite seront communiqués bien- 
tôt, et, en terminant, le maire Cauchon 


- a fait remarquer au xeprésentant de 


LA PRESSE, que la visite interpro- 
vinciale de novembre dernier avait déjà 
porté fruits, puisque actuellement on 
enseigne le français à T’Université de 
Victoria. 


D ed ete en des en "9 


$15,000 pour Rivard 


Lucien Rivard joue à cache-cache depuis huit jours, au grand 
dam d'Ottawa et de Washington, et de la police. Hier soir, le gou- 
vernement fédéral offrait une récompense de $15,000 à quiconque 
donnerait l'information qui eonduirait à son arrestation. Si on ne 


trouve pas Rivard présentement, au moins a police découvre de 
nouveaux tuyaux et complète ses filières sur la mafia. . 


re È 


VOLUME XXXVIT 


Orga ne off 


EDMONTON, 


» 


Î 


| À 4 


. 


| | (AC.F.A. — F.C.F.C.) 


ALBERTA 


Pearson propose unr 


New York, — Pour mettre en échec 
et maîtriser les conflits locaux ‘dans le 
Sud-Est asiatique, on a “besoin d’un 
organisme international qui y surveille 
les frontières nationales .et les. ferment 


hermétiquement à toute infiltration de’ 


guérillas. C’est ce qu’à déclaré le pre- 
mier ministre Pearson dans un discours 
qu’il a prononcé à l'issue du diner an- 
nuel de la “Société canadienne de 
New York”, vendredi dernier. 


Selon le premier ministre canadien 
on aurait à la conférence de Genève 
en 1954, dû prévoir la création d'un 
tel organisme dont aujourd'hui le Laos, 
le Vietnam et le Cambodge auraient 
besoin pour mener leurs affaires sans 
intrusion de puissances étrangères. 


M. Pearson estime que la situation 
actuelle est la mise à l'épreuve du con- 
flit entre le principe généralement ad- 
mis comme quoi on peut éviter la 
guerre ouverte, et la croyance commu- 
niste que les “guerres de libération 
nationales” sont des exceptions qui 
doivent être tolérées. 


Dangereuse 
illusion 


Il estime qu'il faut éliminer “cette 
dangereuse illusion”. “L'aide donnée 
par delà les frontières à des révoltes 
locales est une violation aussi grande 
+ 


Le pape parle 


des droits fondamentaux des nations 
et des concepts fondamentaux du droit 
international, que l'invasion par d'au- 
tres moyens . . . Comme je vois les 
choses, la lutte d’aujourd’hui en Asie 
du Sud-Est est fondamentalement le 
principe que l’aide'armée de lextérieur 
à des “guerres de libération nationale” 
constitue une agression et doit être mise 
en échec”. à 

Le premier ministre a précisé que 
la “communauté internationale” devrait 
prendre en mains la responsabilité “de 
fermer hermétiquement les frontières 
à toutes infiltrations de guérillas, et 
massivement et effectivement — et jé 
dis bien effectivement -— assurer le 
contrôle et Fapplication stricte des 
accords internationaux qui visent à 
arrêter et maîtriser les hostilités locales. 
Il a ajouté que si les accords de Genè- 
ve de 1954 avaient prévu cela, les in- 
filtrations auraient pu être contenues 
à temps au Vietnam et au Laos. 

Enfin, M. Pearson a déclaré que “si 
du terrifiant risque actuel d'escalade, 
on peut évoluer vers un tel règle- 
ment pacifique, alors les Etats-Unis 
pouront être dégagés de la tâche coû- 
teuse et ingrate d’agir seuls contre l'a- 
gression et le monde aura fait un pas 
en avant vers l’organisation impartiale 
st efficace de la paix internationale”. 


des difficultés 


qui sont liées au renouveau liturgique 


Cité du Vatican. — Les difficultés de 
l'application des nouvelles normes li- 
turgiques et les moyens d'y faire face 
ont fait l’objet d’un discours que le 
Saint-Père a adressé aux prédicateurs 
du carême des églises de Rome qu’il 
a reçus à la chapelle Sixtine avec à 
leur tête le cardinal Traglia, pro-vi- 
caire de Rome. 

Paul VI a souligné l'importance et 
la gravité de la tâche qui attend les 
pasteurs dans ce. domaine. 

“Il s'agit, en: effet, a-til dit, de 
changer tart::d'habitudes respectables 


et “chères. Il vous faut déranger les fi: 


dèles pieux et bons pour leur proposer 
de nouvelles formes de prières qu'ils 
ne parviendront pas à comprendre tout 
de suite. Il faudra gagner à une ex- 
pression personnelle et collective de 


“prière tant de gens qui, à l'église, ne 


prient pas ou qui ne prient pas comme 
ils voudraient. 

J1 faut savoir agir avec persuasion. Il 
s'agit d’un grand événement qui met 
en jeu de très hautes idées. Il faudra 
en même temps une Connaissance 
aprofondie du nouveau fait liturgique 
et l'art de veiller aux détails dans tou- 


. tes leurs exigences.” Le Saïint-Père a re- 


levé à ce sujet que le chant constituait 


Nouvel ambassadeur 
de France 
Paris. — M. François Leduc a été 


France à 
Ottawa où il succédera à M. Raymond 
Bousquet, annonce-t-on dans les milieux 
autorisés. NT 

M. Leduc, qui est né en 1912, est 
entré dans la carrière diplomatique en 
1939. Après avoir servi au moment de 
la libération à la direction des Affaires 
économiques au Quai d'Orsay, M. Le- 
due a été nommé directeur du cabi- 
net du Résident général de France à 
‘Tunis, fonctions qu’il a occupées de 
1947 à 1950. Il a été ensuite conseiller 
diplomatique au Secrétariat général 
permanent de la Défense nationale en 
1951-1952, puis chef de la mission cen- 
trale d’assistance aux armées alliées de 
1952 à 1955. 

Par la suite il a occupé les fonctions 
de ministre-conseiller successivement à 
l'ambassadeur de France à Bonn, de 
1955 à 1957, à Bruxelles en 1957, et 
de nouveau à Bonn de 1958 à 1960. 

Depuis 1960, M. Leduc était direc- 
teur des Affaires administratives et 
sociales au ministère des Affaires é- 
trangères. 

M. Leduc est officier de la légion 
d'honneur. 


— | “A travers les manifestations parfois irritantes qui marquent 
le difficile passage de l‘adolescence : la soif d'indépendance, le 


sur soi-même. 


de la liberté, vous leur 


désir de se distinguer, les changements d'humeur et de coporte- 
tement, l’éducateur sait reconnaître, grâce à un amour qui est une 
longue patience, le besoin impérieux qu'ont les jeunes d’affirmer 
leur personnalité. Il devra en outre dans une atmosphère de con- 
© fiance et de liberté, d'affection et de sécurité, Les aider à surmon- 
ter les inévitable tentations d’agressivité, de violence et de repli 
Avec une ferme indulgence, dans la générosité et 
dans l'effort, vous leur ferez découvrir les richesses latentes de leur 
personnalité, vous les soutiendrez dans le délicat apprentissage 
permettrez, en un mot, de trouver la voie 
vers eux-mêmes:et de réaliser leur propre vocation d'hommes et 
fils de Dieu . . ”’ On agit plus par ce que l’on est et par ce que l'on 


fait que par ce que l’on en dit et par ce que l’on enseigne.” 


S. S. Paul VI 


sans doute la partie la plus difficile à 
mettre au point. 


“Il faudra peut-être des années chez 
nous pour atteindre au but, a poursui- 
vi le Souverain Pontife, Mais il faut 
commencer sans délai et persévérer a- 
fin de parvenir à donner à l'assemblée 
des fidèles sa voix grave, unanime, dou- 
ce et sublime.” Après avoir souligné 
que la parole était au nombre des cho- 
ses qui exigent le. maximum de pré- 
paration — “La parole divine, a-t-il 
précisé, ést à prononcer et à écouter 
avec une dignité. rénovée.” Le pape 
a dit qu’il se rendait ‘compte qu'il était 
difficile de fixer une ligne d'application 
pratique “cela, a-t-il relevé; surtout en 
un moment où l’on voit toutes les po- 
sitions ébranlées par Finsinuation ou 
par l'assaut d’une conception qui met 
tout en question qui expose tout à Ja 
critique et qui croit que l'on peut tout 
juger et changer.” 


“Cependant, a dit ensuite le Saint- 
Père, il vous faudra être ouverts à 
l'esprit de rénovation qui envahit le 
monde et qui pénètre aussi dans les 
normes ecclésiastiques, Sachez en même 
tempsovous défendre du vertige des 
innovations arbitraires, des suggestions 
de la mode courante, d’idées non ap- 
prouvées par l'Eglise et qui n’ont pas 
subi l'épreuve de l’expérience.” 


° 


MERCREDI, LE 10 MARS 1965 


emède pour 


+ 
35 fermiers de la Saskatchewan 


visitent le Québec pour s'informer: 


ivance 


iciel des Associations françaises de l'Alberta et de la Colombie 


No. 18 


le Vietnam 


LU 


que se passe-t-il au Québec? 


L'expérience dialogue s'est poursui- 
vie au coeur même du Vieux Mont- 
réal, où une trentaine de fermiers de 
Ja province de Saskatchewan ont en- 
tendu MM. Claude Ryan et Gérard 
Pelletier répondant à leurs questions 
au sujet du Québec. 

Que se passe-t-il au Québec? Pour- 
quoi favorise-t-on l'intervention de 
PEtat? Comment se définit Je nationa- 
lisme québécois? Que faut-il faire pour 
garder Québec dans la Confédération? 
Le séparatismeP 


Une tentative 
d'explication 


M. Pelletier, rédacteur en chef de 


LA PRESSE et M. Ryan, directeur 
du journal “Le Devoir”, ont tour à tour 
répondu en substance à leurs interlo- 
cuteurs ce qui suit: 

— pendant 20 ans soit de 1939 à 


1959, il y eut une prise de conscience 
au Québec. 


— l'accumulation de l'énergie sociale 
engendrée par cette prise de conscience 
a créé un climat favorable à l'inter- 
vention de l'Etat; 

— Pourquoi intervention de l'Etat? 

Pour deux raisons: a) il y a un pro- 
blème de débouchés pour les Canadiens 
français; b) les Canadiens français ne 
possèdent pas les moyens financiers 
pour se lancer dans les grandes entre- 
prises; 

— l'intervention de l'Etat est plus 
facile au Québec puisque les Québé- 
cois ne sont pas les propriétaires chez 
eux: 

— il y à une conviction que toutes 
les fonctions propres à un Etat moder- 
ne doivent revenir aux provinces; 

— Ja prise de conscience de ma gé- 
nération (celle de M. Pelletier} a pous- 
sé la génération suivante à s'interroger 
sur les structures canadiennes; 

— quand il y 


Quotidien national 
__ bilingue? 

Ottawa — La création d'un quoti- 
dien national bilingue a été proposée 
par le Dr Jean-Marie Dionne, porte- 
parole du Collège des médecins vété- 
rinaires de la province de Québec de- 
vant la Commission Laurendeau-Dun- 
ton. Il s'agit d’un journal qui serait 
rédigé par une équipe centralisée à 
Ottawa et serait imprimé simultané- 
ment dans les principaux centres du 
pays. 

Le Dr Dionne a dit qu’il ne voit pas 
d’objection à ce que ce jourmal soit 
subventionné par le gouvernement fé- 
déral comme Fest actuellement Radio- 
Canada. 

+ 


Collège St-Jean 


accumulation d’éner-" 


La semaine dernière fut très mouvementée pour certains élèves 
qui se présentaient comme candidats, afin de former l'exécutif de 
notre nouvelle et plus brillante organisation, l'Association des Elè- 
ves du Collège St-Jean ( A.E.C.S.J.) Les buts de cette organisation 
sont de: 


1) grouper tous les élèves du Collège St-Jean et de réaliser les 
buts d’une société étudiante; 


2) centraliser et de stimuler les différentes organisations 
collégiales ;. 


8) Représenter officiellement les membres de J'A.E.C.S.J. à 
l’intérieur et à l'extérieur du Collège. (Extrait de la 
constitution de l'A.E.C.S.J., article IT). 


Aussi, cette organisation, compte-t-elle essayer de faire accep- 
ter le Collège St-Jean dans une autre organisation, celle-ci natio- 
nale, l'Union Canadienne des Etudiants (U.C.E.). Si nous parvenons 
à cette fin, le Collège St-Jean sera le trait d’union entre les univer- 
sités de langue française de l'Est et les représentants anglophones 
de l'Ouest. Enfin, je crois que vous pouvez voir que ceci sera un 
grand pas dans le développement et l'acceptation de notre Collège. 


Mais, parlons de nos “élus”. 


Comme président nous avons élu André Roy, élève de Rhéto- 
rique, Mademoiselle Claudette Merkosky, secrétaire-trésorière, Ÿ von 
Mahé, vice-président, et Emile Mandin représentant de VU.CE. 


Les quatre mentionnés ci-dessus sauront certes remplir leur 
tâche, car ils ont tous de l'expérience dans le domaine politique (?) 


Notre nouveau président fut Ministre du Culte des Elèves des 
Arts l’année dernière, président des Arts cette année et vice-prési- 
dent de notre classe de Rhétorique cette année. 


Claudette Merkowsky, ancienne élève des Soeurs l’Assomp- 
tion et reine de deux bals cette année, fut l’heureuse gagnante d’un 
concours de composition, elle sera donc tout à fait à son aise devant 
une machine à écrire de secrétaire. 


Emile Mandin, membre de l'exécutif de plusieurs organisations 


collégiales ces dernières années, est président du Club Mundo du: 


Collège St-Jean. 


Yvon Mahé fut responsable diocésain de l’Aetion Catholique 
pour le diocèse de St-Paul, et il se trouve cette année comme prési- 
dent de l'Equipe Liturgique du Collège. 


| De la part de tous les élèves et du personnel du Collège St- 
Jean, je profite de cette occasion pour les féliciter et leur souhai- 
ter bonne chance dans leur domaine respectif l’année prochaine. 


“Hervé Collet, Rhétorique. 


gie sociale, il y a toujours sur les bords 
des extrémistes; 

— Je nationalisme québécois n'est 
fait de mécontentement 
pas seulement négatif, pas uniquement 
mais consiste en un profond sentiment 
que l’on peut réaliser des choses plus 
grandes par soi-même; 

— Quoi faire? — Reviser le pacte 
confédératif de fond en comble — 
Assurer l'égalité de droits aux Cana- 
diens français; veiller aux droits des 
minorités françaises — Assurer une 
pleine participation des Canadiens fran- 
çais au gouvernement fédéral. 

Un Québec séparé ne 
durerait pas 30 ans 

M. Pelletier a dit qu’il ne croit pas 
qu'un Québec indépendant puisse du- 
rer plus de 30 ans. “Le chemin le plus 
sûr vers l'assimiliation dans le grand 
tout anglophone nord-américain, c’est 
l'isolement du Québec”. . 


Il favorise d'autre part la décentrali-. 


sation des pouvoirs, à cause de la di- 
mension du pays et à cause de la diver- 
sité culturelle qu’on y trouve. 
Responsabilité sociale 

vs initiative privée 

M. Ryan a expliqué le rôle impor- 
tant joué par les corps intermédiaires, 
comme les syndicats et les coopérati- 
ves, ainsi que par les journaux dans 
le développement du sens de la res- 
ponsabilité sociale au Québec. 

Tout en reconnaissant que l’entre- 
prise privée a un rôle à jouer en dé- 
mocratie, il insiste sur l'importance, 
que l’on attache au Québec fonction- 
nel entre le secteur public et privé. 


Pragmatique ou 
idéologique 

La révolution québécoise est-elle 
pragmatique: ou idéologique? MM. 
Pelletier et Ryan n’ont pas trouvé de 
réponse à cette question. Ils notent 
que leur génération est de tendance à 


…- gauche... 


M. Pelletier dit qu’il faut comprendre 
que le capitalisme ne fait pas partie 
de la famille canadienne-française. Il 
n'y a pas de multimillionnaires parmi 
les Canadiens français. Cela explique 
l'appui de la population à la Société 
générale de financement. 

M. Ryan dit que cette révolution a 
nettement des aspects idéologiques qui 
sont: le nationalisme et la socialisa- 
tion. Jamais il n’y eut de publica- 
tion socialiste au Québec jusqu’à ces 
dernières années. Maintenant on en 
compte quatre. 

Les fermiers de la Saskatchewan ont 
passé deux jours en visite à Montréal 
et dans les environs. 


Pour la 3e fois en un mois, 
le gouverneur général parle de 


l'unité canadienne 


Toronto. — Le gouvemeur général, 
M. Georges-P. Vanier, a déclaré, jeudi 
dernier à Toronto, que le Canada ne 
pourra jamais réaliser sa destinée si 
ne continue de progresser comme un 


tout, non sectionné par provinces. 


Le gouverneur général, qui adressait 
la parole à l’occasion du 75e annver- 
saire de linstitut militaire royale ca- 
nadien, déclara combien il était mal- 
heureux de voir que les frontières en- 
tre les provinces semblaient parfois 
avoir l'air plutôt de barrières que de 
lieu de rendez-vous. 


“Ouvrons, dit-il, les fenêtres et les 
portes des provinces. Jetons les yeux 
par-dessus les murs et voyons ce qui 
se passe de l’autre côté. Connaissons- 
nous Jes uns les autres; c'est ce qui 
nous permettra de nous comprendre.” 


Nul pays ne saurait envisager l'a- 
venir avec plus de confiance que le 
Canada. 


Cet avenir dépend de nous, de la 
collaboration de toutes les provinces à 
l'ocuvre de l’enfantement de notre na- 
tionalité.” 


“Ti n’est pas trop 
tard pour fraterniser” 


Il propose l'échange de masses. De 
provinces en provinces on se visiterait 
de façon à accroître la compréhension 
mutuelle préalablement à l’année du 
centenaire de la confédération. Il n’est 
pas trop tard, 


Le général Vanier rappelle qu'il fut 


. un temps ou l’homme aspirait tant à la 


présence de la valeur humaine. 


“Dans tous les domaines de Facti- 
vité, persiste un besoin de cette sécu- 
rité intérieure que seuls la loyauté, le 
courage, la croyance et par-dessus tout, 
le leadership, peuvent apporter. 

“Quiconque comprend les traditions 
et les idéaux militaires comprendra fa- 
cilement de quelle importance sont 
ces valeurs humaines, pärticulièrement 
en la présente étape de l'achemine- 
ment de notre pays dans l'histoire.” 


L + 


Le carême encore 
d'actualité 

Cité du Vatican — “Le carême est-il 
encore d'actualité?” En posant cette 
question, dans une allocution qu'il a 
prononcée au cours d’une audience gé- 
nérale hebdomadaire, le Pape a dit que 
tout en ayant perdu certaines de ses 
exigences, le carême n’en est pas moins 
nécessaire. 


“Il est nécessaire, a-t-il précisé, s’il 
est vrai que la vie chrétienne a besoin 
de recueillement, de silence, de médita- 
tion, de conversion et de réformes con- 
tinuelles, de prière, de pénitence, de 
gymnastique ascétique, de sens mysti- 
que et encore plus de réveil de la 
conscience chrétienne, de miséricorde 
et de grâce de Dieu. La vie religieuse 
est une chose grave, sérieuse, difficile, 
merveilleuse, indispensable, dont nous 
ne pouvons nous passer et que l'on ne 
gagne pas sans application, sans un 
exercice méthodique, sans un effort 
de rénovation intérieure, sans recours, 
au moment décisif, au contact sacra- 
mental avec l’action vivifiante de Dieu 
le Père, par le Christ, dans le St-Esprit” 


mm 


L'aide arrive. Dès qu’on apprit la catastrophe qui fit é- 
elaté une maison de rapport à La Salle, dons en argent, en 
linge et en vivres se mirent à affluer. On n'a pas encore, 
trouvé la cause de la conflagration, bien que les survivants 
affirment que depuis quelque temps ‘ça sentait toujours 
le gaz’ dans l’immeuble. - sn DS 


Page 2 


Lx 


 —— 


Le rapport Laurendeau - Bunton 
vu par Vincent Prince de la PRESSE 


La Confédération vit des heures d'extrême 
péril. Au fait, elle ne saurait être sauvée que si 
des mesures concrètes sont prises immédiate- 
ment en vuc d’en arriver, dans un avenir rap- 
proché, à une parfaite égalité d’association 
pour les groupes français et anglais du pays. 

En d’autres termes, le Canada sera vraiment 
biculturel, c’est-à-dire qu’il le sera en droit et 
en fait, d'un océan à l’autre, ou il disparaîtra. 


Telle est, en somme, la conclusion drama- 
tique à laquelle en vient la Commission Lauren- 
deau-Dunton dans le rapport préliminaire que 
le gouvernement a rendu publie. Les dix com- 
missaires sont, là-dessus, unanimes. 

Devant pareille unanimité, personne ne peut 
plus se croiser les bras et sentir en même 
temps sa conscience tranquille. A moins d’être 
indifférent à l'avenir d’un pays qui est pourtant 
le nôtre de l'Atlantique au Pacifique. 

Les commissaires sont catégoriques à ce 
propos. La crise que nous traversons est telle 
que le temps ne saurait dissiper aucun des 
malaises qui divisent le pays. Seule une action 
concrète, seules des décisions radicales peuvent 
empêcher la rupture de se produire. 

C'est brutal, ça vous secoue comme une 
douche d’eau froide, mais au moins on sait où 
l'on va. On ne pourra plus prétexter ignorance. 
La situation est extrêmement grave. 

Comme tout diagnostic, celui de la Commis- 
sion Laurendeau-Dunton est basé sur une cons- 
tatation. 


Les commissaires ont constaté que si les 
Canadiens français avaient dans le passé ac- 
cepté avec plus ou moins de bonne grâce leur 
statut de minorité dans un pays à majorité an- 
glophone, une nouvelle optique prévaut mainte- 
nant chez eux: le Québec entend désormais se 
comporter comme une majorité. Il veut que ses 
citoyens et ceux de langue française des autres 
provinces soient traités sur un pied d'égalité 
absolue. Nous voilà devant le choc de deux 
majorités: la majorité anglaise à l'échelle du 
pays, la majorité française à l'échelle du Qué- 
bec. 

Le sentiment majoritaire des Québécois de 
langue française est qu'ils ne peuvent consentir 
à demeurer dans la Confédération qu’à condi- 
tion d’être en mesure de se développer dans le 
sens de leur eulture, qu’ils demeurent dans 


Je disais, hier, en éditorial, que les Cana- 
diens français étaient prêts à demeurer dans la 
Confédération à condition qu‘on en arrive à 
une parfaite égalité d'association pour les deux 
principaux groupes ethniques du pays. 

Ï1 faut bien s'entendre là-dessus. ça c’est 
l'objectif à atteindre. Il restera ensuite deux 
choses à préciser: à savoir ce que signifie exac- 
tement dans la pratique pareil statut d'égalité 
et, deuxièmement, quels laps de temps on est. 
prèt à accorder aux autorités pour en arriver à 
cet état de fait idéal. 

Il est certain, par exemple, que l’expression 
“égalité d'association” peut revêtir plus d’un 
sens. On peut, en tout cas, lui faire dire des cho- 
ses passablement différentes selon qu’on est du 
groupe français ou du groupe anglais, et même 
entre gens de même groupe ethnique. 


Ï1 faudra donc s’entendre sur la portée de: 


l'expression. À cet égard, il faudra savoir ce 
que les Canadiens français, en général, récla- 
ment et ce que les Canadiens anglais sont prêts 
à consentir. Si l'écart entre les demandes du 
groupe français, d’une part, et ce que le grou- 
pe anglais, d'autre part, est prêt à consentir 
est tel qu’il devient évident qu’il ne pourra ja- 
mais être comblé, la conclusion sera simple: il 
faudra laisser tomber la Fédération. 

Mais pour connaître la pensée des deux 
principaux groupes ethniques là-dessus, il faut 
les intérroger. D’où à mon avis, la nécessité 
pour la commission Laurendeau-Uunton de pro- 
céder à ses audiences publiques. 

Certains hommes politiques ont dit craindre 
cet “affrontement” des deux communautés. Un 
tel “affrontement”, selon ces derniers, serait 
susceptible de diviser le pays. 


Certes, il y a là le danger que les extrémis- 


leur propre province ou qu’ils décident d'émi. 
grer ailleurs au pays. Les Canadiens françait 
veulent demeurer Canadiens mais à luniqui 
condition que le fait de demeurer français n’en 
fasse pas des citoyens de seconde zone. 


Qu'est-ce à dire? La conclusion est claire: le 
Québec rompra son association avec les autres 
provinces, à moins que celles-ei ne consentent 
à leurs minorités françaises les mêmes droits 
et privilèges que lui, le Québec, accorde à sa 
minorité de langue anglaise. 

Si le Canada anglais veut éviter cette rupiu- 
re, il sait maintenant dans quel sens agir. 

La Commission, répétons-le, nous avertit 
que le temps presse. Conséquente avec elle- 
même, elle recommande donc, et pour un a- 
venir le plus rapproché possible, que les deux 
principaux protagonistes du “drame”, le Qué- 
bec français et le Canada anglais, amorcent 
des négotiations d'une vaste portée. Ces négo- 
tiations devront être principalement la res- 
ponsabilité des gouvernements. 


Entre-temps, les commissaires entendrunt 
ce que les Canadiens des diverses parties du 
pays ont de concret à suggérer pour en arriver 
à l'égalité d'association entre les deux prinei- 
paux groupes ethniques. C’est la somme de ces 
suggestions qui leur permettra d’en arriver 
à des recommandations précises dans leur rap- 
port final. 

Evidemment, si la majorité des Canadiens 
viennent établir devant la commission qu’ils ne 
veulent pas de cette égalité d’association, les 
commissaires ne pourront en arriver qu’à un 
verdict: que la Confédération ne peut plus 
vivre. Ce serait pénible, mais on saurait au 
moins à quoi s’en tenir. Le travail de La com- 
mission n’aurait quand même pas été vain. 


Nous voulons croire, quant à nous, que la 
situation n’est pas désespérée. A condition que 
la voix des modérés des deux principaux grou- 
pes ethniques ne soit pas étouffée sous la cla- 
meur des extrémistes. Pour ce qui est du Cana- 
da français, toutefois, il serait vain de se leur- 
rer. La voix des modérés ne saurait continuer à 
être écoutée que si la majorité anglophone ne 
tarde pas à bouger. Car ce sont des engagre- 
ments précis, de l’action qu’il faut. L'heure des 
belles déclarations est révolue. 


tes s'emparent du plancher, comme on dit en 
termes vulgaires. Mais c’est un danger qu'il 
faut absolument courir. Quand un médecin 
veut guérir un malade, il faut bien qu'il le fas- 
se parler de ses bobos. Ce n’est pas parce qu’on 
fait le silence sur ces malaises qu’on est en bon- 
ne santé. Et puis, les extrémistes ne devraient 
pas être en majorité à se présenter devant la 
commission royale. Cette dernière sera assez 
intelligente pour établir une moyenne. 


Encore une fois, ce n’est qu'après un tel af- 
frontement qu’on saura -si l’écart entre ce 
qu'exige un groupe et ce que l’autre est prêt 
à concéder peut être “négocié” ou non. 

Si des négotiations sont possibles, ce sera 
alors le temps d’entreprendre la seconde étape 
qui sera d’établir le calendrier des “rajuste- 
ments”. Car il est certain qu'il faudra procéder 
à des rajustements et probablement à des rajus- 
temerits majeurs. 


Je parle de calendrier des rajustements, car 
il ne faut pas se faire d'illusions : tout ne pourra 
être changé du jour au lendemaïn et dans tou- 
tes les sections du pays en même ternps. 


Du côté canadien-français, il faudra faire 
preuve de réalisme et de sens pratique; du 
côté canadien-anglais, d’un désir manifeste de 
bouger. On devra éviter, de part et d'autre, de 
recourir aux ultimatums. Il faudra faire vite, 
mais sans jamais perdre la tête. 

On peut en d’autres termes, demeurer in- 
transigeant sur les objectifs à atteindre, tout 
en se montrant compréhensif. La compréhen- 
sion n’est pas synonyme de mollesse. Si les 
Canadiens anglais veulent que nous soyons 
compréhensifs, ils devront nous prouver, par 
des actes, un minimum de bonne volonté. 


premières réactions de la presse anglophone 


Avec de notables exceptions, dont le Star et 
la Gazette de Montréal et le Toronto Telegram, 
la presse anglophone a réagi, devant le rapport 
Dunton-Laurendeau, d’une manière qui nous 
laisse songeur sur les perspectives de dénoue- 
ment de la “erise canadienne.” 


Trois articles publiés samedi, l’un dans le 
Globe and Mail, l’autre dans le Toronto Star, le 
troisième dans les journaux de la chaîne Sou- 
tham, indiquent que le Canada anglais n’est pas 
prêt, selon toute apparence, à avaler le diagnos- 
tie que vient de lui servir la commission. 


L’article le plus brutal est celui du Globe 
and Mail. Il reproche à la commission d’avoir 
coloré, de manière “injustifiée et nuisible”, une 
“crise” qui n’est pas tellement différente, au- 
jourd'hui, de celle qu’elle était il y a quelques 
années. La terminologie “alarmiste” utilisée 
par les auteurs du rapport fait grincer les 
dents de l’éditorialiste torontois. 


Cet article reflète une opinion très répan- 
due dans les milieux anglophones extérieurs au 


Québec. Ces milieux vivant loin de la “source” 
de la crise, sont portés tout naturellement à 
ervire que l'on exagère, au Québec, l'ampleur 
du malaise. Ils veulent bien admettre que cer- 
taines choses ne vont pas, que des ajustements 
s'imposent, Ils ne sont pas disposés à aller plus 
loin. Admettre l’existence d’une crise, ce se- 
rait, pour eux, admettre la nécessité de change- 
ments substantiels et de décisions radicales. N’é- 
tant pas prêts à accepter les conclusions, ne 
voulant pas se lier pour l'avenir, ils font ce 
que font tous les conservateurs du monde: ils 
refusent d'admettre la gravité du mal. 


Nous devons résister à cette opinion qui 
nous ramènerait vite au bon vieux “statu quo”. 
Nous devons aussi comprendre qu’elle est très 
répandue au Canada anglais. Il est bien rare 
que les majorités établies soient les premières à 
mesurer la gravité des situations qui résultent 
de leur hégémonie. 


(Le Devoir, Claude Ryan) 


LA SURVIVANCE 


Hebdomadaire publié tous les mercredis à 
10010 - 109ème rue, Edmonton, Albe 


ta, 
Tél: Direction: GA 2-0388; Imprimerie: GA 2-4702 


Journal indépendant liti t 
entièrement consacré f S rites € 


Directeur: R.P. Jean Patoine, o.m. 
Rédacteur: R.P. Clément Tourignÿ, om. 


PRIX DE L’ABONNEMENT 
$3.50 par an ou $2.00 pour 8 mois; 
Etats-Unis et Europe: $450 par an. 
Organe officiel des Associations françaises 
d’Alberta et de Colombie. 


Autorisé comme envoie postal de la deuxième classe, 
Ministère des Postes, Ottawa, avec paiement comptant. 


MERCREDI, LE 10 MARS 1965 


la cause religieuse et nationale. 


Dieu nous parle: 


. Si, pour respecter le sabbat, tu ne te 
livres pas à tes occupations au jour qui 
m'est consacré .(.….), si tu me rends cet 
hommage de laisser là tes occupations et 
tes bavardages, alors tu trouveras la joie 
dans le Seigneur. (Is. 58, 13-14) 


Tout est possible pour Dieu. (Me 10, 
27) 


(TEXTES CHOISIS PAR LA SOCIETE 
CATHOLIQUE DE LA BIBLE.) 


CS | 


LA SURVIVANCE 


Jean Lesage vu par la presse anglophone 


The Montréal Star— Toronto Daily Star— The 
Leader-Post, Regina — Citizen, Ottawa 


The Montreal Star — Le premier mi- 
nistre de la province n'avait pas plus 
tôt révélé l'intention de faire une tour- 
néc dans l’ouest à l’été que les fa- 
briquants de ragots commencèrent à 
débiter des prédictions sur sa prochai- 
ne démission et son intention de re- 
tourner à la politique fédérale. Ces 
rumeurs font plus d'honneur à l’ima- 
gination qu’au bon sens de ceux qui les 
inventent. Bien sûr, tout peut arriver 
en politique, et il est vrais que nous 
n'avons aucune communication avec le 
bureau de M. Lesage. Mais nous ju- 
geons, pour ce que vaut notre opinion, 
que M. Lesage ne veut pas, — nous 
pensons même qu’il ne doit pas, — 
quitter Québec. 

Depuis son avènement en 1960, M. 
Lesage dirige le mouvement le plus 
passionnant, le plus formidable et le 
plus réconfortant qui ait marqué la 
politique canadienne depuis longtemps. 
On appelle ce mouvement la révolution 
tranquille. Il est loin d'être achevé. 
Même il ne fait que commencer à 
beaucoup d’égards. Si M. Lesage des- 
cendait aujourd’hui de la passerelle, ses 
partisans de Québec l'accuserait d'une 
désertion difficile à pardonner, car c’est 
à M. Lesage qu’incombe avant tout le 
devoir d’équilibrer, d’orenter la grande 
vague d'innovations de province, 
sans toutefois en ralentir l'essor. 

Les rumeurs se fondent vraisembla- 
blement sur cette vérité évidente que 
le gouvernement fédéral, le ministère 
Pearson, a grand besoin d’un apport 
d'hommes nouveaux et alertes de Qué- 
bec, où le parti libéral reste beaucoup 
trop la chose de la réaction et de l'iner- 
tie, de toutes les influences mauvaises 
que de nouveau Québec méprise et 
déplore. Mais ce problème relève de 
M. Pearson. il ne peut le résoudre en 
persuadant M. Lesage de changer de 
domaine. Ce qui l'animation de M. 
Lesage ferait gagner à Ottawa serait 
gravement contrebalancé par ce que 
perdrait Québec. Il faut que M. Pear- 
son trouve un autre remède à ses dif- 
ficulté; espérons que ce sera sans trop 
de retard. 


Québec a encore le plus grand be- 
soin de M. Lesage. Sous sa direction 
les libéraux provinciaux ont remis de 
l'ordre dans leur maison, mis la “veille 
clique” à la porte, et entrepris un grand 
programme de réformes. Mais il ne 
faut pas oublier qu'il y a seulement 
cinq ans les privilégiés, les nantis des 
régimes Taschereau - Duplessois gar- 
daïent encore leur emprise sur la pro- 
vince. Leurs traditions persistent dans 
certains milieux. Il n’est pas absurde de 
supposer qu'ils puissent se rétablir, si 
les circonstances s’y prêtent de nou- 
veau. 

Ce serait mauvais pour Québec, dé- 
sastreux pour le Canada, car l'esprit 
nouveau est aussi nécessaire. dans les 
autres provinces que chez nous. Nous 
nous tirerons des difficultés et des 
mécontentements de l’heure, et nous 
nous serons fortifiés dans l'épreuve. 
Mais ce n’est pas le moment de fortifier 
un édifice en affaiblissant l’autre; or, 
tel sérait l'effet du départ de M. Le- 
sâge. : 

Toutefois la tournée de l’ouest est 
nécessaire aussi. Ce qui manque sur- 
tout au Canada, c’est la communica- 
tion soutenue et persuasive. Cette la- 
cuné est à se combler; les allées et ve- 
nues de chéfs respectés, anglais et frän- 
çais, importent au processus. Elles cons- 
tituent le seul moyen de fortifier l’es- 
prit d’entente. Plus il y aura de tour- 
nées, de visites, le mieux sera. 

# + L] 

Toronto Daily Star — Un des évé- 
nements les plus réconfortants de l’an- 
née pour le Canada, c’est la nouvelle 
que l'on songe à donner pour chef au 
parti libéral fédéral le premier minis- 
tre de Québec, M. Jean Lesage. 

Cela vaut, quelle que soit l'opinion 
que l'on ait du succès qu'aurait M. 
Lesage à ce nouveau poste ou des 


chances dont il bénéficierait à l'égard 
des autres aspirants du parti. Ce qui 
importe, c’est qu'un premier ministre 
de Québec soit aujourd'hui considéré 
comme chef possible d’un parti fédé- 
ral. 

Il y a six mois, cela eût été impossi- 
ble. Québec était alors au beau milieu 
de sa “révolution tranquille.” La pro- 
vince semblait s'orenter vers la sépa- 
ration d’avec le Canada ou du moins 
vers une autonomie incompatible avec 
la constitution actuelle de la Confédé- 
ration. Le nationalisme tapageur des 
Canadiens français, qui sous forme 
extrême tournait à la violence, provo- 
quait l’égal ressentiment des Canadiens 
anglais. 

Ce ressentiment se concentrait pour 
une bonne part sur M. Lesage, chef en 
titre de la révolution. De nombreux 
Canadiens anglais le considéraient com- 
me un homme dangereux, un ennemi 
de l'uité nationale. Il y a quelques 
mois, il était absolument exclu de la 
direction du parti libéral fédéral. 

Le changement de sa situation tra- 
duit le changement qui s'est opéré 
sans bruit dans les relations de Qué- 
bec avec les autres provinces. L’amer- 
tume réciproque, qui avait atteint son 
paroxysme à l’époque de la visite ro- 
yale, l'automne dernier, s'est graduel- 
lement apaisée. 

Les séparatistes et autres extrémistes 
du Canada français semblent perdre 
de l'influence. Le Canada anglais ma- 
nifeste une compréhension croissante 
des conditions qui ont provoqué la 
révolution de Québec, et des réussites 
considérables et positives de cette ré- 
volution. 


Un corollaire de la détente est que 
M. Lesage a repris la place qui ui re- 
venait de personnage dirigeant du par- 
ti libéral, de candidat possible à la di- 
rection du parti libéral fédéral, même 
du gouvernement fédéral. C'est le re- 
tour à une situation normale. 

Beaucoup d'éléments ont contribué à 
cette transformation de notre climat 
politique, mais nous croyons qu'il faut 
en attribuer une grande part du miéri- 
te au premier ministre du Canada, à 
M. Lester B. Pearson. Il était au feu 
älors que les relations étaient au plus 
bas. Il aurait pu conquérir une popula- 
rité à bon marché auprès du Canada 
anglais en se montrant intransigeant à 
l'égard des revedications dé Québec, 
ou il aurait pu s’abandonner aux ater- 
moiements et aux échappatoires dans 
l'espoir que surgit quelque facteur qui 
lui aurait épargné la nécessité de pé- 
nibles décisions. 

Au lieu de recourir aux voies de la 
facilité, il entama des négociations 
sincères avec le gouvernement de Qué- 
bec au sujet du nouveau régime que 
réclamait ce dernier pour ses relations 
avec le gouvernement fédéral. M. Pear- 
son a réussi dans une large mesure. 

La doctrine pearsonienne du “fédé- 
ralisme coopératif” n’a pas encore eu 
le temps de faire ses preuves; certains 
des compromis auxquels il s’est arré- 
té, — par exemple quant à la diminu- 
tion de l’autorité économique du gou- 
vernement fédéral, peuvent prêter à 
critique. Mais il n’y a aucun doute que 


. son “approche” des problèmes a beau- 


coup contribué à apaiser la crainte et 
l'amertume qui étaient si générales il 
y a quelques mois. 

+ # « 

The Leadér-Post (Regina). — On se 
réjouira du projet de M. Jean Lesage, 
premier ministre du Québec, d’effectu- 
er une tournée däns l'Ouest canadien 
d'autant plus qu’il'a exprimé le désir de 
rencontrer l’homme de la rue et de ne 
pas limiter ses contacts uniquement 
aux dirigeants et aux dignitaires. 

Le premier ministre Lesage est re- 
connu pour son talent de fin causeur a- 
vec tous ceux qu’il rencontre et sa per- 
sonnalité charmante fera beaucoup pour 
cimenter l'amitié et la compréhension 


EN VENTE CHEZ 


11540 ave Jasper 
Edmonton 


488-1212 


La Maffia du pensionnat 
par Jean Miville-Deschênes 


Un second livre prend place dans la collection “Les 
quatre vents”, collection si intéressante pour les adolescents. 
… La jeunesse connaît bien ce mot “maffia” qui sert à iden- 
tifier ces sociétés secrètes étrangères, bien organisées, sur- 
tout aux Etats-Unis, et prolifiques en projets meurtriers de 
tous genres. Ne nous alarmons pas cependant. La maffia 
dont nous entretient Jean Miville-Deschênes n’a rien de com- 
mun avec le genre habituel. Il s’agit d’une société secrète 
fondée par des collégiens pensionnaires qui trompent ainsi 


A 


leur ennui et leur chagrin d’être éloignés de leur famille 
Ecrites sous forme de journal personnel par un petit 
gars, Jacques, qui ne manque ni d’audace, ni d’intelligence 
ces aventures amuseront certainement les jeunes lecteurs. 
Is se rendront compte qu’une bonnè intention peut dégéné- 
rer en multiples conséquences assez désastreuses si la ran- 
cune, l’injustice et l’illogisme viennent brouiller le projet 
initial. C’est à cette conclusion qu’en viendra Jacques pour 
qui la maffia, au pensionnat, n’aura été qu’une crise pas- 
sagère, assez enrichissante cependant pour faire fleurir des 


amitiés fidèles. 


.Un livre avec jaquette illustrée qui enrichit cette col- 
lection jeune mais déjà connue par un premier titre allé- 
chant, “Lettres de mon moulin” d’Alphonse Daudet, 


$2.00 


| 


à un moment où ces deux qualités sont 
extrêmement nécessaires. 

La tournée du premier ministre qué- 
bécois est un effort on ne peut plus 
constructif qui augure bien pour J'uni- 
té future du Canada . . : . | 

Ainsi que M. Lesage lui-même l'a 
maintes fois répété, le développement 
du Québec n'est pas uniquement une 
question d'intérêt local pas plus que 
son effort pour réaliser une plus grande 
propérité ne concerne que la popula- 
tion de cette même province. Le Ca- 
nada tout entier bénéficiera d'un Qué- 
bec plus puissa\t, plus progressif et 
plus prospère. 

En acceptant d'entreprendre cette 
tournée dans l'Ouest. M. Lesage à dû 
faire un sacrifice. Il ne lui sera sans 
doute pas facile de s'absenter pour VF 
siter l'Ouest, tellement ses obligations 
à Québec réclament tout son temps et 
toutes ses énergies. En acceptant de 
faire ce sacrifice, il a reconnu qu'il a 
des obligations non seulement envers 
sa province, mais envers S0n pays et 
qu'en rencontrant la population de 
l'Ouest, il apportera une importante 
contribution au Canada tout entier. 

- » - 

Le Citizen, Ottawa — M. Lesage 
fait honneur à sa réputation. C'est sa- 
ge de sa part d'entreprendre une tour- 
née de conférences dans les provinces 
de l'Ouest. 

I1 va sans dire que cette partie du 
Canada lui est familière puisqu'il a dé- 
tenu le portefeuilles des Affaires du 
Nord pendant quatre ans lorsqu'il évo- 
luait sur la scène fédérale. Cependant 
depuis qu’il a quitté Ottawa pour l'a- 
rène provinciale, il n'a effectué qu’une 
seule visite à l’ouest de J'Ontario . . . 

Le Québec a raison d'affirmer que sa 
cause n'a pas été appréciée à sa juste 
valeur par le reste du pays. Ses ambi- 
tions ont parfois été mal préséntées 
et il n’est que naturel que plus la dis- 
tance est grande, plus le malentendu 
est grand. Mais, il faut reconnaître que 
le Canada français s'est principalement 
préoccupé de ses propres problèmes 


Dr L.-0. Becuchemin 
Médecin et Chirurgien 


207-206 édifice du Grain Exchange 


Calgary, Alberta 


ARLILALELARSEASELARALLRLLS 


Dr Michel Boulanger 
M.D., LM.C.C, — Chirurgie 


Edifice Boulanger — Tél. 424-4959 
Edmonton Rés. HU 8-3017 


AULLELIARLARELEATEALULLERR 


Dr Chorles Lefebvre 
BA., MD. L.M.C.C. 
Spécialiste en malalies internes 
Suite 6, Edifice LeMarchand 
100ème avenue et 118ème rue 
Tél bur. 488-5932-rés. 488-9616 


LÉLLRERAREURERGLLLLEULES 


Dr Richard Poirier 
B.A.. M.D., L.M.C.C. 
Spécialité: maladies des enfants 
Suite 5, René LeMarchand Mansion 
Tél. bur. 488-2154-rés. 488-5725 


LELILEARUAULAELAULERLARURRGAR 


Dr J.-P. Moreau 
M.D., L.M.C.C., FR.CS. (c) 
Chirurgie orthopédique-traimatologie 
Suite 4, Edifice LeMarchand 
,100ème avenue et 116ème rue 
Tél. bur. 488-5235—rés. 424-1708 


SALALALARREERUABEEARUEABLER 


Dr A. Clermont 
Dentiste 
Docteur en chirurgie dentaire 
230, édifice Birks, angle 104ème rue 


et avenue 
Tél. rés. 488-2113 Are 424-5838 


TÉSSREELLARLEUVEREAEAULEARS 


Dr Angus Boyd 
BA, MD. LMC.C, FRCS. (c) 
spécialiste en 
Maternité et maladies de femmes 


. Suite 2, René LeMarch 
Tél. bur. 488-1620 — ur  sE0S 


FELLSEULRRSERAEABUAGTEALAUR 


J. Robert Picard 


OPTOMETRISTE 


Tél. bur. 422-2349 rés. 422-3949 
10343 ave Jasper, Edmonton 


TRÉLASALLNAAULERMATELRES 


Dr W. Pourbaix 
MD. L.M.C.C. 
Spécialiste en maladie internes 
Suite 219, Edifice LeMarchand 


100ème avenue et 116à 
Tél. bur, 489-1737 — rés 48B GTA] 


YATLSSAURAREELLRAULEAULES 


Dr Paul Hervieux 
5 Dentiste 
Edifice Glenora Professional 
; 10204 - 1959 rue 
Tél. bur. 482-3488 - res, 454-3408 


LS 
FÉSELSSALLLSAES ERREUR 


Guy J. Fontaine 
BSc. LL.B, 
AVOCAT —_ NOTAIRE 


Ch. 203, 14920 St i 
Tél. bur. 484-1394 CE Dies 


«= 
SESALLASELAAAUELLAAUEUS 


Dr C. Campbell-Fowler 
Médecin et Chirurgien 
Falher, Alberta . 

Membre de l'Hôpital Sacré Coeur, 

McLennan | 
Tél. Falher 88 


Mercredi, le 10 mars 1965 


négligeant parfois les réactions d’au- 


trui . . 

Une seule tournée ne réglera pas 
tous les problèmes, mais c'est du moins 
un pas dans la bonne direction. M. Le- 
‘sage a tenu à -préciser qu’il veut pren- 
dre contact avec la population et non 
pas avec les hommes politiques et 
c'est ainsi que cela doit être. 

Si le Canada doit survivre, nous de- 
vons tous tenir compte des désirs et 
des besoins de ceux qui sont établis 
dans diverses régions du Canada. M, 
Lesage a créé une excellente impres- 
sion quand il s’est rendu à Toronto el 
voilà qu'il projette d'expliquer la ré. 
volution tranquille aux provinces de 
l'Ouest, également, Ses intentions doi- 
vent être bien accueillies et il se pour- 
ait qu'il découvre qu'il à également 
quelque chose à apprendre tout aussi 
bien qu’à expliquer. 


+ + 


Et savez-vous que l'EXPO 67 mar- 
quera le 325e anniversaire de la fonde- 
tion de Montréal, en 1642, par une 
expédition venant de Paris Cet anni- 
versaire sera marqué par l'érection 
d’une tour de 325 mètres (1,066 pieds) 
de haut. Cette tour constitue le pavil- 
lon commun qui sera bâti par Montréai 
et par Paris à l'EXPO 67. 


* LA 


Un médecin anglais prédit que la 
prochaine vague de froid qui doit ba- 
layer l'Angleterre pourrait bien cau- 
ser la mort à 20,000 et même à 100, 
000 personnes âgées 

Depuis 1a semaine dernière, le Cana- 
da a UNE église nationale portugai. 
se: elle fut bénite par le cardinal Lé& 
ger, à Montréal. 


PUBLIC DRUG 
Frescriptions et autres produits 
Service courtois 


11229 ave Jasper, Edmonton 
Tél 488-4665 


Dr A. O'Neill 


Dentiste 


307, Immeuble McLeod Bilingue 


Tél. rés. 422-8389 — bur. 422-4421 


SUR RUT TS SAUCE VELLAULAURS 


Dr Peter A. Starko 
Dr Jos. J. Starko 
Dr Al. A. Starko 


Optométristes 
Examen des yeux 
230 édifice Tegler — Tél. 422-1248 


BAUBLRLSIERRANULABRERRERARS 
Geo. KR. Brosseau 
Avocats 

Duncan, Miskew, Bowen, Craig, 
Brosseau et Home 
10048 -IOLA ave — Tél. 422-1151, 


RARE RRRERELRBAUBERLERS 


Dr L. Giroux 
Dr F. D. Conroy 
Dr H. Ramage 


Spécialistes en urologie 
462 professional Bldg. Tél. 4226271 


+ 'ASLARARURESARLES 


Dr G.-René Boilecu 
MD. L.M.C.C. F.R.CS. (C) 
Dip. de l'ABS 
Spécialiste en chirurgie 
211 édifice Northgate 
Tél. bur. 424-3636 -— rés. 488-1389 


LRU RLERALARLARAURRNÉUER 


Dr Arthur Piché 


B.A. MD, L.M.C.C. 
Médecin et Chirurgien 
Suite 110, Edifice LeMarchand 
Tél. 488-0497 LL 488-7924 


LOANLERUULLEULERERREERARLR 


_ Lionel R. Tellier, C.R. 


Avocat, Notaire 
431 édifice Tegler, Edmonton 
Tél. bureau: 422-1420 — 422-0797 
Tél. résidence: 488-3220 


LALASARRELARNRAUBELSAELRAS 


Lucien. Maynard, CR. 


Avocat 
Tél. 422-8929 501 Agency Bldg. 
Rés. 433-6385 Edmonton, Alt 


AALEAAABEALALLAREETERELRS 


Dr R. J. Sabourin 


DENTISTE 


213 LeMarchand — Edmonton 
Tél. bur. 488-1880 — rés. 488-3718 


ARSANAUARALLARABARLARE ER 


Paul R. Keroack, C.A.| 


associé à 
NASH & NASH 
comptables agrégés 
Edmonton — Calgary 
Grande Prairie — Peace River 


ALALAANAAARLERARAREESSÉS 


T. H. Therriault 


Notaire- public 
Agent one 
Ce. 00 PT D Eilher, Albere 


ss.» 
AASAALESARRAATAEETES SE 


Fr + 


ne 


Mercredi, le 10 mars 1965 


— ROMAN DE J 


7 

Alexandre ne percevait aucun bruit. 
11 s’étira. Il faisait jour et le soleil qu’il 
n'avait pas vu depuis longtemps avait 
réussi à percer la couches de nuages 
qui s'accrochait à la montagne à lon- 
gueur d'hiver. 

Il était tard évidemment, mais c’était 
dans ses habitudes de n’être point ma- 
tinal, alors Hubert n’y aurait rien vu 
d’anommal. Et d’ailleurs le brave hom- 
me à cette heure devait encore discuter 
du prix des oeufs ou d’un jambon au 
village. Le jeune Valone s’habilla et 
appela Philippe. Celui-ci parut très 
vite, sans doute, attendait-il. 

— Tu es monté? 

— Non, pas encore. Christophe é- 
tait fatigué, alors j'ai pensé qu’il valait 
mieux le laisser tranquille … comme 
vous, ajouta-t-il en riant. 

Hubert était de méchante humeur. 
Quand j'ai voulu pénétrer dans la cui- 
sine il m'a remballé... alors je suis par- 
ti à l'écurie m'occuper des chevaux, 
puis au bûcher couper du bois. 

En montant au grenier Alexandre 
hésita à lui confier le secret dont ül a- 
vait eu connaissance dans la nuit, Il 
se retint pour deux raisons. Il avait une 
entière confiance en Philippe, mais ce 
secret n'était pas que le sien. Il n’en 
disposait pas. Et puis, le simple fait 
d’être au courant ne constituait-il pas 
un danger pour chaque détenteur? Phi- 
lippe était trop malin pour ne pas dé- 
couvrir tôt ou tard à qui ils avaient af- 
faire. Mais ce jour-là on y verrait 
peut-être déjà plus clair. 

Dans les greniers, grosse surprise: 
Christophe ne se trouvait nulle part. 
Alexandre et Philippe ne voulant se 
rendre à l'évidence firent plusieurs fois 
le tour de chaque recoin. Alexandre 
poussa même le scrupule jusqu’à regar- 
der sous les lits et ouvrir les vieilles 
armoires. Il fallut bientôt reconnaître 
que le garçon avait disparu. 

— Ce n’est tout de même pas lui qui 
est parti de son plein gré. A moins 
qu'il ait eu peur que nous le dénonci- 
ons! 

— Non, non. C'est impossible, se 


refusa de croire. Alexandre qui avait 


d’autres raisons de l'affirmer que Phi- 
lippe. Tu es éveillé depuis longtemps? 
tu n’as rien vu? | 

— J'étais occupé, mais je vois mal 
comment il aurait fait pour ne pas 
passer devant moi quand je travaillais 
aux communs. 

Alexandre eut une idée, 

— Allons voir la neige. Elle garde 
toutes les empreintes; nous saurons à 
quoi nous en tenir. 

— Vous avez raison. Tiens, voilà 
Hubert qui rentre du village. 

Par la‘lucame Philippe l’apercevait 
traversant le parc sur son mulet. 

— Ïl n'est pas impossible qu'il y soit 
pour quelque chose. fai peut-être eu 
tort de manquer de confiance à son 
égard. Il va falloir l’interroger avec 
prudence, 

En quelques secondes ils se retrou- 
vèrent au rez-de-chaussée. Ils ouvrirent 
la porte de l'office et eurent à peine le 
temps d’apercevoir Christophe occupé 
à prendre son petit déjeuner que — 
avant qu'il leur fût possible de le ques- 
tionner — Hubert ouvrait la porte 


Le passager de la nuit 


.-P. BENOIT _ 


donnant directement sur le parc. Il y 
eut une seconde dans le meilleur style 
de tragicomédie, Alexandre voulut être 
le premier à parler. 

— Que fais-tu là, Christophe? 

Hubert répondit pour lui. 
 ——Cet enfant déjeune comme je lui 
ai donné toutes indications pour le 
faire. Monsieur l'avait laissé au gre- 
nier dans un bien triste endroit où il 
manquait de distractions. 

Alexandre fut pris d’une crainte su- 
bite. | 

— Tu nas pas parlé de lui X per- 
sonne au moins? 

— Non. J'ai bien pensé que si Mon- 
sieur l'avait mis à jeûner au grenier 
comme les escargots c’est qu’il y avait 
quelques raisons. Monsieur peut me 
faire confiance, 

La comparaison avec les escargots 
avait détendu Christophe que cette 
dispute à son sujet avait assombri. 
Alexandre avait eu chaud mais il se 
calmait. Is n'étaient toujours que deux 
à détenir la plus lourde part du se- 
cret. Il n’y avait pas que du mauvais 
à ce qu'Hubert soit en partie informé. 
Cela simplifierait bien des problèmes. 

La seul difficulté vraiment, leur 
semblait être celle de prévenir Olivier. 
Un régiment bouge en permanence. 
Les postes n’existaient pratiquement 
plus, et cependant lui seul était à mé- 
me de mener à bien la traversée de la 
frontière comme l'affirmait Philippe. 
Revenus au grenier — Alexandre réus- 
sit à persuader Hubert qu'il s'agissait 
d’une précaution utile et non d’une 
simple fantaisie — ils en discutaient 
tous les trois lorsque le vieux domes- 
tique, hagard, vint troubler leur ré- 
union, 

— Monsieur Alexandre! Il y a trois 
officiers qui viennent d'arriver! Ils de- 
mandent à vous voir! 

Hubert baissa le ton pour ajouter. 

— J'ai entendu des soldats dans la 
cour. Croyez-vous qu'ils cerment le 
château? Qu'’allez-vous faire de Chris- 
tophe? C'est peut-être pour lui. 

Alexandre devait décider vite. Il de- 
manda à Philippe de préparer un dé- 
part pricipité, Si les officiers deman- 
daient à visiter le château il s’arran- 
gerait pour gagner du temps et pour 
rompre le barrage de troupe autour 
de Valône s'il existait vraiment... 

Très digne il pénétra dans le salon. 
Tout de suite il reconnut en l’un des 
trois hommes l’enquêteur au nez sail- 
Jant qui avait intrigué le village, et 
cela ne contribua guère à le rassurer. 
Pourtant il était impossible qu’ils soient 
au courant de la présence de Christo- 
phe au château. Hubert avait affirmé 
n'avoir rien dit et on pouvait lui faire 
confiance. 

À l'arrivée d'Alexandre les trois of- 
ficiers se levèrent. Il s'agissait de hus- 
sards comme on pouvait le voir à leurs 
dolmans bleus aux revers gris. 

— Monsieur de Valone, notre com- 
pagnie est au village, commença le 
plus âgé qui n'avait pourtant pas la 
trentaine et que Alexandre jugea un 
Parisien pour la curieuse raison qu’il 
avait des cheveux noirs et bouclés, 
nous avons reçu notre billet de loge- 
ment pour votre maison. 

Alexandre se sentit soulagé d’un 


L'impossible guerre de la jungle. En 1954,1 


LA SURVIVANCE 


RAT A ER, 


4 France dut abandonner 


l’Indochine 


française qui fut divisée en quatre: Viet-nam-Nord, Vietnam-Sud, Laos et Cambod- 
ge. Les Etats-Unis ont entrepris d’aiderles sud-vietnamiens à se protéger contre 
les communistes du nord. Les Américainsy ont environ 25,000 hommes, et y dépen- 
sent 1% million par jour. — Dans cettephoto, des sud-vietnamiens arrêtent un 
homme enlisé dans un ruisseau: est-il a-vec eux ou contre eux? est-il du nord ou 
du sud? est-il vietcong communiste? est-ilun communiste qui fait semblant de ra- 
masser du riz? — Les Etats-Unis sontabsolument décidés à faire cesser cette 
infiltration du nord vers le sud, et à gar-der le sud-est asiatique hors du régime 


rouge. 


a 


grand poids maïs son étonnement sub- 
sistait. 

— Et que fait votre compagnie au 
village? 

— Monsieur de Valone nous sommes 
en guerre. Vous me voyez surpris que 
vous n’avez point été averti de notre 
arrivée. 


— C'est Ia première fois que nous 
recevons ainsi des officiers. Nous som- 
mes si isolés. Mais au nom de mon 
frère Olivier qui combat dans vos 
rangs auprès de Desaix, je veillerai à ce 
que vous soyez le mieux possible à 
Valone. Le château n’est pas très con- 
fortable mais. c’est ce dont je dispose. 
Vous avez des hommes? 


— Ils sont juste venus conduire nos 
bagages. Ils rejoindront leurs sections 
sans tarder. 


Alexandre appela Hubert et lui de- 
manda de préparer les chambres de 
l'aile ouest. La plus éloignée des gre- 
niers. Celle où des rencontres impré- 
vues risquaient le moins de se produire. 
Malgré cette précaution la situation ne 
se simplifiait pas. Elle devenait dange- 
reuse; il suffisait d’un rien, d’une in- 
discrétion ou d’un hasard pour en- 
traîner une catastrophe. 

Hubert accompagna deux des offi- 
ciers jusqu'aux chambres tandis que le 
troisième, l'enquêteur, qui n'avait pas 
dit un mot, restait avec Alexandre. 

— Vous avez là un bien beau châ- 
teau, complimenta-t-il. Et surtout on 
s'attendrait si peu à le voir surgir en 
un endroit pareil. Quand on m'a expli- 
qué où je devais loger j'ai été inquiet, 
bien à tort je l'avoue. Mais j'étais ex- 
cusable, perdu à une lieue des premi- 
ères habitations! Voilà de quoi décon- 
certer un citadin. : 

— Nous sommes ici depuis fort long- 
temps, vous savez. 

— C'est ce que l'on m'a dit. Vos 
ancêtres n'avaient point mauvais goût 
car ces montagnes sont splendides, 
lorsque je suis venu hier je les ai déjà 
admirées.… 


$32,770% 


Voilà ce que l'A.C.F.A, 


par son Service de Sécurité familiale, 
a procuré aux familles éprouvées de ses membres 


Beaumont _ 
Bonnyville 
Donnelly 


Edmonton _ 
Falher _ 
Girouxville  — 
Holyoke 
Jasper _ 
Jean-Côté _ 


LaCorey . — 
Lafond _ 
Legal = 
Marie-Reine — 
: Nampa _ 
Picardville _ 
St-Albert _ 
St-Edouord _ 


St-Isidore _ 
St-Paul _ 
Thérien _. — 
Vénreville _ 
Vimv _— 


Réclamations en cours: 


2 réclamations 
3 réclamations 
4 réclamations 
9 réclamations 
3 réclamations 
2 réclamations 
réclamation 
réclamation 
réclamation 
. réclamation 
réclamation 
réclamation 
réclamation 
réclamation 
réclamation 
réclamations 
réclamations 
réclamation 
réclamations 
réclamations 
réclamation 
réclamation 


ù à (9) ON en FH ND 2 8 mA oh eh vod mi me mi 


50 réclamations 


$2,480.09 
2,170.00 
1,755.00 
4,295.00 
 2,970.00 
2,435.00 
500.090 
500.00 
500.00 
500.00 
810.00 
500.00 
500.00 
1,935.00 
1,035.00 
1,895.00 
2,205.00 
125.00 
3,935.00 
1,100.00 
500.00 
125.00 


‘32,770.00 


Edmonton $500.00 


Falher $500.00 


our tout renseignement au sujet du 


‘Service d 


M. Eugène Trottier, propagandiste, 


a l'ACFA 


Tél]. - 492-2786. 
10008 - 109 rue, Edmonton 


e Sécurité familiale’’ 


nana sen mm en errnne n nn =et 


Accoudé à la fenêtre, l'officier re- 
gardait la vallée à la fois sous la neige. 
et le soleil, Alexandre s'était demandé 
s’il parlerait de sa précédente visite. À 
présent il ne voyait plus où l’homme 
voulait en venir car bien certainement 
il avait un but. Devant le perron des 
hussards déchargaient les sacs amenés 
à dos de mulets. Sous la conduite d’Hu- 
bert ils les déposaient dans le hall. 

— Mais aujourd'hui, par ce temps 
merveilleux, elles sont plus belles en- 
core, affirma l'interlocuteur d’Alexan- 
dre, d'un ton tel qu’il démentait l’in- 
térêt manifesté par les paroles! Un si 
beau châteaul.. Comme vous en avez 
de la chancel Y a-t-il moyen de le visi- 
ter? 

C'était donc cela. 

— Tout de suite! 

Alexandre crut impossible que l'of- 
ficier ne s’aperçoive pas de son désar- 
roi. Pour essayer de le cacher il se 
passa la main sur le front comme s'il 
avait eu de la migraine. 

— Pourquoi pas? Nous avons le 
temps, n'est-ce pas. 

Aussi précieux qu’un muscadin, l'of- 
ficier avait des manières horripilantes, 
mais ce qui importait pour Alexandre 
de Valone était de gagner du temps. 

—C'est qu'il y a encore pas mal de 
désordre. Je n’ai qu'un domestique et 
mon fidèle Hubert est surchargé... Nous 
pourrions peut-être commencer par le 
parc... | 

—Le manque de rangement n'est 
pas fait pour effrayer un soldat. C'est 
fort peu de chose en comparaison d’un 
champ de bataille... mais enfin, si vous 


‘y tenez. 


L’allusion aux champs de bataille 
chez cet homme qui n'avait dû jamais 
les fréquenter, avant sans doute passé 
sa vie comme indication de basse po- 
lice, était déplaisante; mais sans s’at- 
tarder à cette impression pénible, A- 
lexandre devait mettre à profit le court 
répit qui lui était donné pour faire 
quitter les lieux à Louis XVIL En 
traversant le hall il aperçut Hubert af- 
fairé au milieu des paquets courut à 
lui comme pour donner des ordres en 
tant que maître de maison. 

— Hubert, demande à Philippe d’em- 
mener Christophe immédiatememnt, 
Dis-lui de se rendre à l'endroit qu’a- 
vait préparé Olivier... Il est au courant 
et comprendra. Veille à ce quil ne 
reste aucune trace de leur passage. Tu 
donneras un coup de balai partout, 

II prononçca plus fort les derniers 
mots car le policier s'étant rapproché 
pouvait l’entendre, puis cérémonieuse- 
ment il revêtit sa cape avant de par- 
tir pour le tour du propriétaire. Il 
fallait rester le plus longtemps possible 
dans le parc. Alexandre entraîna donc 
son visiteur vers les ruines de la tour 
médiévale. Là, si l’autre ne se défen- 


‘dait pas, il pourrait Jui sortir toutes les 


histoires et légendes sur les seigneurs 
et dames du lieu. Dieu sait s’il y en 
avait eu depuis Othon le Bravel De 
quoi endormir la méfiance de tout un 
régiment de hussards. 

Le policier, il déclara s'appeler Sé- 
nart, écoutait attentivement. Alexandre 
tout en cherchant à le neutraliser dans 
les méandres de ses souvenirs, pensait 
quant à lui qu'il faudrait pas mal de 
siècles aux révolutionnaires pour ac- 
quérir un passé semblable à celui qu'il 
tirait de l'oubli. Là, sous cette voûte, 
Sigismont avait mis à mort sa femme 
parce qu’elle avait trahi le serment fait 
par chaque roi chrétisn, de veiller sur 
tout croisé passant par ses terres, en 
égarant dans la montagne, où ils a- 
vaient péri, trois chevaliers saxons. 
Ici, une table avait été dressée pour 
les noces de Lothaire, le géant blond, 
avec la cadette de Savoie. Devant cet- 
te porte était venu expirer Roland qui, 
mortellement atteint en Barbarie, avait 
juré de retoumer mourir. dans ses 
montagnes et qu’on avait cru déjà mil- 
le fois à l’'agonie à bord du vaisseau 
qui lui faisait traverser la mer. De là 
était parti, à quinze ans, Louis-Auguste 
de Valone, pour les Amériques, ayant 
participé à la première expédition de 
Colomb et navigué jusqu'à l’âge de 
quatre-vingts ans. Un village des An- 
tilles portait encore son nom... 

. Pour Alexandre le temps semblait 
très long. Depuis qu'il discourait, Chris- 
tophe et Philippe devaient avoir pris 
leurs distances, et cependant il se for- 
çait à conter sans interruption, bro- 


dant sur des faits qu'il avait entendu 


narrer maintes et maintes fois dans 
son cnfance, Sénart d’abord intéressé 
finit par se lasser. Au bout d’une demi- 
heure il avança quelques réflexions sur 
la fraîcheur du temps, sans cacher le 
plaisir qu'il prendrait à retrouver la 
douce chaleur dans laquelle dix che- 
minées, alimentés en permanence, en- 
tretenaient le château. 


Alexandre rentra donc à regret, se 
Jançant dans les exploits de Georges 
Emmanuel son grand-pêre au cours de 
la guerre chez les Hollandais, ce qui 
semblait éveiller peu l'écho chez son 
auditeur, Qu’importait la bravoure d’un 
hobereau à ce prétorien républicain! 

Soudain Alexandre fut frappé par des 
empreintes de pas qui se dirigeaient 
vers les bois en quittant le château 
par des communs. Une seule personne 
était partie comme la neige en témoi- 
gnaïit, et cependant, à Ja profondeur 
de ces traces Alexandre comprit, Pour 
tromper d'éventuels poursuivants Phi- 
lippe n'avait pas hésité à prendre Chris- 
tophe sur ses épaules... au moins pour 
le passage le plus dangereux. 

Le jeune Valone ne regretta pas de 
s'être exposé si longuement au froid 
dans le parce, car sitôt revenu au chä- 


‘eau, Sénart l’entraina dans une visite, 


qui pour ne jamais se départir de la 
plus parfait correction était néanmoins 
une perquisition en règle. Ils visitèrent 
tous sous des prétextes de curiosités ar- 
chitecturales. De la cave aux greniers, 
sans oublier l'office ni les remises. Que 
soupçonnait donc l'officier? Que savait- 
il Hubert avait tout remis en ordre 
dans la pièce où Christophe avait sé- 
journé, elle avait la même ration de 
poussière que ses voisines, le même a;s- 
pect d'abandon. 

L'homme sembla enfin satisfait, Il 
rejoignit ses deux camarades dont l’a- 
ménagement était terminé et qui se 
préparaient déjà à rejoindre leurs trou- 
pes. Il s’affala sur un canapé. Alex- 
andre en eut bien fait autant, car l’é- 
motion l'avait brisé. ; 

— Avez-vous eu le rapport des pa- 
trouilles, demanda le policier à celui 
qu'Alexandre avait qualifié de parisien. 

— Non, je ne pense pas qu'il nous 
sera transmis jusqu'ici n'ayant donné 
aucun ordre à cet égard. 

— L'ennemi est-il si proche, s’étonna 
Alexandre. 

Sénart le regarda en biais, l'ignoble 
bonhomme réprimait un sourire, 

— Peut-être plus que vous ne l'ima- 
ginez, monsieur de Valone. 

Il se leva, tendit ses mains aux flam- 
mes du feu, et c'est bâillant à moitié 
qu'il termina sa phrase, 

— Mais vous n'avez rien à craindre 
Ïl s’agit pour nous d’une guerre telle- 
ment spéciale, 

Alexandre songea qu'une chasse à 
Jenfant correspondait à cette défini- 
tion. | 

(à suivre) 
0 


Sécurité familiale 


Bonne fête! 


M. Adrien Bérubé, Beaumont 


Monsieur l'abbé Léonard Derome, 
Jarvie : 

Dr Joseph Paul Moreau, Edmonton 

Soeur Marie Paul-Edouard, fd.j., Ed- 
monton 

M. Antonio Bégin, Girouxville 

M. Armand D'esaulnier, Lafond 

M. J. Aimé Lavigne, Beaumont 

M. Fernand Bisson, Guy 

Mme Fernande Bisson Campbell, Guy 

. Alcide Bruneau, Jean-Côté 

. Josaphat Fortier, Guy 

Ernest Genest, Edmonton 

. Gérard Mercier, Donnelly 

Irénée Turcotte, Edmonton 

. Gérard L. Lemieux, Bonnyville 

M. Alfred Muller, Bonnyville 

M. Rolland O. Audette, St-Paul 

Mlle Lise Veillette, Edmonton 

M. Léo Chalifoux, Edmonton 

M. Roméo Champagne, St-Vincent 

M. Raymond J.P. Chauvet, Ottawa 

M. Homer J. Rivard, Bonnyville 

Rév. Père Christian Knapen, omi.,, 
Grouard 

Soeur Marie Ste-Lélia, f£d.i., 
Edmonton 

M. Paul Arthur Fortin, St-Isidore 

M. Edouard Tercier, Bonnyville 


LLLLEES 


Editions de l'Homme 


Page ÿ 


“Aujourd’hui, les jeunes” 


abbé Gérard Marier 


“Quand un adulte parle de la jeu- 
nesse, celle des 15-25 ans, il provoque 
un malaise, comme un célibataire qui 
donne un cours de préparation au ma- 
riage, ou comme un Chartreux, qui ne 
parle pas, parle de l’art oratoire.” 

Pourtant, c'est un tel “challenge” 
qu'a accepté Gérard Marier, professeur 
de philosophie et aumônier scout. Dans 
son dernier ouvrage qui vient de sor- 
tir des presses des Editions de l’'Hom- 
me qui porte le titre de “Aujourd'hui 
les Jeunes”, l'auteur tâche de compren- 
dre non pas pour prendre, pour domi- 
ner, tel le policier, ni non plus pour s'é- 
prendre, tel le poète. Avec le réalisme 
d’un homme consacré à l'éducation, il 
fait ses réflexions sur les jeunes et la 
jeunesse: ce sont les deux parties du 
volume, 

LES JEUNES, pourquoi sont-ils in- 
compris et pourquoi sont-ils mélés? De 
quel pessimisme se réclament-ils? Com- 
ment comprendre leur solitude? Géné- 
reux, pourquoi faire? 

Quant à la JEUNESSE, c'est un au- 
tre problème. Des 15-25 ans, il y en 
a toujours eu. Mais la jeunesse, une 
classe sociale, un milieu de vie bien 
particulier, avec un but original, diffé- 
rent de celui des adultes, c’est un phé- 
nomène nouveaul Jadis, c’est directe- 
ment que l’on passait du statut d’en- 
fance à celui d'homme. Maintenant, ce 
n'est plus la même chose. Pourquoi? 
Quelle est l’avocation de la jeunesse? 
Certainement pas celle de partager 
les responsabilités des adultes: c'est dé- 
passé! La jeunesse est tentée par l'imi- 
tation et le non-conformisme. “A 70 
ans, la loi est une protection; à 50 ans, 
un protocole; à 30 ans, un problème; 
à 20 ans, une provocation.” 

“Si la jeunesse a mauvaise haleine, 
est-ce parce que les parents ont mangé 


trop d'oignons?” À qui la faute? 

La jeunesse actuelle est la première. 
Va-t-elle disparaître sans donner nais- 
sance à une autre? Il semble que oui. 
Telles les premières générations de 
vivants qui sont mortes faute d’adap- 
tations rapides, elle n’est pas actuelle 
ment viable, à moins qu’elle ne trouve 
un climat meilleur ou un système, un 
style concret, différent. Mais lequel? 

À ces questions, “AUJOURD'HUL 
LES JEUNES” apportent à défaut de 
réponses définitives, le goût de la re- 
cherche. Sans paternalisme comme sans 
flagorneries, Gérard Marier, avec sin- 
cérité et sympathie, fait ses réflexions 
sur ce qu’il voit. 

“Aujord'hui, les jeunes” est en vente 
partout à $1.00 ou à l'Agence de Dis- 
tribution Populaire — 1130 est, Lagau- 
chetière, Montréal. 

Ÿ nn @ 


Jamais trop tard ! 

C'était à voir cette joie resplendis- 
sante du jeune homme de 24 ans qui est 
venu passer deux jours de réflexion 
dans notre maison, la semaine dernière. 
Depuis longtemps, il se demandait, 
comme tant d’autres, comment il pour- 
rait réaliser un idéal qu'il caressait de- 
puis l'enfance: la prêtrise. Enfin la 
lumière s’est faite! le voilà joyeusement 
engagé vers cette beïlle vocation de ser- 
vice. 

Notre Oeuvre a contribué à conduire 
150 prêtres à l’autel; près de 125 grands 
séminaristes s’y acheminent, des cen- 
taines d’autres sont en formation. 

Pour renseignements relatifs aux vo- 
cations d'adultes et de jeunes gens; 
s'adresser au Père Supérieur 

Séminaire des Saints-Apôtres, 
© Côte Sainte-Catherine, 
Cté Laprairie, P.Q. 


Hutton Upholstering 
Co. 


Housses de toutes sortes, réparations 
tentes et auvents 
Estimés gratuits 


11030 ave Jasper Tél. 422-1306 


LAURE RNEARRERS 


Morin Frères 


Entrepreneurs en construction 


Téléphone 422-8773 
Edifice La Survivance, Edmonton 


AULLLSEAUEURRSERLRRSRSRURR US 


Nichols Bros. Limited 
Machinistes 


Fondeurs de cuivre et de fer. Manu- 
facture de machines à moulin à scie. 


10103-95ème rue — Tél. 422-1861 


LALSLARELRALAUERAUNEALSS VS 


Edmonton Rubber 
Stamp Co. Ltd. 


Fabricants d’étampes en cavutchouc 
et de sceaux 
10127-102ème rue — Tél. 422-6927 


SRARLAGAREGARAUEERLARAUSEERR 


MacCosham Storage 
& Distributing Co. Ltd. 


Emmagasinage et transport 
Camions spéciaux pour meubles 


Tél, 422-6175 Edmonton 


L'ALLIER ALBERALLALARTER 


H. Milton Martin 


MAISON FONDEE EN 1808 


. Assurances de toutes sortes 
Tél 422-4344 — 714, édifice Tegler 


ALELLARERRELERREARELARBER 


C. R. FROST 


Company Ltd. 


Plomberie, chauffage, gaz 
. Téléphone: 488-8161 
10727-124ème rue, Edmonton 


AURA ERALERERERRRS : 


Fournaises à gravité — Fo à 


chaleur forcée — Système d'aérage 


Edmonton Sheet Metal 
J. P. Roy  —— Jos Tessier 
8104-114 «ave, Edm. Tél 477-5517 


ARABE ALLALEUR HN 'A .… 


J.-0. PILON 


Assurances de tous genres 
Tél bur. 424-6324 — rés. 422-6693 
205, Edifice La Survivance 
10008 - 10% rue 


BALL ARLAREEAUEAEARREAS LRU S ER 


HENRI CHAMPAGNE 


PEINTRE-DECORATEUR 
Peinture de tous genres — en ville 
ou à la campagne 
13923-108 ave — Tél 455-2830 


BALALEASALEARNSEARESAS 


The Investors Group 


- Albert J. Parent 
Gérant Divisions Rivière-la-Paix 


Donnelly, Alta. — Tél, 17 


LOLLRRIRMUALEREARS TR RRRS 


“The Rose House’ 
M. Med. Des Rosiers, fleuriste 


Fleurs fraîches et artificielles 
pour toutes occasions 
Tél: 474-2101, 474-4881 
* Résidence: 474-0142 


9720-111 ave, Edmonton, Alts. 


nas 


Pepin et Fils 


Accordage et réparage de piano 
Vente de pianos sur commande 


9824 - 110e rue 
Tél. 482-3303 


ALAN RRERRNEEREREE RS 


GRAINES pour champs et jardins. 
Pures, fortes et vigoureuses. Demandez 
notre catalogue nouveau du printemps 


Capital Seeds Limited 
Place du Marché—Edmonton, Alta. 


ALAN LIERREUAELLÉERTENUN 


L. G. Ayotte 


Comptabilité, rapports d'impôts 
: Income Tax) 
Assurances feu, automobile 
Edifice La Survivance 
Tél. bur. 422-2912 —— rés. 455-1883 


LAUSLARAMERRERRERUEULULESS R 


Canadian Denture 


Service 
W. R. PETTIT 


109, éd. Baltzan, 10158-101 rue 
Tél. 422-8839 Edmonton 


SANDER ALGERRS CSS 


Irénée Turcotte 


Entrepreneur en construction 
Réparations et rénovations 


de tout genre 
Tél. 482-3735 — 11218 - 100 avenue 


LS SSSR 


Roïfland Lefebvre 
BIJOUTIER 


Vente et ous de montres, 
horloges, bifoux 


TéL 599-6755 — 


ALLAURSEUNBERTERNREALLERERERR 


Robert Croteau 
Immeubles et assurances 
412 Edifice Northgate 
10049 - ave Jasper, Edmonton 
Tél 422-5935 — Rés. 488-4691 


ALLAN EALARLALERS A 


Librairie 
SCHOLA 
Book Store Ltd, 
11540, ave Jasper 
‘ Tél 488-1212 


BUALGAUARIERARALRARRARRE EEE 


Charles Brodeur 
Tel. 479-3245 Rés. 474-9158 
Ventes résidentielles 
Rep. Weber Bros. Section NE. 
Rosslyn Shopping Centre 


LANGUE ALLAUREARRAURR 


Dubord Plumbing 
& Heating Co. Ltd 


Plomberie —— gaz —- chauffage 
9336-158 rue — ‘Tél. 489-3438 


ALARLARAULELAUTEAURAEARLARSEAR 


J. Wm ‘Bill’ Brodeur 
Tél 454-6004 Rés, 484-2947 
Résidentiel — Ferme — Commercial 
Rep. À. E. Martin Agencies Ltd 
204 - 12418 - 118 ave, Edmonton 


ASLELRARLEARALENARARASAYE 


STURGEON 
ELECTRIC LTD. 


Contrats électriques et entretien 
Tél. 599-3686 de Ih. à 6h. pm. 
après les heures, rés. 599-7138 


R. Montpetit, Casier 151, St-Albert | 


Une singulière 
et 


inquiétante histoire: 


le Protestantisme 
en 
Amérique latine 


par Daniel - Rops 
de l'Académie française 


(suite de la semaine dernière) 

La situation se présente au Brésil 
assez différemment. C'est là, de tout 
le continent, que le protestantisme a 
grandi le plus vite et qu’il compte les 
plus grandes masses. Au début du 
XIXe siècle, il n'y avait pas un seul 
réformé dans le vaste empire que te- 
paient les Portugais: des implantations 
sporadiques faites au XVIe, puis au 
XVIIe siècle par des Français et des 
Hollandais, il ne restait rien. La pre- 
mière colonisation protestante fut, vers 
1824, celle d'Allemands luthériens, ins- 
tallés dans le sud: elle n'eut aucun ra- 
yonnement. Et d’ailleurs, les Eglises 
locales furent longtemps troublées par 
le conflit entre prédicants spontané- 
ment jaillis de leur peuple et pasteurs 
envoyés plus tard d'Europe; Elles cons- 
tituent aujourd’hui l'Eglise luthérienne 
du Brésil, qui vit assez à l’écart. 

Cependant, le protestantisme germa, 
en divers points, quasi spontanément, 
dans les lointaines fazendas où les 
prêtres catholiques ne venaient pas 
souvent et où, cependant, une piété 
authentique pouvait survivre: autour 
d'un père de famille — voire d’un es- 
clave noir — un cercle se constituait: 
cette piété purement laïque perdait as- 
sez vite le contact avec l'Eglise. Une 
autre circonstance favorable fut créée 
par l’action de l'étrange abbé Feijo, à 
qui, en 1871, l’empereur Pedro Ier con- 
fia la régence quand il dut aller ré- 
gner à Lisbonne, et qui, libéral-jansé- 
niste, “crypto-protestant”,  dixrait-on, 
parla de réformer l'Eglise catholique 
brésilienne en s'inspirant des idées des 
premiers réformateurs, d'appeler les 
Frères moraves pour évangéliser les 
Indiens, et en tout cas laissa une mis- 
sion méthodiste américaine s'installer. 
Le conflit Jarvé qui opposa l’empereur 
Pedro II à la hiérarchie catholique, ce- 
lui, ensuite, à répétition, qui contnua 
sous la république, furent fort favora- 
bles à l'implantation protestante; quel- 
ques oppositions sporadiques et tem- 
poraires n’arréteraient pas le dévelop- 
pement. D'autres missionnaires amé- 


FERD NADON 
BIJOUTIER 


REPARATION DE MONTRES 
ET BIJOUX 


en face de la “Bay” 
10115 - 102ème rue, Edmonton 


— 
Faisons commissions. Portons valises, 
caisses. Livrons paquets, messages. 

Garçons et autos à votre service. 
T. M. CHAMPION 


CHAMPION'S 
PARCEL DELIVERY 


10223 - 106 rue 
Tél. GA 2-2246 GA 2-2056 


Construction de maisons 
modernes et à votre goût 


Hebert & St-Martin 
Construction Ltd. 
23 Mount Royal Drive 


C.P. 249 Tél. 599-6475 
St-Albert, Alberta 


Achetez tous vos vêtements 
d’enfants chez les 
frères Tougas, propriétaires de 


Jack and Jill 
Avenue Jasper, à l’ouest de 
l'Hôtel Cecil 
Westmount Shopping Center 

- et 
Bonnie Doon Shopping Center 


ricains arrivèrent, presbytériens notam- 
ment, pratiquant une évangélisation 
systématique, “stratégique”, disaient-ils, 
appuyée sur le dollar, qui connut quel- 
ques succès, L'entrée en scène d'un 
homme extraordinaire, un ancien pré- 
tre catholique passé au protestantisme, 
mais qui garda son nom de religieux 
catholique de Joseph-Manuel de la 
Conception, orienta  l’évangélisation 
vers le petit peuple: seul, menant une 
entreprise immense d’apostolat dans Jes 
régions les plus abandonnées, ensei- 
gnant un christianisme purement évan- 
gélique, tout simple, adapté aux hum- 
bles, José Manoel devait laisser, en 
mourant épuisé de fatigue, le souvenir 
d’une générosité sans bornes, mais 
aussi toute une chaîne de communau- 
tés catholiques apostates. 

À partir des années 1870 et suivan- 
tes, le protestantisme brésilien aug- 
menta, régulièrement et vite, en pré- 
sentant des caractères assez compliqués. 
D'une part, profitant de la liberté qui 
leur était reconnue, un grand nombre 
de sociétés missionnaires envoyèrent 
leurs hommes au Brésil, méthodistes, 
presbytériens, moraves, baptistes, épis- 
copaliens: l’échantillonnage fut bien- 
tôt complet. Mais le morcellement se 
trouve encore accentué par les baggar- 
res théologiques qui se multiplièrent. 
Ainsi, Miguel Vieira Ferreira, en diffi- 
culté avec son Eglise, fonda-til une 
“Eglise évangélique brésilienne”, de 
tendances passablement illuministes. La 
tutelle que les missionnaires américains 
exerçaient provoqua des réactions par- 
fois très vives, notamment celle que 
mena le pasteur Eduardo Carlos Pe- 
reira et qui aboutit à créer l“Eglise 
presbytérienne indépendante”. Chez 
les baptistes et les méthodistes, l'instal- 
lation d’Américains sudistes exilés a- 
près la guerre de Sécession aboutit à 
des résultats analogues. Enfin, les sec- 
tes entrèrent en jeu et, rapidement, 
prirent de l'influence, aussi bien les 
groupements issus des Eglises protes- 
tantes anciennes, comme les Frères de 
Plymouth ou Darbystes que les jeunes 
mouvements illuministes, pentecostistes, 


EMY 

Félicitations à celles qui ont pré- 
paré la participation de nos enfants au 
Festival de la Chanson française, ain- 
si qu'aux jeunes qui y ont pris part et 
nous ont fait honneur, à ceux qui ont 
acheté des billets pour financer le pro- 
jet. Ceux qui y ont assisté ont certaine- 
ment été fiers de nos étudiants et re- 
connaissants aux professeurs qui les ont 
préparés et accompagnés musicalement. 

Le 13 mars, vente de pâtisseries va- 
riées au profit du comité des sports. 
Comme nous avons de bonnes cuisini- 
ères, il y aura variété de gâteaux, 
tartes, galettes, beignets, etc. 

M. ct Mme Edmond Sabourin sont 
en promenade à Sudbury, Ont, chez 
le frère de monsieur. 

Mme Aimé Fortier a passé quelques 
jours chez ses enfants. 

M. et Mme Lucien St-Arnaud d’Ed- 
monton en visite chez M. et Mme Al- 
breda Fortier, Mme Bernadette St- 
Amaud, chez M. et Mme Paul St- 
Amaud, Mme Jos Dusseault et Pau- 
lette chez M. et Mme Wilfrid Séguin et 
Vital Lachance, Mlles Lucienne et Ma- 
deleine Landry chez leurs parents, 
Mme Thérèse Préfontaine et Régina 
Pelletier chez Mme Arthur Provençal. 

Mme Aurélie Fagnan est maintenant 
chez elle et sur le chemin de la gué- 
rison, M. Roger Laplante est chez lui 
avec une jambe dans le plâtre, 

hockey 

2 mars, nos Juvéniles battus par 
Dapp, 6-5: 

3, nos Pee-Wees battent Morinville, 
5-l; . 

6, nos Bantams battent l'équipe des 
C. de C., d'Edmonton, 10-7; 

6, nos Pee-Wees battent Morinville, 
7-3. ù 


HUM ! ! 1 QU'IL SENT BON LE NOUVEAU 
Papier d'Arménie Triple Ponsot 


Le désodorisant assainissant de réputation mondiale 
42é le livret à votre pharmacie, ou écrivez à 


Maiïson Ponsot (Canada), 2089 B. Gouin est, Montréal, P.Q. 
Timbres acceptés. 


Les entrepreneurs en funérailles “Park Memorial Ltd.” ont à leur emploi deux personnes 
de langue française qui se feront un devoir de vous servir en français si vous le désirez. 
Park Memorial Ltd. peuvent s'occuper de funérailles n'importe où en Alberta. Ils ont des 
succursales à Végreville, Mayerthorpe, Lamont, Smoky Lake, Vilna, Myrnam et Wildwood. 


adventistes. La complication du pro- 
testantisme brésilien en est venue à ne 
céder que de peu à celle de l’améri- 
cain. ; 

Cela n’a d’ailleurs pas ralenti sa mar- 
che en avant: en 1922, l’ensemble des 
dénominations comptait 300,000 adep- 
tes inscrits; en 1940, plus d’un million; 
en 1958 un million et demi, ce qui 
correspond certainement à plus de qua- 
tre millions de sympathisants, Mais, en 
fait, on peut dire qu'il y a aujourd’hui 
au Brésil deux types de protestantisme 
bien étanches. D'une part, celui de 
bourgeois établis, d’intellectuels sépa- 
rés de l'Eglise catholique qui figurent 
aux registres des Eglises épiscopales 
congrégationnelles, presbytériennes et 
méthodistes; d'autre part, celui des 
baptistes, des pentecostistes, des ad- 
ventistes, qui progresse parmi les po- 
pulations souffrantes d’Amazonie, du 
Minas, du bord du Matto-Grosso et es- 
saie de pénétrer dans les bidonvilles des 


grandes agglomérations. Deux mille 
pasteurs formés dans douze facultés de . 


théologie ne sont pas de trop pour pour- 
suivre cette tâche. 

Le protestantisme donne donc l'im- 
pression d’être lancé à la conquête de 
l'Amérique latine tout entière. Il y a 
plus d’aspirants pasteurs que de can- 
didats au sacerdoce: le nombre des 
“centres culturels” protestant est en 
passe de surclasser celui des églises 
paroissiales. Ces progrès continueront- 
ils? À divers signes, certains observa- 
teurs ont pu les considérer comme frei- 
nés durant les toutes dernières années. 
L’antipathie croissante que les Amé- 
ricains du ord suscitent dans toute l’A- 
mérique latine commence à gêner les 
missions protestantesy que l'opinion 
tient pour liées à eux, ce qui ne veut 
pas dire que le catholicisme tire né- 
cessairement le bénéfice de cette réac- 
tion et que le véritable gagnant ne sera 
pas demain Fidel Castro et un marxis- 
me plus ou moins nationaliste. Mais 
lincontestable effort accompli depuis 
une vingtaine d'années par l'Eglise ca- 
tholique et qui ne cesse d'augmenter 
l'héroïque dévouement de prêtres, d’é- 
vêques, dans les bidonvilles de Rio de 
Janeiro, les forêts amazoniennes, les 
zeons les plus deshéritées du nord-est, 
portent leurs fruits: il a été constaté 
souvent qu’une petite communauté 
baptiste ou penticostiste revient pres- 
que immédiatement au catholiscisme si 
un prêtre lui rend visite et sait lui par- 
ler. Une Eglise catholique rénovée, de- 
venue visiblement l'Eglise des pau- 
vres, telle que la hièrarchie sud-amé- 
ricaine l’a plusieurs fois réclamée, qu’el- 
le commence à réaliser opposerait aux 
progrès du protestantisme un barrage 
plus solide que les réquisitoires plus ou 
moins calomnieux d'hier. 


(Ecclésia, No. 190) 


+ + 


Feu Rosario Provost 


Rosario Joseph Provost fut rappelé au- 
près du Père le 28 février. Après 77 
ans de vie exemplaire, il rejoint sa 
soeur défunte, Soeur Marie-Eusèbe de 
Milan, et laisse sa femme, Ernestine; 
deux frères, Anthime et René; six 
soeurs: Mme Wifrid Martin, les Révé- 
rendes Soeurs Marie de la Réparation, 
Joseph-Auguste, St-Jean de la Croix, 
Ste-Catherine de Sienne; six enfants: 
Mme Paul Chauvet, Mme Lucien Trem- 
blay, Mme Léonard Merkowsky, Mme 
Roger Letourneau, Lucien et Gabriel; 
puis, 25 petits-enfants. 

Né le 4 septembre à Cherington, Qué 
M. Provost fonda son foyer à West- 
lock en 1908, où il demeura depuis. 

Les prières furent récitées en l'égli- 
se St-Joachim le 2 mars, et les funérail- 
les le lendemain matin dans la même 
église. Nous garderons toujours un bon 
souvenir de ce vaillant patriote et nous 
cspérons pouvoir le rejoindre au paradis 


+ + 
Don du pape 
Nations Unies. — Le Saint Siège a 


fait parvenir mardi une contribution 
de $1,000 au fonds de secours à l’en- 
fance des Nations unies, avec la béné- 


diction et les félicitations du pape. 


C’est la treizième fois, en 13 ans, que 
le St-Siège fait une contribution. 
+ + 


30% et 7% 

Les Canadiens français forment 30% 
de la population et pourtant leurs u- 
niversités ne reçoivent qu'un million 
de dollars (du Conseil national des 
recherches) soit, proportionnellement 
7% des sommes qu’obtiennent les ins- 
titutions de langue anglaise, 


agé A SURVIVANCE | Masrdibiomerg 


La lecture et les jeunes 


Pour aider 

Beaucoup de parents se demandent 
où s’en va notre jeune génération, puis- 
qu’elle est tellement différente de ce 
que fut leur propre jeunesse. Les jeu- 
nes sont en pleine confusion devant le 
monde adulte qu'ils ne comprennent 
pas, et les adultes se demandent quoi 
faire pour aider les jeunes à s’équilibrer. 

Voici un pas concret vers la solution 
de ces problèmes: c'est la construction 
d'une maison de retraites pour les 
jeunes, tout à côté de la présente mai- 
son Etoile du Nord, à St-Albert — 
berceau de l'Eglise catholique en Al- 
berta. 

La ligue des anciens retraitants s'est 
penchée sur les besoins des jeunes, elle 
a sous-pèsé la situation, et a décidé 
d'aller de l'avant: il faut construire une 
maison de retraites pour nos jeunes. 


‘Construisons-la, payons-la, et les jeu- 


nes la feront vivre. 


L'objectif est de $75,000, pour une 
maison de 30 chambres. 

Le comité de la souscription est diri- 
gé par Bill W. Diachuk, son épouse 
Ollie, Rocky et Jean Forest, Ray et 
Betty Thomas, Marg Stumberg et Cliff 
Gallant. 


MORINVILLE 


Le 15 février, le P. Léopold Des- 
gagné, CSsR. et le P. Daniel Lavoie, 
C.Ss.R. se rendaient à Saint Albert, pour 
répondre à une invitation des Che- 
valiers de Colomb à un souper de cir- 
constance. 


Le 16, réunion des Dames de Sainte 
Anne et de l'Exécutif de la C.W.L. au 
presbytère. 


Le 20, les éducateurs étaient convo- 
qués à St-Paul où l'abbé Clément Fal- 
ly, de icolet, leur donna des confé- 
rences sur le renouveau liturgique. 


Le 22, les RR. PP. Desgagné, Lavoie 
ct Bourret vont s’adjoindre à presque 
tous les prêtres du diocèse, à Saint-Paul, 
pour entendre l'abbé Fanly discourir 
sur le même thême. On se renseigna 
abondamment sur tous les changements 
à apporter dans la célébration de la 
messe, à partir du 7 mars prochain. On 
exerça les nouveaux chants, puis on 
assita, à la chapelle du séminaire, à 
une grand'messe face au peuple, chan- 
tée selon les rites nouveaux, Monsieur 
l'abbé Falvy donna l'homélie; les sé- 
minaristes altèrmèrent avec les prêtres 
présents pour les chants en langue 
vivante. L’initiation fut complète. 

Le soir, il y avait, au séminaire, ré- 
union du conseil diocésain de liturgie. 

Le 24, les prêtres du doyenné se 
rencontraient à Morinville, en vue d'é- 
tudier en commun la mise à exécution 
des décisions de l’Episcopat canadien 
relatives à la liturgie renovée. De nou- 
veau, l'abbé Farly fut l'âme de cette 
réunion, cependant que, de son côté, 
l'abbé Ricard présidait celle des pré- 
tres ne parlant pas le français. Au cours 
de ces deux sessions, on aborda l'étude 
de la nouvelle liturgie sacramentaire. 

Le soir, le RP. Lavoie conduisait 
l'abbé Farly à Legal où les laïcs purent 
bénéficiers de ses leçons. Le 95, il 
partait pour Falher, ou l’on réclamait 
ses services de liturgiste très en vogue. 

Le 27, festival des sports à Morin- 
ville. Garçons et filles rivalisèrent de 
prouesses sur la glace. La mauvaise 
température n'empêcha pas le public de 
se transporter à l'aréna pour y admirer 
nos futures vedettes du patin. 

Le 28, grand événement pour les 
élèves de nos écoles françaises: c’est le 
festival de la Chanson française, La 
nombreuse assistance, très encoura- 
geante pour les participants, sait à quoi 
s'en tenir sur le beau succès d’un con- 
cert dont il y a lieu d’être fier. Le 
groupe de Morinville fut des plus vo- 
yants et des mieux vus, croyons-nous. 
Par leurs costumes très distinctifs, leur 
excellente tenue et la belle exécution 
de leur chant, dirigé par un maître tel 
que M. Georges Lavallée, nos écoliers 
et écolieres purent soutenir avanta- 
geusement la comparaison avec ceux 
d'autres chorales qui paraissaient pour- 
tant avoir conquis le plus de suffrages. 
Quels que soient leurs mérites respec- 
tifs, honneur à tous ces jeunes qui ont 
assuré à la Chanson française un ma- 
gnifique triomphe; reconnaissance à 
tous ceux et celles qui se sont dévou- 
és pour le si bien préparer! 

Le soir, au centre paroissial, les 
dames de la C.W.L. accueillaient les 
invités à une partie:de cartes organisée 
sous leur patronage. 


nos jeunes 


William B. Diachuk: dirige la campa- 
gne de souscription pour construire une 
maison de retraites pour les jeunes. 


On croit que c’est la première fois 
que des laics se lancent d’eux-mêmes 
dans pareille entrentise, M. Diachuk 
est confiant que la campagne de sous- 
cription va aller bon train, elle est dé- 
jà en marche dans plusieurs secteurs 
de l’archidiocèse. 


Centrafrique 


Est-il vrai, comme certains le pré- 
tendent, que les étudiants lisent moins 
qu’autrefois ou qu’ils lisent n'importe 
quoi? — Non, dit M. Jean-Marie Beau- 
chemin. 


sa ‘7: »» , 
“La télévision pousse à lire”, soutient 


M. Jean-Marie Beauchemin, secrétaire 
de la Fédération des Collèges classi- 
ques. Auteur d'un excellent article sur 
la lecture chez les jeunes d’aujourd’hui, 
que publie la livraison de février de 
“La Revue Imperial Où”, M. Beauche- 
min est d'avis que l'étudiant est plus a- 
vide des livres qu’autrefois et que le 
choix en est infiniment plus abondant. 

C'est ainsi que “létudiant demande 
de plus en plus de livres de vulgarisa- 
tion scientifique, des récits historiques, 
et semble délaisser le livre d'aventure 
et de fiction. Le phénomène se produit 
non seulement au niveau secondaire, 
mais aussi dans les dernières classes du 
primaire”, écrit-il. 

L'apport de la télévision et de la 
radio, “en stimulant le jeune à complé- 
ter ses connaissances”, a aussi contribué 
à la multiplication des bibliothèques et 
leur fréquentation. “Il n’est pas rare 
de rencontrer des jeunes de niveau col- 


Un baptisé peu banal 


(Récit d’un missionnaire) 


Le Père Henri, de la Mission de 
Kouango, passant un jour dans un vil- 
lage, aperçut un malade étendu sur 
une chaise-longue. Il s’arrêta et cons- 
tata que ce malade était à la derni- 
ère extrémité. Il l’instruisit rapidement 
des vérités les plus importantes de la 
religion et lui donna le baptême. A 
peine cet homme eut-il reçu ce sacre- 
ment qu’il commença à aller mieux. Il 
ne mourut pas comme prévu et fut ra- 
pidement guéri. Sa guérison, il l’attri- 
bua au baptême que le Père lui avait 
donné. Plein de zèle pour le service de 
Dieu, il se donna pour mission de sup- 
primer les fétiches et tout ce qui sert 
au culte des esprits et du démon. Il 
changea de nom et se fit appeler 
“Ngoutidé” mot qui signifie: eau froide 

IL faut vous dire que ces fétiches 
en qui les Africains reconnaissent le 
signe de la présence ou du moins de 
la puissance du démon sont non seule- 
ment un objet de culte mais aussi et 
surtout un objet de crainte. Dans la 
langue du pays on les appelle du nom 
de “Yoro”. Personne n'oserait y tou- 
cher indûment, encore moins les pro- 
faner. Chacun est persuadé que tout 
sacrilège à leur égard serait suivi de 
mort rapide, punition exemplaire et 
vengeance ‘de l'esprit offensé. C'était 
bien vrai autrefois parce que les fé- 
ticheurs n’hésitaient pas à empoisonner 
ceux qui fasaient du tort au culte de 
ces esprits. 

Quand les Africains virent Ngoutidé 
démolir les installations fétichistes, 
prendre les fétiches avec mépris et les 
jeter au feu, ils furent effrayés de son 
audace. Ils s’attendaient à le voir mou- 
rir subitement en punition de sa hardi- 
esse. Il n’en fut rien. Et Ngoutidé con- 
tinua de démolir les lieux de culte pa- 
ïens. 

C'est alors qu’on commença à pen- 
ser que ce Ngoutidé avait dû recevoir 
de Dieu un pouvoir extraordinaire, 
nous dirions un charisme, On le con- 
sidéra comme une sorte d’envoyé de 
Dieu. On lui attribua des miracles et 
des guérisons extraordinaires, 


Maintenant on le considère comme 
un nouveau prophète. Tout ce qu’il dit 
est accepté et cru par l’ensemble de la 
population. Il a déclaré qu'il fallait 
abandonner les fétiches, les lieux de 
sacrifices païens et tout ce qui était 
consacré aux esprits, c’est à dire au dé- 
mon, Les Missionnaires le disaient en 
vain depuis cinquante ans. Il a suffi 
que Ngoutidé ouvre la bouche pour 
qu'on abéisse. I] n’a appelé personne et 
les routes sont pleines de gens allant 
spontanément vers lui, emportant dans 
leur baluchon leurs yoros transmis pas 
leurs ancêtres et destinés maintenant 
à être jetés au feu. Beaucoup font à 
pied cent et même deux cents kilomè- 
tres pour accomplir leur pèlerinage, II 
y en a qui sont morts de fatigue sur la 
route. L'hôpital de Bambari recueille 
ceux qui se sont blessés aux pieds sur 
les pierres du chemin et ne peuvent 
plus marcher. 


Ngoutidé brûle les yoros qu’on lui 
apporte. À ceux qui sont venus à lui 
— il y a parfois une foule de plusieurs 


ASSEMBLEE ANNUELLE 


miliers de personnes — il donne le 
conseil de prendre le chemin de Dieu, 
c'est à dire d'aller à la Mission des 
Pères et surtout pas à celle des Pro- 
testants, il leur impose une croix de 
bois et leur donne sa bénédiction, pro- 
mettant toutes sortes de maux à ceux 
qui retourneraient au culte des fé- 
tiches. On attache une grande impor- 


tance à sa bénédiction. 


Ce mouvement extraordinaire de 
conversion a atteint la région de Ba- 
kala depuis près de deux mois avec 
l'intensité d'un incendie de brousse. il 
est remarquable que Jes premiers à 
partir vers Ngoutidé pour se débarras- 
ser de leurs yoros furent ceux qui en 
avaient le plus, les chefs du culte, les 
principaux initiés. Il n’y a pas que les 
païens à prendre la route, beaucoup de 
chrétiens le font aussi, soit pour remet- 
tre les yoros qu’ils conservaient encore 
secrètement, soit simplement pour re- 
cevoir Ja bénédiction de Ngoutidé. 


Quel est actuellement le résultat de 
ce mouvement? Au début, ne connais- 
sant moi-même ni Ngoutidé ni sa doc- 
trine, je suis resté dans l'expectative. 
Par ailleurs, c'était justement le mo- 
ment des inondations, les routes é- 
taient impraticables aux autos et je 
ne pouvais me rendre à Bambari pour 
me renseigner (Ngoutidé habite pour 
le moment près de Bambari). Je crus 
un moment que les nouveaux convertis 
se contenteraient d’une vue de l'esprit: 
ils avaient renoncé au démon, s'étaient 
déclarés pour Dieu et cela leur suffi- 
rait, 


Je me trompais. Je pense aussi qu'ils 
attendaient de connaître mon opinion. 


Mercredi, le 10 mars 1965 


légial qui lisent Camus, Mauriac, Hux. 
ley, Kafka, Sartre, Koestler, etc, ” 

“Doit-on craindre cette plus gran. 
de liberté en face de la littérature?” se 
demande l’auteur de l'article. “[L'n6 
s'agit pas, somme toute, de fournir à 
l'enfant des idées toutes faites, mais 
de lui apprendre à penser, Ce n’est pas 
Finterdiction qui semble utile, mais a 
vant tout l'éclairage qui accompagne 
les découvertes par la lecture” M. 
Beauchemin recommande “une intimi. 
té fondée sur la confiance entre l'adulte 
et le jeune, car sa lecture se fera à tra. 
vers les yeux et le coeur de l'adulte” 
Il conclut ce point discuté en signalant 
que “la prudence excessive ct la sévé. 
rité systématique conduiraient 4 un 
danger beaucoup plus grand: la révolte 
ou le tarissement de l'avidité intellec. 
tuelle”. 


Il constate que de plus en plus et 
insensiblement le livre entre dans la 
vie de tous les jours pour n’ea plus 
ressortir. “Ces collections d’onvrages 
pour la jeunesse sont maintenant dispo- 
nibles à des prix abordables ct elles 
complètent merveilleusement J‘ensei. 
gnement didactique. 


ES 


Quand ils m'ont vu que je m'étais pas 
contre leur prophète et que même je 
semblais lapprouver, ils sont venus à 
la messe le dimanche puis ont deman- 
dé des catéchistes pour les instruiré, 
C'est ainsi, que certains villages du cen- 
tre de Bakala, qui depuis cing ans é. 
taient complètement réfractaires à tou- 
te instruction religieuse, ont mainte. 
nant tous les soirs un catéchisme au- 
quel assistent plus de 20 adultes. Si j'a- 
vais assez de catéchistes je pourrais en 
placer un dans tous les village de la 
brousse, La nouvelle église de Baka- 
la, risque devenir trop petite, Aupara- 
vant, j'étais satisfait quand il y avait à 
la messe une assistance de deux cents 
personnes; maintenant il y en a plus de 
quatre cents ét ça augmente chaque 
dimanche. 


Quel sera l'avenir de ce mouve. 
ment religieux? Sera-ce un feu de pail. 
le? II semble que non parce que là où 
Ngoutidé a commencé son apostolat 
voilà environ deux ans, dans la région 
de Kouango, l'élan vers Dieu s'est 
maintenu. Après deux ans de catéchu- 
ménat les gens vont être baptisés ce 
mois-ci. Ils sont un millier et d’autres 
suivront. La persévérence sera-t-elle 
pareille à Bakala? Espérons-le. 


Le cas Ngoutidé est très intéressant, 
mais aussi très dangereux. D'après ce 
qu’on peut savoir, le nouveau prophé- 
te reste orthodoxe dans ses paroles, 
D'ailleurs il parle très peu et se can- 
tonne pour le moment dans la mission 
qu'il s’est donnée d’expulser les yoros 
païens. Pour le reste, il s’en remet aux 
Missions catholiques auxquelles il en- 
voie ses visiteurs. Mais que c’est péril 
leux pour ce chrétien, à peine instruit 


‘de sa religion de voir les foules à ses 


pieds! . .. 


(Fides, 9.1,65) 


WESTERN CANADA NEWS LTD. 


(PALACE OF SWEETS) 
Magazines et journaux français (de Québec et de France) 
bonbons de choix 
VARIETES DE TABAC EN FEUILLES DE QUEBEC 
$1.10 à $1.40 LA LIVRE 
Aussi tabac en feuilles coupées. 


10359 ave Jasper 


(en face de l'Hôtel Cecil) 


Edmonton 


AIME DERY 
vendeur 


T. M. COLLINS 
comptable 


us Songez à un nouvel appareil téléviseur, à un en- 
semble de salon ou de chambre à coucher, à un réfrigérateur, 
à Un tapis de salon, à un meuble quelconque ? 


— Alors, rendez-vous chez CAMPBELL'S! 


à = + Chez CAMPBELL'S, vous trouverez ample espace 
Pour Stationner votre voiture - vous cireulerez librement dans 


cet immense magasin 
prix — et lorsque vou 
mander 
mier! 


— Vous examinerez le matériel et les 
Aîmé Dé S voudrez un renseignement, vous de- 
ez Aïmé Déry qui s’amènera avec son sourire Coutu- 


. — Si vous êtes mordu d’une pièce quelconque, et que 
5 7e Pouvez payer comptant, Aïmé vous présentera T. M. 


Collins, le Comptable qui p 
proposera un 
CAMPBELL'S 
l'argent! - 


La prochaine £ 
blement, pensez d 


| arle français, et celui-ci vous 
Plan budgétaire qui vous conviendra. Car 
ne vous dira pas d'aller vous chercher de 


01$ Que vous songerez à une pièce d’ameu- 


‘abord à CAMPBELL'S, et vous ne r€- 


ASSOCIATION COOPERATIVE 1 


GENERAL de FALHER 
MERCREDI — 17 MARS —8 P.M. 


gretterez pas, 


Luc LaFrance 


PARK MEMORIAL LTD. 


“La Chapelle sur le Boulevard” | : , 
. 9709 - 111ème avenue, Edmonton Tél.: GA 92-2331 — GA 41633 


Mme N. Turgeon 


MASELF SERVE 
M FURNITURE 


14520 - 111 Avenue, EDMONTON 


Sous-sol Eglise 


Tél. 454-2481 


ercredi, le 10 mars 1965. 


LA SURVIVANCE 


Page 5 


Nous venons de vivre une semaine 
très intense: notre Semaine Etudiante 
«5. Nous avons réfléchi sur la part que 


. nous, les jeunes devons jouer mainte- 


nant pour préparer notre demain. En 
conséquente, nous avons examiné notre 
milieu, l’école, et nous avons proposé 
des changements qui pourraient l’amé- 
lorer. Nos suggestions ont été nombreu- 
ses. Nous savons qu'elles ne sont pas 
toutes acceptables, mais nous espérons 
en réaliser quelques-unes. Denise Laing 
du Comité de Publicité vous rensei- 
gnera davantage sur nos activités de 
la semaine. . 

Au festival français, le 28 février, 
l'Académie fut représentée par un grou- 
pe d'élèves de la douzième année, 
qui ont pris cette initiative, étant 
donné que notre maîtresse de chant est 
encore retenue par la maladie. Le grou- 
pe formé de Michelle Diamond, Joan- 
ne Pétrin, Gaétane Bergeron, Lorraine 
Nobert, Doris Goudreau, Madeleine 
Dozois, Yvette Baril et Gloria Hittin- 
ger ont présenté deux chansons folk- 
loriques: “Le petit Negro” et “Verte 
Campagne”. Elles étaient accompagnées 
au piano par Paulette Gamache de la 
onzième année, Nos félicitations aux 
filles pour leur beau travail et la pré- 
sentation charmante de ces deux numé- 
ros. L'Académie est fière de vous! Les 
filles ont tellement bien fait que nous 
leur avons demandé de répéter leurs 
chants à notre soirée récréative du 
Mardi Gras. 

L'organisation de cette soirée était 
le résultat de nombreuses demandes 
de la part des filles. Un thème “wes- 
term” dominait et un décor très bien 
réalisé nous mettait complètement dans 
l'atmosphère de ce thème. M. Paul 
Tellier, notre maître de cérémonie, pré- 
sidait comme notre shérif, Il a bien 
su conduire les activités avec gaité et 
enthousiasme, Toutes, nous voulons re- 
mercier sincèrement M. Tellier pour 
ses services qui ont contribué au succès 
de notre soirée. Et notre soirée a telle- 
ment été un succès que nous n’avons 
qu'un regret: le manque de plusieurs 
autres soirées comme celle-là. 

Linda Drouin 
+ # + 


» 


La Semaine Etudiante à l’Académie 

Quelle belle semaine nous avons pas- 
sée! Jeunesse de demain, nous voulons 
faire nos preuves. Ensemble, nous a- 
vons discuté nos problèmes et travail- 
lé à rendre notre école meilleure. Et 
maintenant, voilà un petit compte-ren- 
du de notre semaïne. 

Chaque matin, grand ralliement au 
gymnase. Nous commençons par le 
chant de la Semaine, “C’est aujourd'hui 


PLAMONDON 


mariage 

Le ler mars eut lieu le mariage de 
Yvonne, fille de M. et Mme Valmore 
Plamondon, à Emest, fils de M. et 
Mme Clift Plamondon. Les filles d’hon- 
neurs étaient Miles Thérèse Gauthier 
et Henriette Proulx. Les garçons d'hon- 
neur étaient Marcel et Raymond Pla- 
mondon, frères du marié. 

La messe nuptiale fut célébrée par 
M. Yabbé Martineau, curé, à midi et 
trente. Un diner intime fut servi chez 
M. Clift Plamondon, À 5.30, il y eut 
réception et banquet à YHôtel Pélican, 
Georges Richard comme maître de céré- 
monie. À 9 hres, une danse réunissait 
tous les parents et amis à la salle com- 
munautaire. Les jeunes mariés, à qui 
nous souhaitons une longue vie com- 
blée de bonheur, demeureront à Ave- 
nir. 


soirée dramatique 

Vendredi le 5 mars, notre cercle dra- 
matique, dirigé par M. Paul Piquette, 
nous donnait une autre soirée très in- 
téressante, deux pièces comiques, en 
un acte. Tous les acteurs ont rendu 
leurs rôles à la perfection et furent cha- 
leureusement applaudis. La salle était 
remplie comme à leur première soi- 
rée. - . 

ça et là 

M. et Mme Paul Piquette et famille 
ont fait une visite à Edmonton, chez 
M. et Mme Francis Gervais, et M. et 
Mme Jack Buebler. 

Nous offrons nos sincères condolé- 
ances à Mme Albert Gaudette qui a per- 
du sa mère, Mme Herménégilde Le 
Boeuf, décédée à Edmonton. 

Prompt rétablissement à nos mala- 
des, qu'ils soient à la maison ou hos- 
pitalisés. | 
MEME 


Annonces classées 


PROFESSEURS DEMANDES 


Le Conseil des Ecoles Séparées d'Ed- 
monton sollicite des applications de 
la part de professeurs qualifiés pour 
tous les grades, à commencer au ler 
septembre 1965. 

Appliquez auprès de M. F.-E. Con- 
nelly, directeur du recrutement des 
professeurs, Ecoles Séparées d'Edmon- 
ton, 9607-106e'rue. . 

Téléphone: 429-2751. 


PROFESSEURS DEMANDES 
La Commission du District 


Scolaire St-Paul, N.. 2228 désire | 


des professeurs au niveau élé- 
mentaire et junior pour septem- 
bre 1965. Boni: professeurs de 
français de l’A.C.F.A. 
Echelle de salaires 1964-65 
1) 3200 - 4700 
2) 3800 - 5700 
3) 4500 - 6600 
4) 5000 - -8300 , 
5) 5500 - 8715 
6) 6000 - 9130 : 
S'il vous plait, écrire à S.D. 
Lefebvvre, surintendent, St- 
Paul, Alta. : 


demain”, accompagné au piano, soit 
par Michelle Diamond ou Suzanne 
Beaubien. Ensuite avec Cécile St-Pier- 
re, nous récitons la prière du jour, pré- 
parée tout spécialement par le comité 
de liturgie. Joanne Pétrin, notre gran- 
de responsable, nous donne un petit 
mot sur le thème de la journée après 
quoi nous remontons avec plus d’en- 
thousiasme dans nos classes respec- 
tives. 

Lundi, S. Supérieure vient nous don- 
ner un petit mot d'encouragement. Elle 
nous dit chanceuses d’avoir cette belle 
expérience pour nous mieux préparer 
à une vie féconde dans notre société 
de demain. Il faut commencer par 
nous ouvrir à nos petits problèmes 
pour être capables plus tard de nous 
ouvrir à de plus grands problèmes. Elle 
trouve notre chanson merveilleuse car 
elle contient de très belles idées —- le 
temps des opinions, des horizons, à l'in- 
fini. 

LUNDI: “A nous la parole” 

Cette semaine, nous allons travailler 
à nous intégrer dans notre société à 
aous: l’école. Alors, aujourd’hui, nous 
allons regarder le pour et le contre de 
plusieurs structures de notre Acadé- 
mie et nous donnerons nos suggestions. 
Chaque classe est divisée en trois com- 
missions qui étudient, l’une la vie de 
classe, l’autre, la vie de l’école, et la 
troisième, la vie des organismes. En 
douzième, ce sont Lydia Bruneau, 
Gloria Hittinger et Michelle Diamond 
qui se chargent des groupes. En on- 
zième, ce sont Denise Baxter, Eloise 
Pétrin, et Antoinette Bachen et en 
dixième: Julie Quinn, Louise Bernard, 
et Lynne Meunier. L'on ne dirait vrai- 
ment pas que c'est lundi car toutes 
sont très éveillées et les discussions 
vont bon train, Espérons que quelques- 
unes de nos suggestions seront mises 
en force. 

MARDI: 
“Avons-nous fait notre part?” 

Maintenant que nous avons trouvé 
plusieurs choses qui font défaut dans 
notre société, nous nous examinons 
pour voir ce que nous, personnellement, 
nous avons fait pour participer à la 
vie des organismes. Nous regardons 
aussi ce que nous n'avons pas fait et 
les conséquences de notre participa- 
tion. Mais, nous ne voulons pas en 
rester là et alors, nous regardons vers 
l'avenir. Que suis-je prête à faire pour 
améliorer le sort de l’Académie? Et, 
parmi tout ce parlement un appel tout 
spécial nous est lancé par Carmen Po- 
merleau pour notre messe de vendredi. 
Est-ce que chacune pourrait donner 


ST-JOACHIM 


Funérailles 

Les funérailles de M. Rosario Pro- 
vost eurent lieu le 3 mars en l’église 
St-Joachim. 

Le service fut chanté par le Rév. 
Père Bidault, o.mi., et Yinhumation 
au cimetière Ste-Croix. 

Il laisse dans le deuil son épouse, 
quatre filles et deux garçons. 

Mme Paul Chauvet,. Legal; Mme 
Lucien Tremblay, Bonnyville; Mme 
Léonard Merkowsky, et Gabriel de 
Wiestlock; Mme Roger Létourneau, 
d'Edmonton; Lucien, St-Albert; Deux 
frères, six soeurs dont cinq sont religi- 
euses. 

A la famille éprouvée, nos sincères 
condoléances. 

+ L 3 L 1 

Une maison de retraites pour les 
jeunes. 

Notre paroisse compte un-bon nom- 
bre d'anciens retraitants et retraitan- 
tes. Nous comptons sur leur générosité 
pour assurer la construction de cette 
oeuvre éminemment apostolique. 

Veuillez recevoir avec ‘joie les per- 
sonnes qui au nom des paroissiens de 
St-Joachim iront frapper à votre porte. 
Nos jeunes ont besoin de votre don, 
modeste ou généreux, pour que s'élève 
prochainement une maison où tous ceux 
qui la fréquenteront trouveront le ré- 
confort et la paix du coeur. 

Dames de Ste-Anne 

Le 17 mars assemblée mensuelle des 
dames de Ste-Anne. À 8 hres Soeur 
Françoise Cabrini, travailleuse sociale 
à Pineview home, donnera une confé- 
rence sur le problème des filles-mères. 

Toutes les dames de la paroisse sont 
cordialement invitées à assister à cette 
conférence, qui aura lieu au salon pa- 
roissial. 


Voyages 

M. Joseph Latour et M. Raymond 
Robert sont présentement en visite dans 
la province de Québec. Ils se rendront 
à Dolbeau, où ils visiteront Soeur Car- 
mel du St-Esprit o.c.d., fille de M. et 
Mme Joseph Latour. 

M.et Mme Robert Croteau sont ac- 
tuellement en voyage à Victoria, C.B. 
chez leur fille Madeleine. 

M. Albert Parent de Donnelly, a 
passé quelques-jours chez M. et Mme 
Irénée Turcotte. : 

M. Alphonse Sylvestre est de retour 
de Saskatoon. 


FERD NADON 
BIJOUTIER . 


. REPARATION DE MONTRES 
ET BIJOUX 


en face de la “Bay” 
10115 - 102ème rue, Edmonton 


RULES DE 


\ ACADÉMIE. 


quelques sous? 
MERCREDI: “Faisons nos preuves” 

Aujourd’hui, nous avons une jour- 
née modèle à mettre sur pied. Oui, de- 
main, sera notre journée idéale et tou- 
tes les filles et les maîtresses veulent 
en faire quelque chose de bien. L'on 
se prépare des cours dynamiques, un 
souper de classe et une soirée récréa- 
tive. En ce qui conceme les cours, par 
exemple, la onzième demande de tra- 
vailler au laboratoire pendant la le- 
çon de science, d’avoir une discussion 
sur le Vietnam durant la leçon de 
Sciences Sociales, d'avoir de petits dis- 
cours par les élèves pendant la classe 
de français et d'anglais, et ainsi de 
suite. Chacune se donne la main pour 
que la journée du lendemain soit un 
succès. Dans la classe de 12e, l’on se 
promet un souper de “chicken on the 
way”. En lle, nous ferons notre pro- 
pre petit repas. Les unes apporteront 
les sandwiches, d’autres, la soupe en 
conserve, d’autres des gâteaux etc. En 
10e, chacune apportera sa part, le tout 
sera ensuite mis en commun pour un 
bon souper communautaire, Pour la 
partie de tobaggans, quelques-unes ap- 
porteront les tobaggans, d’autres des 
cartons et chacune son beau sourire. 
Oui, demain sera une belle journée. 
JEUDI: “A l'oeuvre” 

Aujourd'hui, c’est notre journée idé- 
ale. Chacune s'efforce de mettre en 
pratique ce à quoi elle s'est engagée 
hier, Vraiment, je crois que les maîtres- 
ses en étaient enchantées. Les filles 
sont actives aujourd'hui, L’on demande 
des questions, on donne ses opinions, 
on travaille avec ardeur car ce soir, 
pas une minute sera libre pour des 
études. Mais ce ne sera pas perte de 
temps puisque nous allons vivre en- 
semble une expérience qui nous aide- 
ra à nous connaître mieux. À quatre 
heures, nous avons quelques minutes 
pour glisser dans nos pantalons et nos 
gilets et ensuite nous retournons à nos 
classes resrectives pour une autre 
bonne discussion sur nos découvertes de 
la semaine tout en nous rassasiant d’un 
fameux souper. Mais j'allais oublier: 
Aujourd'hui, puisque c’est une jour- 
née modèle, chacune doit payer un 
sou pour la Sainte Enfance chaque fois 
qu’elle parle en anglais. Notre bourse 
pour les missions s'est donc enrichie 
quelque peu. Vers six heures trente, 
nous partons en chantant pour “Rain- 
bow Valley” où nous nous amusons 
beaucoup. Quel plaisir de glisser en 
bas d’une ‘côte en tobaggan, en trai- 


LEGAL 


décès 

Nous avons le regret d'annoncer le 
décès de Mme Dominique Coulombe, 
survenu dimanche matin, après une 
semaine seulement de maladie. Elle 
était âgée de 63 ans. 

- Pleurent sa perte son époux, M. 
Dominique Coulombe ses seize enfants 
Emilien, Marcel, Eugène et Clément 
de Legal; Roland, Raoul, Ferdinand, 
Laurier et Dominique, d'Edmonton; Lu- 
cien de Beaumont et Maurice de Mont- 
réal; Mme À. Garneau (Lucienne) d'Ed- 
monton, Mme R. Gosselin (Germaine) 
de Calgary, Mme Gilles Leroux (Céline) 
de Montréal; et les Révérendes Soeurs 
Jeannine, s.gm., de Montréal, Dolores, 
s.g.m., de Trois-Rivières. 

Elle laisse un frère qui est curé de 
Letellier au Manitoba, un frère à Le- 
gal et une soeur à Calgary. 

Tous ses enfants et petits-enfants é- 
taient présents aux prières de lundi 
soir et aux funérailles qui eurent lieu 
mardi. À la famille, nos sincères con- 
doléances. 


neau, sur des cartons! Et quelle dé- 


‘couverte de bonnes amies! La veillée 


est très joyeuse. Au retour, un bon 
goûter au “hamburger” nous attend. 
Mais après quelques danses dans le 
gymnase, chacune se retire car il faut 
bien se reposer un peu. Demain, une 
autre journée très remplie nous attend. 
VENDREDI: 

Ah! les filles sont un peu raides ce 
matin! Mais envisageons cette dernière 
journée avec courage. Nous sommes 
encore jeunes. Aujourd’hui nous avons 
une belle messe communautaire à on- 
ze heures. Denise Servant est notre 
commentatrice tandis que S. Madelei- 
ne-de-}'Espérance nous aïde dans nos 
chants. Qu'il fait bon de nous sentir en- 
semble avec le Christ à notre têtel 
Dans l'après-midi, Lorraine Nobert, a- 
vec Paulette Lorieau, Alice Lessard, 
Léanne Forest, et S.Marie-de-St-Joseph 
nous présente un panel très intéressant 
sur toutes les découvertes faites durant 
la semaine, chez les professeurs autant 
que chez les élèves. L'Académie a 
certainement plusieurs choses à amé- 
liorer mais elle a aussi beaucoup de 
bon. Grand merci à S. Marie-de-Saint- 
Joseph, qui a bien voulu nous faire 
part de l'opinion des professeurs dans 
ce domaine. Nous sommes contentes de 
savoir qu’elles sont toujours prêtes à 
nous aider dans nos entreprises, qu’elles 
sont pour des activités extra-scolaires 
pour autant que ces activités ne nous 
dérangent pas dans nos études. Mer- 
ci aussi pour les mots d’encourage- 
ment de Mgr Ketchen, de Soeur Su- 
périeure et de Mlle Florence Gobeil. 


Oui, notre semaine fut merveilleuse! 
Mais elle n’est pas finie avec le panel 
de vendredi. C’est là plutôt qu’elle 
commence. Il faut que ces suggestions 
que nous avons données, ces bons 
conseils que nous avons reçus, ces 
résolutions que nous avons prises se 
continuent. Notre Académie, il faut 
travailler sans cesse à l'améliorer. No- 
tre école, c'est notre société. Faisons 
notre part. 


Denise Laing, 
comité de publicité. 


* 


Saint-Albert 


Notre paroisse était bien représen- 
tée au Festival de la chanson fran- 
çaise, le 28 février. Un choeur de 36 
enfants, de huit à treize ans, était diri- 
gé par Mlle Pauline Vaugeois. 

Plusieurs des enfants étaient des 
anglophones. Mlle Anne Martindale, 
d'Edmonton, accompagnait les chants; 
‘La ronde des petits lurons, ‘Marin’, 
‘La tourtière’. 

En les félicitant, le juge nota que 
l'accent était excellent, surtout dans 
un coeur mixte dont plusieurs n'ont 
pas Île français comme langue maternel- 
le. | 

Merci sincères À tous ces jeunes qui 
nous donnent un exemple de ce qu’on 
peut faire avec le désir d’être vraiment 
Canadien. Gros merci à Mlle Vaugeois, 
leur directrice si dévouée; à Mlle 
Martindale qui a assisté à toutes les 
pratiques et aux parents qui sont venus 
en grand nombre encourager leurs en- 
fants. Puisse ce choeur de chant con- 
tinuer à se mériter de beaux lauriers. 

Baptème 

Christine, fille de M. et Mme Mau- 
rice Despins, Parrain et marraine, M. 
et Mme Omer Despins. 

+ 


L 


+ 


En Israël, la femme 
. 4 
doit rester “femme 


Tel Aviv. — Le gouvernement d’Israël 
vient d’ordonner aux femmes du pays 
de porter des jupes en dehors des ex- 
ercices de l'armée. On sait que les 
jeunes Israélites s’enrôlent dans l'armée 
et peuvent aussi bien creuser des tran- 
chées et manier le fusil. 

Une mère indignée par un règlement 
qui défend le- port du pantalon pour 
les jeunes filles, écrivit au parlement. 

Rien n’y fit, Le gouvernement main- 
tient toujours le règlement. ‘ 


Commencez vos poussins de la bonne 
manière avec la nourriture 


‘’Money-Maker”! 


1. “Money-Maker” en miettes, pour débuter: 3 1bs par poussin 
2. “Money-Maker” concentré et en graine, pour grandir 
3. “Money-Maker” concentré et en graine. 


Afin d'obtenir un bon succès avec vos volailles il vous faut un 
programme de nourriture pour poussins, poulets et pondeuses basé 
. sur la même “famille de produits nutritifs”: Les changements sont 
ainsi moins brusques, les volailles vivent mieux, grandissent mieux, 
pondent mieux. Choisissez “Money-Maker qui fournit les meilleures 
valeurs nutritives, en bonne proportion, au plus bas prix possible. 


Produit de United Grain Grower. 


Les produits “Money-Maker” vous 
* apportent de plus grands profits 
Voyez votre représentant U.G.G. ou 


votre vendeur Money-Maker 


10 


La Compagnie 
des cultivateurs 


Chevaliers 
de Colomb 


La convention des districts No. 3 et 
No. 4, le 28 février dernier peut être 
considérée comme un événement his- 
torique pour les Chevaliers de Co- 
lomb d’Edmonton: ce fut l'ouverture 
officielle de leurs nouveaux quartiers 
généraux. 

Mgr Anthony Jordan, archevêque, 
présida la cérémonie d’inauguration à 
laquelle assistait une garde d'honneur 
composée de Chevaliers du Quatrième 
Degré, le Loyal Navigateur Sieur Che- 
valier Arthur St-Pierre et le loyal Ca- 
pitaine Sieur Chevalier Edward Chris- 
tie. | . 

Après une ouverture de bienvenue 
par le président du Chapitre M. John 
Keats, Mgr parla aux délégués au su- 
jet des accomplissements des Chevali- 
ers dans le domaine des oeuvres de cha- 
rité et félicita le Chapitre pour avoir 
apporté coordination dans leurs efforts, 

L’Ex-Député d'Etat M. Guy Beau- 
dry présenta au Chapitre une plaque 
mémoriale “John Fitzgerald Kennedy” 
et une photographie des anciens Offi- 
ciers d'Etat lesquels furent responsa- 
bles pour la formation du Chapitre et 
Pénonciation de sa constitution. 

Le Député de District M. Arthur 
de Rocquigny fit la présentation au 
nom de M. Beaudry. Le Député de 
District M. Gerry Woods présida la 
première partie de la convention. Dans 
son ouverture il remercia le Très 
Révérend Mgr J.R. Ketchen pour avoir 
bien voulu remplacer l’'Aumônier d’E- 
tat le très Rév. Père T. Kroetch qui 
fût empêché d’assister à la cérémonie. 

Les membres présents à la conven- 
tion firent une pause à 2 heures de 
l'après-midi. Après le léger dîner qui 
fut servi aux membres, M. de Rocqui- 
gny prit la Chaire. Durant cette pério- 
de, le Trésorier d'Etat M. Tony Whe- 
lan présenta un résumé du Fond de la 
Librairie St-Joseph, il annonca que les 
Chevaliers ont déjà contribué $35,000. 
00 à cet effet et qu’ils ont promis $20, 
000.00 de plus en vue de compléter 
leur participation à ce projet. 

Avant d'annoncer l’ajournement de 
la réunion le Député d'Etat M. Ben 
Melntosh s’adressa aux délégués et 
rappela aux Chevaliers de toujours a- 
gir avec courage et compréhension 
lorsqu'il s'agit de défendre les droits 
de homme, notre constitution na- 
tionale et les lois de Dieu, et de se 
tenir sur leur garde afin que les lois 
morales et éthiques de notre société 
ne soient jamais déracinées par les 
tentations de ce monde. 


* + 


JOUSSARD 


M. Roland Bédard est de retour à la 
maison, après avoir subi une opération 
à l’hôpital de High Prairie. 

Bienvenue à la famille de M. et 
Mme Ken Enders (R.Marie Charrois) 
qui nous arrive d'Edmonton. 

Les Dames de Ste-Anne organiseront 
des parties de cartes pour tous les di- 
manches du carême. La première dé- 
buta dimanche dernier avec une belle 
assistance et beaucoup d'enthousiasme. 
Les heureux gagnants de cette soirée 
furent Mme Julien Carrier et M. Her- 
vé Carrier. Les profits vont à la parois- 
se, 


+ 


Confiez 
vos travaux 
d'imprimerie à 
La Survivance”” 


La paroisse de La Corey fête le 15e 
enfant de M. et Mme Louis Bureau 


4 


Le 10 février dernier, M. et Mme 
Louis Bureau de La Corey étaient les 
heureux parents d’un nouveau poupon. 
C'était une belle grosse fille de onz 
livres, leur quinzième enfant. Le 17 
février, notre curé, l'abbé Rosario Gron- 
din, baptisait la nouvelle paroissienne 
en présence d'un certain nombre de 
gens de la paroïsse. Les parrain et mar- 
raine furent M. Edgar Hébert de Fort 
Kent et Mlle Paulette Bureau, soeur de 
l'enfant. L'enfant porte les noms de 
Marie Doris. Nos plus chaleureuses fé- 
licitations aux heureux parents pour 
leur belle et grande famille. 

Dimanche après-midi, le 28 février, 
M. et Mme Louis Bureau avaient le 
très grand honneur de recevoir dans 
leur demeure Son Excellence Mgr Lus- 
sier, Evêque de St-Paul. Cette visite 
fut très appréciée de la famille de M. 
Bureau à l’occasion de leur quinzième 
enfant. Sur la photo ci-dessus, 
vous remarquez Son Excellence en- 
touré de la famille Bureau, et tenant 
dans ses bras le nouvel enfant. Son 
Excellence s’est montré une fois de 
plus le père, le vrai pasteur de ses fi- 
dèles. Il aime à rencontrer ses enfants 
spirituels. La parole de Notre-Seigneur 
s'applique très bien pour lui ici: “Lais- 
sez venir à moi les petits enfants”. 
Voici dans l’ordre habituel les noms de 
tous les enfants que nous voyons sur Ja 
photo: à l'arrière, Gisèle, Aline, Pier- 
rette, Guy; 2 rangée: Mme Bureau à- 
yant dans ses bras Nicole, Son Excel- 
lence portant je nouvel enfant, Roger, 
Marc, M. Louis Bureau, enfin, Colette, 
Monique, Denis et Rita. Quatorze en- 
fants vivants, 

Egalement le dimanche soir, le 28 
février, fut organisée une fête surprise 
à la salle paroissiale pour célébrer en 
quelque sorte la naissance du qauin- 
zième enfant de M. et Mme Louis Bu- 
reau. Tous leurs amis de la paroisse 
étaient présents cet étaient heureux 
d'assister à cette fête paroissiale, Il y 
eut chants, musique, etc. Il leur fut 
offert un beau panier de surprise dans 
lcquel Mme Bureau a trouvé du Jin- 
ge de bébé et différents articles d’uti- 
lité. Pour conclure le tout, M le curé, 


ke . ES É 

au nom de tous, a félicité les heureux 
parents et a encouragé les belles et 
grandes familles chrétiennes. Après un 
délicieux goûter, préparé par les dames 
de la paroisse, chacun cest parti content 
en manifestant le désir d’autres soi- 
rées semblables. Notons aussi que quel- 
ques parents de Fort Kent et de Bonny- 
ville étaient présents à cette soirée. 

+ LS + 


Nous étions heureux de voir revenir 
dans la paroisse M. Denis Lauzon qui 
passa un certain temps à l'hôpital gé- 
néral d'Edmonton, par suite d’une in- 
tervention chirurgicale. Nous lui sou- 
haitons un prompt et complet rétablis- 
sement. 

Il s'est fait quelques changements 
dans le choeur de notre église en vue 
du renouveau liturgique. La messe se 
dit maintenant face au peuple. Tous 
les gens semblent contents de cette 
nouvelle façon de faire. Aidée d’un 
commentateur ou d’un lecteur, l’assis- 
tance active sera plus facile pour tout 
le monde. Les travaux dans l'église 
ont été faits par M. Frédéric Labonté de 
La Corey. Grâce à son habilité et à 
son bel esprit de travail le tout a été 
prêt à temps. En plus nous avons eu 
quelques pratiques de chant en groupe 
cn vue de la grand’messe du dimanche. 
Au premier abord, il semble y avoir 
une très bonne réaction à tout ce re- 
nouveau qui nous permettra très cer- 
tainement de participer d’une manière 
plus active et plus compréhensive à la 
messe et aux différents offices religi- 
eux. 

Durant la fin de semaine du 7 mars, 
M. et Mme Léon Bureau ont reçu la 
visite de leur fille d'Edmonton, M. et 
Mme François Gagnon. Egalement cet- 
te même fin de semaine, M. et Mme 
Denis Bérubé de Beaumont ont rendu 
visite à leurs parents, M. et Mme 
Pierre Lauzon. Il y a 15 jours, M. et 
Mme Napoléon Ouellet avaient la visite 
de leur fille d’'Edmonton, Mile Rose- 
Marie. En ce même temps, M. Gilles 
Ouellet, étudiant au petit séminaire de 
St-Paul, a passé la fin de semaine dans 
sa famille, M. et Mme Amédée Ouellet. 


Service — Satisfaction 


Votre Agent Federal Grain désire discu- 
ter les sujets suivants avec vous: ‘ 


Grains —— Semences de céréales — Orge 
à malt — Charbon — Avoine de choix 
— Chimie agricole — Graines d'hui- 


les: colza et moutarde. 


Qui dit voyage 


dit AIR CANADA 


Cela va de soi... car la flotte aérienne d’AIR CANADA met le 
monde entier à votre portée, et vous transporte avec confort, 
rapidité, et, oui, économie! Les puissants appareils d'AIR 
CANADA, DC-8, Vanguards et Viscounts desservent plus de 60 
villes situées au Canada, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, 
trlande, Europe .. . et aux îles des mers du sud... Adressez- 
vous à votre agence de voyage ou au bureau d’AIR CANADA: 


vous y trouverez tous les détails sur le nouveau programme 


d'excursions de 21 jours, classe économique; grandes facilités 
de paiement (10% comptant, vous acquittez le solde selon votre 
budget) ... sans compter les tarifs de groupes d’AIR CANADA. 
La prochaine fois que vous voyagerez, prenez AIR CANADA. 


AIR CANADA 


i 


Page 6 


A CBX et CBXAT - 1 
samedi, 11 a.m. 


Raymond Laplante a vu... 
.…. la faim des autres” 


Une pipe. Des sourcils. épais, en 
broussaille, au-dessus de prunelles noi- 
res. Raymond Laplante me reçoit dans 
son bureau de Radio-Canada. ; 

Qui ne connaît Raymond Laplante? 
Il a fait partie de la première équipe 
de reporters de Radio-Canada. C’est 
un as du reportage. Il a rencontré un 
grand nombre de personnalités dans 
des domaines très variés: chanson, 
théâtre, cinéma, actualité, 

Mais, de tous ses reportages, une 
caractéristique domine: le sens humain 
qu'il va chercher, qu’il découvre, qu’il 
met en valeur chez toutes les person- 
nes qu'il rencontre. Il possède l’art de 
s’effacer et de laisser place à la per- 
sonne interviewée, 

Avec l'équipe de production de la 
série télévisée la Faim des autres, il 
a fait, en Amérique du Sud, un voya- 
ge qui l’a conduit dans six pays: Chili, 
Pérou, Colombie, Brésil, Vénézuéla, 
Mexique. Cette série a débuté à la 
télévision le ler mars. | 


— Qu'est-ce qui vous a le plus frap- 
pé? 
— La misère; elle vous prend à la 


par Gisèle Théroux 


deux ou trois années de leur vie au- 
près de ces Latino-Américains, Ils s’in- 
tègrent doucement dans la vie des au- 
tochtones. Dans leur plan d'action, au- 
cune directive n’est prévue. Ils sug- 
gèrent. Leur succès est d'ordre psycho- 
logique. Le peuple les accepte mainte- 
nant très facilement. 

Raymond Laplante, tout en: racon- 
tant, fume toujours sa pipe et parfume 
le petit bureau où nous sommes. “Di- 
tes donc, là-bas, avez-vous pu vous 
ravitailler en tabac?” ——“J'ai eu beau- 
coup de difficultés. J'ai dû, à un cer- 
tain moment douloureux, fumer une 
sorte de paille. Mais ce moment fut 
vivte oublié quand j'ai goûté au piscol 
C'est une sorte d'alcool péruvien”. 

Dans les régions visitées par Ray- 
mond Laplante, la misère, une extrême 
misère est le lot de la majorité. La plu- 
part des habitants sont analphabètes, 
souffrent de sous-alimentation, vivent 
dans des “barriades”, sorte de taudis, 
que l'on trouve partout et qui n’offrent 
même pas la moindre hygiène, 

Ce spectacle, vu pendant sept se- 
maines, devient ahurissant et ne reflète 
qu’un peu seulement la grande misère 
de ce peuple. Il y a aussi un certain 
amorphisme qu’il faut secouer. Que 
ces gens reçoivent nourriture, aide fi- 
uancière, d'accord. Mais là n’est pas 
la solution à leurs problèmes. Il faut 
les aider à s’aider eux-mêmes. Présen- 
tement, on forme des techniciens en 
grand nombre et dans tous les domai- 
nes. 

Raymond Laplante, reporter de ta- 
lent se double d’un amateur d’avia- 
tion et de photographie. Il a d’ailleurs 
rapporté des photos extraordinaires, 
surtout de Sao Paulo, ville du Brésil 
comptant 6G6,000,000 d'habitants, ro- 
yaume du café et ville qu’il a parti- 
culièrement aimée, 

Cet as du reportage se dirige de plus 
en plus vers le reportage à aspect so- 


L'homme sur la lune. Depuis bien long- 

temps nous connaissons l’expression il est 
‘ dans la lune. Possible qu'avant la fin de la 
présente décade, nous puissions dire il y 
a un homme sur la lune, Avec les récen- 


LA SURVIVANCE. 


DO mm mn 


tes photos de la lune renvoyées par Ran- 
ger VII on se demande si l’homme pourra 
aluner. 11 semble que la surface lunaire 
soit écumeuse, et on doute que l’homme 
s’y enfonce avec son équipement. 


Amours, délices et orgues 


C'était le 20 septembre 1952, en la 
cathédrale de Chartres. L’immensce vais- 
seau avait refusé des passagers. Ce 
soir-là, Marcel Dupré donnait un ré- 
cital d'orgue au profit de la restaura- 
tion du château de Versailles. À l’enten- 
dre, on aurait souhaité que le béné- 
fice du concert allât à la réfection des 
orgues: elles criaient misère et, bien 
que l'illustre organiste apportât à les 
faire briller toutes ses amours, elles ne 
nous dispensaient nulles délices. Pour 
une fois, le fameux exemple de gram- 
maire avait menti. 

En bas, seuls les connaisseurs devi- 
naient l'embarras du maître. Les audi- 
teurs moins informés admiraient les 
accents qu’il arrachaït aux tuyaux en- 
fermés dans le magnifique buffet de 
Robert Filleul. Le talent de l’interprête 


par Clarendon 


sion: c’est le danger de telles cré- 
monies. Toutefois, la mine sombre de 
Marcel Dupré, quand nous laccueil- 
limes à la descente de la tribune, en 
disait plus long qu’une diatribe. Il ré- 
pondit à peine à nos félicitations, multi- 
plia les saluts réticents et s'en fut, je- 
tant un regard chargé de rancune sur 
l'instrument qui lui avait résisté, 


Voulant en avoir le coeur net, je 
fis un beau jour l'ascension de l’escali- 
er obscur dont l'hélice s'enfonce dans 
Fépaisseur d’un mur latéral. Placé sur 
le côté droit de la nef, de manière à 
dégager la rosace du portail, l’orgue de 
Chartres sonne à mi-hauteur de l'al- 
lée centrale, ce qui lui assure une effi- 
cience remarquable. D’en bas, il res- 
semble à un insect formidable, agrip- 
pé de ses longues pattes d’acier au 


“bon pour le service”. Six siècles d’u- 


sage, des restaurations incomplètes sui- 


. vies de rafistolages de fortune, des 


soins funestes prodigués au siècle der- 
nier par des assassins ont achevé l’or- 
gue. La cathédrale a un bâillon qui 
l'empêche de parler. Chartre est mu- 
ette. 

Pour lui rendre une voix digne de 
son visage et capable de chanter les 
louanges du Très-Haut dans la lan- 
gue des siècles classiques, il faut, à 
partir des matériaux existants, leur en 
adjoindre beaucoup d’autres et refaire 
un orgue neuf. Dans ce dessein, un co- 
mité s’est constitué, à l’appel de Pierre 
Firmin-Didot. Son but est d'alerter les 
pouvoirs publics et le public tout court 
— celui du monde entier. Chartres est 
un trésor universel dont la France a le 
dépôt. 

Si j'ai pris la plume pour informer 
l'opinion, c’est que, titulaire du grand 
orgue de Saint-Louis des Invalides, 

+ + 


FILM ve 
ONE MANS WAY 


Adultes | 
Américain. 1963. 100 min. Film bio- 


graphique réalisé par Denis Sanders 
avec Don Murray, Diana Hyland et 
William Window, d’après le livre Mi- 
nister to Millions d'Arthur Gordon. 
Norman Peale, fils de pasteur, déci- 
de de suivre l'exemple de son père. À- 
près trois ans d’études théologiques, il 
est nommé à Syracuse. Sa méthode bien 
personnelle d'approcher les gens a tôt 


fait d'assurer le succès de son minis- . 


tère. 


THE POWER OF POSITIVE 
THINKING 

a rendu son auteur célèbre au point 
que de son vivant on lui a consacré un 
livre et un film. - 

Appréciation morale: Dans le con- 
texte de la religion méthodiste, ce film 
soulève des problèmes théologiques 
complexes. 


Mercredi, le 10 mars 1965 


L 2 + + 


WHERE LOVE HAS GONE 
Adultes avec réserves 

Américain. 1964. 111 min. Techni. 
scope. Technicolor. Mélodrame réalis4 
par Edward Dmytryk avec Susan Hay- 
ward, Michael Connors et Bette Davis 
d’après le roman de Harold Robbins, | 

Une adolescente de quinze ans, 


a. ti 


Danielle Miller, est arrêtée pour avoir 


tué larnant de sa mère. Averti du fait, 
son père accourt à San Francisco, il 
se rappelle son mariage orageux avec 
l'héritière Valérie Hayden et le divor. 
ce qui a suivi de peu la naissance de 
leur fille. 

Ni le soin de la mise en scène, ni lh 
qualité de l'interprétation n’arrivent à 
conférer une certaine dignité À cet 
amalgame de rivalités entre mères et 
filles de trois générations. 

Appréciation morale: Malgré la dis. 
crétion de la mise en scène, des ré. 
serves s'imposent pour le déséquilibre 
et l’amoralité de maints personnages, 


La semaine à 


TEMOIGNAGES 


(une émission de Radio-Sacré-Coeur) 
(du 15 au 20 mars 1965) 


LUNDI: Abbé André Lamoureux et Soeur Anne-Dominique: 
“Doit-on parler du péché à l'enfant?” 
MARDI: Luigi d’Apollonia, SJ., 
H ““Le Vicaire’ Pie XIE est-il coupable?” 
MERCREDI: Henri-M. Guindon, S.M.M., 
“Avec le Seigneur, ‘on est sûr de son affaire.” 
JEUDI: Marcel Clément, 
“La religion: non une affaire de pratique maïs une affaire de vie.” 
VENDREDI: Socur Gilbert, Auxiliatrice, 
“D'un centre d'énergie atomique au laïcat missionnaire.” 


CHFA-680-10h.15a.m. 


j'ai assisté, il n’y a guère, à la résurrec- 
tion d’un chef-d'oeuvre de la facture 
française, dont l’état calamiteux était 


> 


en tous points comparable à celui de: 


l'orgue de Chartres. À une époque où 
le chant choral est gravement menacé 
ct les orchestres bannis des offices du 
culte, il est plus que jamais nécessaire 


RETRAITES 
FERMEES 


gorge. Une misère qui fait mal au visi- ciologique. Avec Raymond Laplante, et la beauté du meuble faisaient illu- flanc de l'édifice. En haut, je trouvai que l'orgue — ce “pape des instru- De 

teur qui arrive dans ce pays et à la- les téléspectateurs referont ce voyage lorganiste titulaire, Victor Ruello, qui A CBXT et CBXT-1 ments”, selon Franz Liszt — nous aide RES 

quelle on ne peut s’habituer. C’est au en Amérique du Sud qui leur fera voir Fi h j { faisait visiter l'instrument à un jeune conformément aux directives si curieu- SK 

retour que l’on en saisit encore davan- que sur notre pauvre terre où subsiste e € ape e homme enthousiaste. Descendant d’une Pro ram sement négligées de S.S. Pie X, à “prier 2 

tage toute la profondeur et l'étendue. la misère, il y a place pour l’amour, la x lignés d’imprimeurs, Pierre Firmin-Di- 8 Ines sur de la beauté”. Etoile du Nord 
Au cours de ce voyage, Raymond charité et le don de soi. c| CHFA dot examinait, jeu après jeu, tous les u (Le Figaro) Saint-Albert 

Laplante a vu, là-bas, différents or- Raymond Laplante reprend sa pipe registres de l'orgue, assemblait les français ge 26 

ganismes officiels à l'oeuvre, comme €t en volutes de fumée dessine ses P. N, Durant la saison du gouret, timbres et hochait la tête devant des 7 Fo. il 

les Nations Unies et l'Alliance pour le Souvenirs, couleur d'espérance. nous regrettons de ne pouvoir dif- notes obstinément muettes. De la tri- Samedi 13 mars ms 


progrès, entre autres. La tâche de ces 
associations officielles est plus facile 
auprès des Latino-Américains qu’au- 
près des Africains, par exemple. Mais 


© mm Ÿ 


On a vu des renards roux, note Sé- 
lection du Readers Digeste de mars, 
entraîner dans une chasse de quatre 


fuser le chapelet le samedi soir. 


Mars 


10—Famille Candide Beauchamps, 


bune, l'orgue ne faisait plus la moin- 
dre illusion. Par le moyen d’échelles, 
nous pénétrâmes dans les entrailles du 
monstre, qui, pour une fois, méritait 


9h.30 — Jeunesse oblige — Le Club 
des Jnobs, avec Sacha et Marie-José 
Longchamps. Rubrique de la coiffure 
et du maquillage. Invités: Les Chadols. 


Notre organisme comprend un autre 
réseau aussi important .que le système 
sanguin: le système lymphatique. D’a- 
près Sélection du Readers Digest de 


Mme Eloi Pétrin, Tél. 488-5266 
Mme Arthur Piché, Tél. 488-7924 
Mme Thérèse Rondeau, 

Tél. 489-0626 
Mme Gérard Leblanc, 


il y a tant à faire dans tous les domai- jours toute une meute de chiens. Le McLennan. le nom dont on l'affuble par tradition. 10 heures — Bras dessus, bras dessous 7275, Si le système lymphatique ne se Ték, pe8eSlS 

nes! Le groupe qui l’a le plus impres- renard roux n'est pas rusé que dans | 11-Famille Jacques Demers, Au lieu d'une armée de tuyaux four- — Chansonnettes, avec Serge Laprade. chargeait pas de récupérer les proté- HOMMES 

sionné est celui des Travailleurs de la les fables. Plus on Le chasse, plus on Bonnyville bis, prêts à cracher leur mitraille so- Invités: Les Flamingos. ines sanguines qui se perdent à travers 15 au 17 avril (Jeudi - Samedi) 
Paix. Ce plan d'aide à l'Amérique la- le traque, plus il devient malin. Com- | 12—Employés de l'hôpital Géné- |  nore, nous trouvâmies. une artillerie dé-  10h.30 _— Les Enquêtes Jobidon — ae ne ao es DRE SL TES 
tine a été mis sur pied par feu le pré- bien de chiens, par exemple, se sont ral cimée, Ce n'étaient que bombardes a- “Bas les masques”. Le comptable d’une Iconrane ST ER R RODSAUORRQnS Dire “A us ae Rien 
sident Kennedy ct a été défini à la noyés en poursuivant l'animal futé et 15—Famille Ubald Chevalier, platies, flûtes effondrées, vergettes à grande compagnie s'est fait voler la tous d'hémoragie inteme en quelques Gas Fontaine, Tél "489-0752 
conférence de Punta del Este, en août plus léger qui les entraînait sur une Morinville la dérive, équerres brinquebalantes, tu- paye des employés. heures. É 

1961. Ce sont de jeunes Américains, couche de glace trop mince pour leur 16—Famille Pierre Lapointe, bes oxydés, porte-vent rompus, méca- 11 heures — La Faïm des autres — 

hommes et femmes, qui consacrent poids! Donnelly nisme désarticulé: la guerre avait pas- Une nouvelle série de reportages sur 


+ 


+ 


Parlons français, et parlons-le bien ! 
ne ce ve on fn ed nf nf nf nl nf ef fn ef nf nf ee olls cfa en en an nf na ed ef 


*. Nos Programmes 


680 
k.c. 


17—Paroisse Ste-Anne, Falher 

18—Conseil LaVérendrye des 
Chevaliers , Edmonton 

19—Filles de Jésus, Morinville 

22—Famille Joseph Doucette, 
Girouxville. 

23—Famille Henri Hébert, Mallaig 

24—Famille Joseph Gratton, St- 


.Sé par là — au propre comme au figuré 


Le démontage des vitraux et leur rem- 
placement par des toiles huilées ou des 
panneaux de vitrex avaient laissé se 
développer à l'intérieur de la cathé- 
drale une humidité dommageable. La 
neige elle-même s'était engouffrée par 
des ouvertures mal protégées. Les ru- 


les pays sous-développés d'Amérique 
latine. Animateur: Raymond Laplante. 
11h.30 —_ De 9 à 5 — 


Dimanche 14 mars 

9h30 — Coeur aux poings — Aven- 
ture canadienne. 

10 heures — La Poule aux oeufs d'or — 


HORAIRE DE MESSES 


Au service des Canadiens français 
à Edmonton 


IMMACULEE-CONCEPTION : 108A ave et 96e rue — 
"nt — 9h00 — 10h30 — 12h00 et 5h.00 p.m. 


€ k ; s : 10h30 — Les Belles Histoires des 
. | Vincent des hivers de l'occupation avaient por- ,, ù pays SAINT-JOACHIM: 99e avenue et 110e rue — 
Lundi au Vendredi 7 Po et de Fe EEE 25—Famille Ephrem Côté, Pla- té le coup de grâce à un organisme af- ce a de ne nou- 6h.30 — 8h. — 9h.30 — 11h. — 12h.30 — 5h. pm 
6.50—ouverture chansons vous invite mondon faibli qui s’en allait, tel un humain, des AS D RAR VER - 
6.55—Nouvelles 7.80—Petit ensemble 1.30-—Visite chez les 26—Famille Hector Noel, St-Paul jointures, du coeur et des poumons. . ter Bidou. | | SAINT-THOMAS : 8520 - 9e rue — 
7.00—Chez Miville vocal Chansonniers 90 Une paroissienn : L l j , WU heures — Pleins feux sur Pauline Dimanche: 8h. — 9h.30 — 11h. 
0—C p e de St-Joachim 
CRT en 8.30 Regards sur le pe Au reste, même en parfait état, l'or- Julien. 
; anchettes Es 2.00—nouvelles —Paroissiens de la cathédrale gue de Chartres, conçu tel qu'il l'est : 
7.80—Chez Miville : DORA NRA 2.02—Salut les copains de St-Paul - actuellement, ne serait pas déclaré 
ne 9.00—Concerts sym. 3.00—Radio-journal 31—-Vieillards du Foyer Youville : 
.05—Sports , : a L 5 
; : Mercredi: 3.05—Salut les copains Comité du Chapel ù 
8.10—Prière du matin p u apelet, € { 
8.18—Radio-réveil 1.30-—-Les souris dansent! 3.58—Nouvelles is CE Fi V | F | OÔ ni S e a F | a g e 
8.28—Manchettes 7.00—Toute la gamme 4.00—-Prog. italien Edm à t e AÏC | 
8.30—Radio-réveil … . | 7.80—Serenade 4.80-—Musique pour tous ne éria, 
845-—Auj. dans Thistoire| 8.30—Concert du mer. les goûts Mon cher Monsieur, : Demandez nos échantillons 
9.05—Avec Simone Jeudi: 5:00—Radio-journal Veuillez trouver ci-inclus mon offrande i i 
Ù gratuits de papeterie 
UE ue ue L30—Entretions 5 de -- pour tous dé Sister dus pour aider au maintien de la récitation d Per 
: : , , ansons EF idi à i i 
“E Chansons d'autrefois) 7.00-—Temps de ref. 5.55—Chronique quotidienne du Chapelet à la Radio. e mariage. 
7 10.15-—Témoignages 7.80—Récital d'orgue sportive | 
12.30—Joumal agricole 8.30— Petites symphonies 6.00—Radio-journal NOM nn Pr dssrossssaede en CODTST ENONCE 
12.45-—Vie de femmes 9.15—Paysages et et reportage 6 
1.30—Partage du jour musique 630-NHL Adresse COCCEPEECECTEEPEENNENEN ONE CEE een COLEETENTE TETE COCOOECT EEE . 
2.00—A nous, mesdames] 9,30 Place publique Dose 
| 8.45—Samedi soir avec 
3.05—A nous, mesdames RS a Nous avons | n 
D Ven SE a Un ce e plus large choix 
,345—Radio actualités | 130_-Les :souris ‘dansont|10-00—Prog. ukrainien pour invitations et faire-part 
au jour le jour, 7.00—Toute la gamme |10.30—Samedi soir avec d l'O | 
sports, nouvelles | 730 Chasse a Paul ‘dans tout ues 
5.50—Chronique sportive l’Inconnu 12.00— Nouvelles Concours de chansons pour L | t du Canada. 
5.55—Nouvelles 8.30-—Petit concert £ a _ 
: 6.00—Les plus belles 9.00-Chorale du DAnRnenes Fête all Village @ 
voix Canada français 8.55—Bonjour 
re 9.30—Serenade 9.00—Nouvelles Legal, Alber ta 
05—Sports . 9.02-—Prog. Cris a F is è ei 
6.10-Les plus belles Samedi: 9308 JL FRERE 1 — es thème “bu ne au village’ tenue Modèles de fantaisie 
voix 6.50—Ouverture 10.00—Météo AS DO Gad àles : 
6.45—Chapelet 6.55—Nouvelles 10.02—-Ballade musicale 2 — Que faire? PR cast où modèles unis. 
7.00—30 minute d’infor.| 7,30—Nouvelles 10.30—Terre Nouvelle ue chanson PARC mélodie que décrit la vie d’un 
7.30—{(selon le Jour) 7.00—Musique en tête Î11.00—Messe dominicale village albertain de le gaieté, la J01€, le travail 
10.00—Prog. ukrainien 8.05—Sports - {12.00—Musique en dinant marquent les habitants jeunes et vieux. ® 
RL ainsi que ne du que 12.15—Nouvelles Fe ns dans les deux langues, 
es hommes . usique en tête |12.25—Sports . =2 | 
vivent? 8.28—Manchettes 12.30—Vie croissante ; Les paroles peuvent être appliquées à un air connu. Aussi Î _— 
ee l'abat-jour Re dans 12.45-—Musique en dinant 3 — Qui De Dore — ur le monde, sauf les serviettes allumettes 
11.55-—Radio-ouest histoi : “itali organisateurs de Fête au Villa t. j = 
19.05 Pensée du soir 9.00—Tante Lucille TE halle 4 Fone s va, _ Rs cartes de r emerciement. 
Fin des émissions! 9.30—Par un beau 3.00—Prog. polonais — Prix de #50 à la meilleure chanson proposée. 
Lundi: samedi 3.00—Prog. allemand 5 — Juges: les entrées seront jugées sur l’originalité, | . RATE D 
UE es -4,80—Heure du rosaire de ire a nthousiasme : L aroles, la mélodie. Invitations imprimées 
7.00-—L CI , } os souhaits 5.30—0 é a d dim ch a decision des juges sera ina e et ucune cor _ r 
715—Serenade 10.30—Beau samedi AM 8.00 30" d'info. si 6 pondance ne sera entretenue. v Fe dans les 48 heur es après Ù 
7.30—Revue des arts etlL1-00—Radio-journal 8.30—Cabaret du soir — Date limite: les entrées doivent être envoyées à ré i : 
des lettres ee -.. [10.00—Prog. ukrainien a ee C-P. 90, Legal, Alberta, pour le Monde lo commande. 4h 
8.30—-Sur toutes les + ers demain 10.30—Terre nouvelle mal . ne Re 
scènes 11.80—Par un beau . .. [11.00—Sous Y'abat-jour 7 — Le gagnant sera notifié 30 jours après la fermeture és 
: 12.00—Angélus 12.00—Nouvelles et sports du concours. Toutes les pièces proposées devien- | M P | 1 
pes ee Le 12.02—Musique en dinantf sports nent pravriété de Fête au Village, aucune ne sera R Ë M E R Î Ë. L A S U 
: ntretiens 12.15—Nouvelles 12.05—Recueillement retournée à l’autenr. | LT | | 
chansons , 12.25—Sports : ._ Fin des émissions Fête au Village, C.P. 90, Legal, Alberta i :0M10-1098 | | | 
p PS ee . si de re 1er :LOO-TO9Oème 2 , 
réééiéééieeteeeeseeeeeseee 1 TM OPèmerue Tél 4224709 : Edmonton, Alberta 


Hem nr 


Mercredi, le 10 mars 1965 


Le bilinguisme 


Un Canada français 


est-il encore possible? 


On ne sauvera pas la Confédération 
canadienne en se contentant de lui in- 
jecter quelques doses, même massives, 
de bilinguisme (!) La crise est trop gra- 
ve et le remède trop superficiel. Il 
faut davantage et bien autre chose; un 
Québec français n'y peut suffire, il 
faut un Canada français (cf. La Sur- 
vivance, 3 mars, p. 6). 

Le malheur est qu’un Canada fran- 
çais — je ne dis pas un Québec fran- 
çais — est loin d’être aujourd'hui une 
chose assurée. Si, en effet, on réser- 
ve ce titre de Canada français à l’en- 
semble des communautés canadiennes 
de langue maternelle française vivant 
hors du Québec, on n’a qu’à consulter 
les statistiques fournies par les derniers 
recensements fédéraux pour saisir aussi- 
tôt que c’est une bien petite chose que 
le Canada français. Le tableau ci-des- 
nous le montre clairement: 
Poucentage des Cänadieïs de langue 
maternelle française dans la 
population totale de chaque province 


1941 1951 1961 
TN. __ —% 064% 068% 
C.B. 135 ‘168 1.60 
AL 3.95 3.64 3.17 
Sask. 428 442 391 
NE. 715 608 5.37 
Man. 7.07 698 6.61 
Ont. 7.63 143 6.82 
L.-P.-E. 1125 861 7.60 
N.-B. 3451 35.89 35.20 


Inutile de nous leurrer: sauf dans 
une prôüvincæe, lé Canada fränçais ne 
fait pas le poids et, dans deux provinces 
au moins, il est à peine perceptible. 
Bien plus, sa situation, au lieu de s'a- 
méliorer, s'est détériorée de 1951 à 
1981; Terre-Neuve mise à part, par- 
tout ailleurs il a connu durant cette pé- 
riode une baisse dans son pourcentage. 
C'est que ses membres ‘s'anglicisent à 
un rythme rapide, comme en témoigne 
le tableau suivant: | 
Pourcentage des Canadiens d'origine 
française hors du Québec se déclarant 
de langue matemelle anglaise 


1941 1951 1961 
TN. —% 781% 852% 
C.-B. 53.6 560 648 
NE. 39.2 49.2 569 
L-P.-E. 29.1 463 552 7 
AL 29.9 39.5 499 
Sask. 234 327 43.1 
Ont. 25.1 313 377 
Man. 146 224 303 
N.-B. 68 91 122 


Ici, il n’y a pas d’excption: dans 
chacune des provinces, la marche à 
a . 


Les Canadiens connaissent mal 


par Richard Ares, 5s.i. 


J’anglicisation apparaît constante, irré- 
sistible et prend même l'allure d’une 
course au suicide en certaines d’entre 
elles. En Alberta, par exemple, le Ca- 
nada français a perdu régulièrement, à 
chaque recensement, une tranche de 
10% de ses effectifs: de 29% qu'ils 
étaient en 1941, les anglicisés du Ca- 
nada français sont passé à 39% en 
1951et à 49% en 1961. 


Cette situation tragique d’un peu- 
ple en voie d’assimilation hors du Qué- 
bec peut-elle être redressée? En d’au- 
tres termes, peut-on espérer qu’il y ait 
encore un avenir, je ne dis pas pour un 
Québec français, mais pour un Canada 
français? La question est grosse de con- 
séquences pour tous les Canadiens et 
met en jeu le destin même de la Con- 
fédération. 

Je réponds que, laissé à lui-même et 
abandonné au libre jeu des forces irra- 
tionnelles: géographiques, économiques 
et sociologiques, le Canada français 
hors du Québec ne me paraît guère 
avoir d'avenir, Si puissantes et si péné- 
trantes se révèlent les pressions du mi- 
lieu nord-américain que, pour ke main- 
tenir, il faudra bien autre chose que 
les simples forces naturelles de l'ins- 
tinct et du sentiment, bien autre chose 
que des appels à la fierté d’origine et à 
la solidarité linguistique. Aussi bien 
alors se résigner à vouer le Canada 
français à une assimilation galopante 
qui le réduira graduellement aux seuls 
contreforts du bastion québécois, c’est- 
à-dire aux populations encore françaises 
des provinces de l'Ontario et du Nou- 
veau-Brunswick. Bref, en tant que fait 
de nature, le Canada français hors du 
Québec semble bien condamné à un 
rétrécissement graduel êt à la dispari- 
tion totale dans plusieurs provinces. 

Est-ce à dire que tout soit fini et qu'il 
n'y ait rien à faire? Non pas, car ce que 
la nature laissée à elle-même ne peut 
réussir, la volonté humaine souvent le 
peut. La présence d’un Canada franco- 
phone au sein de l'énorme masse anglo- 
phone recouvrant l'Amérique du Nord 
apparaît, sans doute, quelque peu con- 
tre-nature, mais pas beaucoup plus que 
l'existence d'une Confédération cana- 
dienne bâtie ellemême à l'encontre 
des exigerices géographiques et écono- 
miques du continent nord-américain. 
Vaille que vaillé, tiraillée en tous sens, 
attirée vers le Sud de tout son poids, la 
Confédération n’en subsiste pas moins, 
et cela presque uniquement parce que 


des hommes ont voulu et veulent en- 
. 


les missions du Canada 


— affirme Mgr Pignedoli, 


Ottâwa (CCC) — De retour d'un 
voyage qui. l'a conduit dans trois vi- 
cäriats apostoliques du Canada, le dé- 
légué apostolique du Canada, S.E. Mgr 
Sergio Pignedoli éstime que les Cana- 
diens ne s'intéressent peut-être pas 
suffisamment aux missions canadien- 
nes. 

C'ést ce qu'il a déclaré au cours 
d'une interview à Ottawa. “La géné- 
rosité pour les missions est bien con- 
nue, dit-il. On trouve d'ailleurs des 
missionnaires canadiens dans toutes les 
parties du monde. Mais peut-être les 
Cänadiens pourraient-ils, sans se dé- 
sintéresser le moindrement des mis- 
sions de l'Amérique latine, de l'Afrique 
et de l'Asie, s'intéresser davantage aux 
missions difficiles du Nord canadien.” 

Mgr Pignedoli se demande même 
si les prêtres et même les laïcs, ne de- 
vraient pas prendrè leurs vacances dan 
le nord et du même coup visiter les 
missionnaires des hauts vicariats a- 
postoliques du Canada au lieu d'aller 
à Miami, aux Bermudes ou ailleurs. 

Le délégué apostolique a visité ré- 
cemment les vicariats apostoliques de 
Whitehorse, de Prince-Rupert, et du 
Labrador, Il visitera cet été les vica- 
riats de la Baie d'Hudson, de la Baie 
James et du Keewatin. Quant aux vica- 
riats de Grouard et du Mackenzie, il ne 
les visitera que l’an prochain puisque 
ceux-ci ont déjà été visités par son 
prédécesseur, S.E. Mgr Sebastiano Bag- 
gio. Il se rendra à la Baie d'Hudson en 
avril, au Keewatin en juin et à la Baie 
James en juillet. 

Mgr Pignedoli affirme qu'il tenait à 
visiter certains vicariats apostoliques en 
hiver afin de se rendre compte des con- 
ditions difficiles dans lesquelles les 
missionnaires travaillent. Il ajoute que 
s'il visite les vicariats apostoliques a- 
vant les diocèses, c'est parce que le 
travail apostolique dans les territoires 


de missions est plus difficile et que les 


territoires immenses des vicariats sont 
très importants pour l'avenir du Ca- 
nada. Les mines: de fer du Labrador, 
par exemple, comptent parmi les plus 


‘riches du monde. 


La présence de l'Eglise 

Ce qui a frappé le délégué aposto- 
lique au cours de sa visite, cest que 
dans les vicariats apostoliques l'Eglise 
est vraiment au centre de toutes les 
activités humaines. Chaque mission 
est plus qu’un centre de catéchèse et 
de vie sacramentelle. “Les messes, n0- 
te le prélat, sont bien plus belles dans 
les missions que dans les villes. Les 
gens y participent davantage et y chan- 
ent plus. À certains endroits, les gens 
qui veulent communier — et c'est la 
grande majorité — viennent déposer 
leurs hosties dans le ciboire placé à 
l'entrée du choeur, et ils doivent pour 
cela arriver quelques minutes avant 
le début de la messe.” 


délégué apostolique — 
Mgr Pignedoli déclare que les gens 
qu'il a rencontrés sont des gens aguer- 
ris et forts, parce qu'ils sont habitués à 
vivie dans des conditions difficiles. Ils 
sont aussi forts spirituellement et très 
religieux, 

“Le progrès n’est pas opposé à la 
vie spirituelle, fait observer le délégué 
apostolique, mais quand les hommes 
ont une vie facile, ils n’apprécient peut- 
être pas autant les valeurs spirituelles 
que ceux qui vivent dans des condi- 
tions difficiles.” | 

“Le fait qu’une seule congrégation 
religieuses, les Oblats, est à loeuvre 
dans ces vicariats apostoliques, donne 
une solide unité à l’action missionnaire 
et aux méthodes d’apostolat”, ajoute- 
t-il. ‘ 

Les missionnaires, note le prélat, 
sont très unis à leurs gens, et c’est peut- 
être pour cela que la nouvelle liturgie 
a été si bien acceptée et que les laïcs 
sont habitués de prendre des respon- 
sabilités. 

120 missionnaires 
laïcs à Prince-Rupert 

Les vicariats apostoliques sont pau- 
vres en général, poursuit Mgr Pigne- 
doli, mais elles ont surtout besoin de 
personnel. II note au passage avec ad- 
miration qu'il y a dans le vicariat de 
Prince-Rupert, quelque 120 mission- 
naïres laïcs à l'oeuvre et qui ont ac- 
cepté de consacrer deux ou trois ans 
de leur vie à ce vicariat, et cela sans 
salaires. Ces laïcs, qui viennent surtout 
de l'Ontario, du Québec, de l'Alberta 
et de la Saskatchewan, ont entre 20 et 


25 ans et accomplissent une tâche re- 


marquable dans les hôpitaux ou dis- 
pensaires, les écoles, etc. 

Mgr Pignedoli a aussi été frappé 
par la vie communautaire qui existe 
dans tous ces territoires de missions. 
Les immigrants y sont nombreux et 


c’est ainsi qu’à Kitimat, C.-B. 32 pays 


sont représentés au sein de la popula- 
tion. Ils deviennent très rapidement 
des Canadiens et les citoyens ont en- 
tre eux les rapports très amicaux. En 


outre, les rapports entre les catholiques ‘ 


et les protestants sont excellents. 


“La vie familiale et religieuse dans 


les vicariats visités jusqu'ici est très 
bonne, souligne Mgr Pignedoli. La vie 
familiale est particulièrement remar- 
quable chez les Indiens; être ensem- 
ble est presque une nécessité physique 
pour eux. Les Blancs et les Indiens vi- 
vent assez près les uns des autres. Cet- 
te vie isolée ne présente pas que des 
avantages: les boissons alcooliques y 
sont un danger.” | 

Mgr Pignedoli conclut que les Cana- 
diens connaissent mal leur pays et 
souligne de nouveau que les prêtres 
canadiens auraient avantage à aller 
prendre leurs vacances dans les vica- 
riats apostoliques du Canada. 
e e 


= 


LD 


Me Odile Roullet, avocat au Barreau 
de Genève, présidente de l'Association 
Suisse d'entraide au Pérou, présente- 
ra une conférence le 9 mars, à l’Audito- 
rium Le Plateau, 3710, rue Calixa-La- 
vallé, Montréal, devant les administra- 
teurs et le personnel des Caisses po- 
pulaires et du Mouvement Desjardins, 
à l'occasion de l'assemblée générale 
annuelle de L'Institut Coopératif Des- 
jardins, qui débutera à 8h.00 p.m. 

Cette conférence est sous les auspices 
de La Fédération de Québec des U- 
nions régionales des Caisses populaires 
Desjardins, de La Sosiété d'Assurance 
des Caisses populaires et de L’Assuran- 
ce-Vié Desjardins, qui tiendront leur 
assemblée annuelle respective les mar- 
di et mercredi, 9 et 10 mars. .…..… ….. 


core qu’il en soit ainsi. Si elle n’était 
qu'un fait de nature, il y a longtemps 
qu'elle aurait disparu de la carte du 
globe. 

De même, et à plus forte raison, le 
Canada français ne peut subsister que 
s'il est voulu, que si des hommes veu- 
len réellement et quotidiennement 
qu'il subsiste. Ce n’est plus une ques- 
tion de sentiment, c’est devenu une af- 
faire de raison et de volonté. En d’au- 
tres termes, il n'est d'avenir pour un 
Canada français hors du Québec que si 
cet avenir est voulu rationnellement et 
organisé solidairement, que si tous les 
principaux intéressés conjuguent leurs 
efforts afin de lui procurer ces condi- 
tions de vie sans lesquelles une com- 
munauté nâtionale, à plus forte raison 
si elle ne constitue qu’une minorité, 
ne peut que dépérir et finalement dis- 
paraître. 

Ces conditions de vie, quelles sont- 


elles? Un prochain article le dira. 
+ . 


- Mariages 
en Papouasie 


De nos jours c’est parfois une tran- 
saction coûteuse que d'acheter une é- 
pouse pour un jeune Papou, dans ce 
territoire australien de la Nouvelle- 
Guinée. Selon le système du “prix de 
la mariée” une tradition qui remonte 
à des siècles dans l'existence des Pa- 
pous, les paiements sont faits par le 
clan de la famille du jeune homme, au 
clan de la jeune épousée. Avec la ci- 
vilisation, cette coutume a pris des 
proportions au lieu de diminuer en po- 
pularité. Aujourd’hui, les futurs beaux- 
pères exigent des sommes d'argent 
plutôt que les paiements traditionnels 
consistant en bois de chauffage, ani- 
maux de ferme ou bijoux en coquilla- 
ges. Tous les parents font leur part dans 
le système compliqué de paiements qui 
existe dans presque toutes les régions 
du territoire et commencent aux fian- 
çailles. 

A la cérémonie nuptiale, il y a 
grande distribution de cadeaux de 
part et d'autre. Mais ces cadeaux con- 
tinuent de se donner depuis la nais- 
sance d'un enfant et le paiement final 
vient souvent à la mort. 

Si la femme quitte son mari ou si 
l'union est stérile, les parents de l'é- 
pouse sont obligés de rendre le prix de 
la mariée. 

Plusieurs Blancs qui ont épousé des 
femmes indigènes furent également im- 
pliqués dans la coutume de ce marché 
d’épouses, mais en général, ils ont évité 
les plus gros paiements. Toutefois, il 


m'est pas rare que des Australiens se 


mariant avec des Papoues, doivent pa- 
yer jusqu'à $1,200. Ils ont découvert 
aussi qu'aux termes de la loi tribale, ils 
sont tenus à d’autres obligations. Ils 
doivent garder des parents à la maison, 
fournir l'alimentation au clan de leurs 
épouses et offrir des cadeaux rituels à 
certaines époques de l'année. 


+ ° 


Distinction américaine 
au cardinal Bea 


Philadelphie (CCC) — La ville de 
Philadelphie, aux Etats-Unis, a con- 
féré son prix annuel pour la fraternité 
entre les nations au cardinal Augustin 
Bea. Ce prix, qui a été attribué deux 
fois seulement à un étranger au cours 
de ces vingt dernières années, va à une 
personnalité qui s’est particulièrement 
distinguée en faveur de la fratemité 
entre les hommes et les nations et de 
’égalité raciale. 

L'attribution du prix au cardinal Bea 
est motivée, d’une part, par sa compré- 
hension fondamentale de la fraternité 
et de l'égalité existant entre tous les 
hommes et.toutes les races, et, d'autre 
part, par les efforts qu'il a fait, en sa 


” qualité d’Allemand, pour la réparation 


des crimes des nazis. Le prix sera con- 
féré au cardinal le 29 avril; le lende- 
main, le prélat sera proclamé docteur 
“honoris causa” du Collège universi- 
taire des jésuites de Philadelphie. 

| EL + 


Saviez-vous que la Foire mondiale 
de New York qui se poursuit présente- 
ment marque le 340e anniversaire du 
premier établissement sur l'ile de Man- 


hättan en 1625? 


LA SURVIVANCE 


Page 7 


Les Franco-Ontariens devant la commission Laurendeau - Bunton 


Les inspecteurs d'écoles: 


“Le Canada français 
ne se limite pas au Québec” 


“Le Canada français ne se limite 
pas à la seule province de Québec, de 
dire les Inspecteurs d'écoles franco- 
ontariens et les professeurs d'écoles 
normales dans leur mémoire sur les 
problèmes du biculturalisme. 

“La dualité culturelle de la nation 
suppose l'existence de groupes d’expres- 
sion française et d'expression anglaise 
d'un océan à l’autre, chaque groupe 
devant sentir qu'étant lui-même, il 
peut jouer un rôle de partenaire qui 
accepte sa plein part de responsabilité 
dans la vie de la nation. 

“Les groupes anglophones minori- 
taires au Québec et les groupes franco- 
phones minoritaires dans les autre pro- 
vinces doivent être non seulement pro- 
tégés mais aidés à se développer. 

“Dans le Québec, le groupe français 
aura sa vie et le groupe anglais Ïa 
sienne; dans les provinces à anglopho- 
ne, certaines régions prendront un ca- 
ractère nettement français et les ins- 
titutions culturelles françaises y se- 
ront florissäntes, Question de mosaique 
et de juxtaposition plutôt que d'homo- 
généité uniforme.” * 

La Confédération 

Les inspecteurs et les professeurs d’é- 
coles normale de l'Ont. français souli- 
gnent aussi comment “les deux prin- 
cipaux groupes culturels qui ont pré- 
sidé à la Confédération devraient sen- 
tir que chacun peut se développer plei- 
nement selon son esprit et ses institu- 
tions et cela d’un bout à l'autre du: 
pays.” 

“Lo climat général du pays s'améli- 
orera dans la mesure où les citoyens 


‘accepteront la validité des droits des 


autres citoyens et où ils seront prêts à 
en tenir compte dans un esprit de jus- 
tice et d'équité. En somme l'esprit im- 
porte plus qué la lettre. rappellent-ils. 
Solutions possibles? 

Pour faciliter le respect des droits 
des autres et en particulier des groupes 
culturels minoritaires, les inspecteurs et 
les professeurs d'écoles normales men- 
tionnent des solutions possibles, à sa- 
voir: 

— sur une base purement pragma- 
tique, ne pas s'occuper des grands prin- 
cipes et chercher à résoudre les pro- 
blèmes au fur et à mesure qu'ils se 
présentent et cela dans un esprit nou- 
veau; 

— ou créer au sein du gouvernement 
central un ministère des minorités cul- 
turelles qui assumerait la responsabilité 
de voir que les groupes minoritaires, 
tant anglophones et francophones, jou- 


issent des services d'éducation depuis 
le degré élémentaire jusqu’à l’universi- 
té; 

— ou bien corriger les conditions 
qui militent contre le développement 
de la culture française en Ontario en 
favorisant l'acceptation du principe du 
bilinguisme; en assurant un revenu aux 
écoles séparées fréquentées par les 
Franco-Ontariens, c’est-à-dire compa- 
rable à celui per capita, dont disposent 
les écoles publiques non-cofessionnelles 
en reconnaissant au jeune Franco-On- 
tarien le droit de faire ses études se- 
condaires comme ses études primaires 
en se servant de sa langue maternelle; 
en permettant aux écoles normales 
franco-ontariennes d'établir le cours de 
formation de deux ans; en confiant les 
institutions franco-ontariennes à la ju- 
ridiction d’un surintendant responsable 
directement au sous-ministre de Y’'Edu- 
cation; en déterminant une procédure 
adéquate permettant Vobtention de 


classes franco-ontariennes dans un ar- : 


rondissemènt donné et en facilitant les 
rencontres entre les fonctionnäires fran- 
cophones du ministère ontarièn de l’'E- 
ducation et des éducâteurs d'éxpression 
française du Québec et des autres 
provinces. 

Choisir . .. 

À la lumière de la réalite, les ins- 
pecteurs et les professeurs d'écoles nor- 
males rejetent la première comme lais- 
sant trop de liberté aux amants du sta- 
tu quo et aux fervents de la lettre au 
détriment de l'esprit. 


Quant à la deuxième, le ministère 
fédéral des minorités culturelles, il ne 
conviendrait vraiment d'y songer que 
si la troisième s’avérait impossible. 

Cette dernière, d'autre part, leur 
semble la plus apparentée où la vitali- 
té et la sincérité ne sont pas de vains 
mots. 

“Les Franco-Ontariens reconnaissent 
que le sort de la culture française au 
pays est lié au renforcement du Qué- 
bec comme centre de vie française au 
Canada, mais ils refusent d'accepter 
la thèse .qui veut identifier Québec et 
Canada français, disent-ils. 

L'unité nationale se réalisera bien 
mieux, à leur avis, si l’on envisage le 
problème du biculturalisme de façon 
à y faire entrer toute la population du 
pays y compris les groupes minoritaires 
dans les provinces à majorité anglopho- 
ne. 

“C'est aussi pourquoi, ont révélé Îles 
éducateurs franco-ontariens, il semble 
opportun pour faciliter le respect des 


autres ct en particulier des groupes 
culturels minoritaires de redéfinir les 
structures au sein desquelles notre 
peuple évolue”, d’où les recommanda- 
tions visant à corriger les conditions 
qui militent contre le développement 
de la culture française en Ontario. 


Le principal porte-parole de l’Asso- 
ciation des inspecteurs d'écoles franco- 
ontariens et des professeurs d'écoles 
normales devant les membres de la 
Commission Laurendeau-Dunton a été 
M. Roger Saint-Denis, de l'Ecole nor- 
male de l’Université d'Ottawa. 


L'Institut c.-f. d'Ottawa: 


U n bureau canadien-français 


pour renseigner 


— La création d'une agence d’infor- 
mation sur le Canada français a été 
proposée devant la Commission royale 
d'enquête sur le bilinguisme et le bi- 
culturalisme, par l'Institut canadien- 
français d'Ottawa. 


Dans son mémoire, l’Institut, fondée 
en 1852, soit 15 ans avant la Confédé- 
ration, propose un bureau d'informa- 
tions canadiennes-française -(Office of 
French Canadian information), qui au- 


rait pour tâche de corriger autant que 


possible les erreurs disséminées sur le 
compte des Canadiens français au Ca- 
nada et à l'étranger. 

L'Institut canadien-français d'Ottawa 
voit ce bureau comme un organisme 
autonome, dirigé par des Canadiens 
français, pas nécessairement tous du 
Québec. En réalité la tâche du bureau 
d'informations  canadiennes-françaises 
serait double. D'un côté dans des é- 
crits rédigés en anglais, non des tra- 
ductions, il chercherait à corriger les 
informations erronés et d'autre part, 
il devrait aussi renseigner les Cana- 
diens anglais sur le mode de vie, les 
aspirations et les réalisations du peuple 
canadien-français. 


Subventionné mais 
affranchi de la politique 


Le mémoire propose deux façons de 
financer ce bureau d'informations ca- 
nadiennes-françaises: 

—— l'instituer en fonction d'ententes 
fédérales-provinciales, ou mieux 

— le confier à une fondation dont 
les revenus seraient assurés par le gou- 
vernement fédéral, les gouvernements 
provinciaux, les grandes sociétés finan- 
cières et les particuliers. 

“Un tel organisme apporterait une 
contribution d’un prix inestimable à 
l'unité nationale,” dit le mémoire, qui 
précise qu'il entraînerait au plus des 
déboursés annuels de quelque $100,000 
mais, éventuellement, la vente de cer- 
tains ouvrages pourrait, sans en assurer 
la rentabilité, diminuer le coût d’opé- 
ration, 

Accusations contre È 
la Presse Canadienne 

Le mémoire s'est plaint des organes 
de communication affirmant qu'à “l’ex- 


les anglophones‘ 


ception de “Radio-Canada, dont les 
réseaux de langue française ont rendu 
d'immenses services à tous les Cana- 
diens français, nous ne connaissons au- 
cun organe important de communica- 
tion qui soit tout à fait impartial à no- 
tre égard”. 

H s’en prend particulièrement à la 
“Canadian Press’ affirmant que “cette 
agence de nouvelles est administrée par 
un personnel compétent et anglopho- 
ne, qui, naturellement, protège les 
intérêts de Ja majorité.” 

L'Institut accuse la Presse Canadien- 
ne de disséminer des erreurs et des 
préjugés. “Trop de ses reporters châ- 
tient, sauf à quelques exceptions près, 
d'une façon impitoyable mais toujours 
voilée ceux qui ont le malheur de ne 
pas penser comme la majorité anglai- 
Les qualités prolifiques 
de la soupe aux pois . . . ....... ....... 

Le mémoire ne cite qu’un seul ex- 
emple, qui remonte à 1939 pour appu- 
yer ses accusations. Il dit que la Presse 
Canadienne s'était alors empressée de 
rapporter les paroles d'une diététicien- 
ne quelconque de Toronto, qui, ayant 
visité Québec, attribuait à la soupe 
aux poids les qualités prolifiques des 
Canadiens français.” 

Sans donner de précision, il dit que 
plus récemment, l'agence de presse a 
accordé beaucoup trop d'importance 
aux déclarations des séparatistes en re- 
gard de leur force numérique. 

“Mais la nouvelle est-elle favorable 


au Canada français qu'on semble ne: 


la distribuer qu’au réseau de Québec”, 
dit-il, pour ajouter que dans le domaine 
international, à l'exception des nouvel- 
les émanant de Washington, “la Cana- 
dian Press nous sert que ce que Lon- 
dres veut que l'on sache”. 

+ . 

Hitler avait donné l'ordre de brûler 
et d’anéantir Paris, en août 1944, avant 
que les Allemands ne l'évacuent devant 
l'avance alliée. “Paris brüle-t-il?”, le 
livre condensé de Sélection du Reader’s 
Digest de mars, raconte l'histoire se- 
crète des journées inoubliables au cours 
desquelles Paris fut sauvé et libérél 


L'intérieur de la Che- 
vrolet est d'un tuxe 
exemplaire. Elle offre 
tous les raffinements 
de confort, beaucoup 
d'espace en longueur, 
en hauteur, ainsi qu'en 
largeur à hauteur des 
sièges et à hauteur 
d'épaules, avec des 
garnitures magnifiques 
propres à toutes les 
Chevrolet. Un épais ta- 
pis bouclé, des sièges 


RUES 
A 
dus 


re 


Sedan Bel Air 2 portes 


VENDEUR CHEVROLET 
AUTORISE À MORINVILLE 


Ne manquez pas de regarder “Cinéma International’ tous les vendredis solr à 8h.30 et ‘‘Rue de 


rembourrés de mousse 
et couverts de tissu à 
motifs ou de vinyle ré- 
sistant à l'usure. Et 
combien d'autres com- 
modités telles que des 
déflecteurs à 
velle, un allume-ciga- 
rettes, des accoudoirs 
avec cendriers à l'ar- 
rière . . . vraiment, le 
luxe est en tête de la 
liste des caractéris- 
tiques avantageuses 
de la Chevrolet! 


lache 


Le 6-cylindres turbo- 
thrift réputé, de Che- 
vrolet qui se réchauffe 
rapidement et déve- 
loppe 140 CV, est à la 
fois plein de fougue et 
économique. il com- 
prend une série d'élé- 
ments qui simplifient 
l'entretien: filtre à huile 
à plein débit, et venti- 
lation forcée du carter. 
Les moteurs Chevrolet 
de constituent une 
autre caractéristique 
avantageuse. 


mani- 


Une voiture économique super-luxe 


..une voiture de luxe 
super-économique! 


Les glaces latérales 
courbes, sans cadre, et 
les montants latéraux 
courbes augmentent la 
largeur intérieure à 
hauteur des épaules et 
offrent des lignes élé- 
gantes et fines. La 
glace arrière et le pare- 
brise collés sont par- 
faitement étanches et 
l'absence de bourrelet 
en relief améliore l'élé- 
gance de l'ensemble. 


boue 


ment de l'eau, 


nouvelle du tout au tout! somorenmurcenncom.conme 


TREMBLAYS GARAGE LTD. 


l'Anse” tous les mardis soir à 8h. sur le réseau complet de Redlo-Canade. 


Les ‘suppléments! 
dont la Chevrolet est 
dotée sans supplément 
de prix réduisent jes 
frais d'entretien et aug- 
mentent la valeur de 
revente. Ces supplé- 
ments comprennent 
des bas de caisse lavés 
et séchés. Des garde- 
intérieurs à 
l'avant et à l'arrière 
“qui protègent efficace- 
de la 
boue et du sel. Ou en- 


- UNE VALEUR GENERAL MOTORS 


| CHEVROLET 


fin un silencieux alu- 
minié qui prolonge la 
durée du système 
d'échappement et as- 
sure la protection anti- 
corrosion. Faites le 
compte de tous ces 
avantages supérieurs, 
vous comprendrez 
pourquoi la Chevrolet 
est le meilleur achat 
et pourquoi il vous 
faut voir votre conces- 
sionnaire Chevrolet 
dès maintenant! 


C-665CF 


MORINVILLE, ALTA 
TELEPHONE 55 


Eden ed re 


= 


Au fil des heures et des jours 


La meilleure information, c’est celle qu’un esprit 
lucide fait tenir en dix phrases nettes et sans 
bavures. (EF. Mauriac) 


— mercredi, 3 mars — 
une des plus grandes chasses à l’homme est lancée pour retrouver 
celui qu’on n'aurait jamais voulu voir s'évader, Lucien Rivard — on 
en parle en Chambre à Ottawa et à la Législature de Québec — sa 
femme est à la maison, on la croyait disparue hier — tout le person- 
nel de nos forces armées reçoit une augmentation de salaire — la 
législature albertaine présente son plus haut budget — le docteur 
Herbert Meltzer sera candidat libéral pour Edmonton-Ouest — la 
Chine insiste pour que la Russie rejette les idées pacifiantes de 
Khrouchtehev — l'Ordre de Jacques-Cartier, appelé “la patente”, 
scrait défunt — 

— jeudi, 4 mars — 
Rivard écrit pour s’exeuser du trouble qu’il crée à la police — pour 
la 2e fois en un mois, les étudiants moscovites assaillent l'ambassade 
américaine pour protester contre ce qui se passe au Vietnam — The 
Western Catholic deviendra The Western Catholic Reporter en 
septembre, avec M. Douglas Roche comme éditeur — Michèle Duclos 
et Michelle Saulnier paraissent en cour à New York — Yvon Dupuis 
poursuit le ministre du revenu du Québec pour #100,000 — pour 
la 3e fois en un mois, le gouverneur général parle de l'unité na- 
tionale à sauvegarder — la Syrie nationalise 9 compagnies d'huile — 
__. — vendredi, 5 mars — | 

pour le moment, Ottawa n'offre pas de prime pour aider à capturer 
Rivard et son compagnon, on le croit encore à Montréal — Je cardi- 
nal Mindzenty, réfugié à l'ambassade américaine de Budapest depuis 
1956, refuse de quitter son pays à moins que l'Etat reconnaisse ses 
titres et fonctions comme primat de Hongrie — on pressent une 
nouvelle dispute entre Diefenbaker et son aile Québécoise — un 
journal de Montréal dit que les compagnons de Rivard et les gar- 
diens savaient qu’un coup de maître se préparait — Pearson à New 
York où il rencontrera U Thant — Rusk explique aux ambassadeurs 
sud-américains la conduite des E.-U. au Vietnam — 

— samedi, 6 mars — 
le RIN, mouvement séparatiste, dit qu'il élira au moins 5 députés 
aux prochaines élections au Québec — un nouveau coup d'état sem- 
ble se préparer au Vietnam-Sud — Wilson visite l'Allemagne de 
l'Ouest — Sharp prévoit des élections assez tôt — Tito se propose 
comme médiateur entre les E.-U. et le Vietnam-Nord — Ottawa aide 
Terre-Neuve a déménager des centaines de familles de pêcheurs qui 
ont peine à vivre — Manning s'oppose à l'élargissement des lois sur 
le divorce — 

dimanche, 7 mars — 
la reine Louise de Suède meurt à 75 ans — après 39 jours de grève, 
7000 employés de Chrysler en Ontario retournent au travail — la li- 
gue des pays arabes convoque ses 13 membres pour protester contre 
Bonn qui veut des relations diplomatiques avec Israel — encore de 
la violence contre les Noirs en Alabama — des officiers de notre 
Wheat Pool sont à Moscou, on croit qu’ils négocient une autre 
vente importante de blé — einq albertains trouvent la mort sur les 
routes en fin de semaine — 

1,7 — lundi, 8 mars — 

les E.-U. et le Vietnam-Sud intensifient leur travail contre les com- 
munistes : 3,500 fusiliers américains y sont dépêchés — l'Iran abolit 
sa coutume de pendre publiquement ses criminels — Diefenbaker 
reproche à Pearson d’avoir dévoilé les plans du gouvernement dans 
un discours à New York, plutôt qu'en Chambre — le Canada se dis- 
socie de l'Inde et de la Pologne à propos de la situation au Vietnam- 
Sud: ces deux pays refusent d'y voir une agression de la part du 
Vietnam-Nord — 

— mardi, 9 mars — | 
les Vietcongs font de nouvelles trouées dans le Sud-Vietnam, mais 
se font mal ramasser, ils ont des armes chinoises et russes — on pré- 
dit que la Chine fera son 2e essai nucléaire d'ici dix jours — la 
police de l’Alabama barre la route aux Noirs qui marchent vers, la 
capitale et les force à rebrousser chemin — le président Johnson se 
montre irrité de ‘la justice’ du gouverneur Wallace de l'Alabama — 
Bennett, de la Colombie, suggère que Radio-Canada ne prenne plus 
d'annonces de cigarettes — notre université compte 9,800 étudiants, 
elle en aura 14,000 en 1970, faut prévoir — les sueriers du Québec 
ont commencé à entailler — une semaine après l'évasion de Lucien 
Rivard, Ottawa promet une récompense de $15,000 pour toute infor- 
mation qui conduirait à la capture du fugitif — après la fuite de 
Banks et de Rivard, Diefenbaker dit que Favreau devrait quitter 
son poste — 

ÉTAT LE LEO EE LENETENELU DELLE CLUEETETCELLELEEE EEE TE ERTRNLEE LE : 


Les Canadiens français en Alberta 


une série de causeries prononcées par 


Monsieur Rodolphe Laplante, 

premier rédacteur de LA SURVIVANCE. 

En ondes tous les dimanches à 12h.45 p.m. 
sur les ondes de CHFA. 

14 mars, importance de la télévision française 
21 mars, le rôle des commissaires d'école 
28 mars, lecture de revues de langue française 
4 avril, institutions françaises de l'Alberta 
11 avril, concours de français 


TELLE TLTLLLE LLEALELLELOLCELLECEETTEUELLEECEEULEOTE TE NON PET ET TENEENNNEN EEE 
ES ere ES à PES 1 EE 


CEE CETCE CECE CE CEE LE CECELDEUE CECELEE TELE CE OC 
EF CELL CUELECEL CET CE CEE CEE LED CEEEE CEE EL ET EU TE 


LI 


Let 


ge 


Servez-vous de cette formule 
pour envoyer votre abonnement. 


Je n’ai pas le temps de courir les rues... alors je me servirai de Ja poste ! 
Tout en étant des plus efficaces, ce moyen est très rapide et vous épargne 
du temps. Envoyez votre abonnement par la poste. Quelle que soit la 
distance qui vous sépare de La Survivance elle n’est pas plus longue que 
celle qui vous sépare de la plus proche boîte aux lettres. 
Servez-vous de la formule ci-dessous, et envoyez-nous le prix 
de votre abonnement par la poste. 


Merci à l'avance | 


Nom de l’abonné EN Au ne 
A dresse nn nn TT sm nn eee at it eee 
Cj-inclus veuillez trouver la somme de 8... reine 


nour ahonnement pendant seen AL 
Prix de l'abonnement: Canada, $3.50; étranger, $4.50 


om 


PA A A CE | 


LA SURVIVANCE 


Celui qui fit le plus parler de lui la semaïne dernière, Lu- 
cien Rivard qui s’est évadé de sa prison mardi soir der- 
nier. Figure clé dans l’enquête Dorion, le Canada connaît 
présentement la plus sérieuse chasse à l’homme jamais 


connue. 
+ 


Un Juif propose d'élever un monument 
à la mémoire de Pie XII 


Rome. — Un monument sera érigé 
à Pie XII à Rome sur la proposition 
faite au journal “IL Tempo” par un 
Israélite qui déclare devoir à ce pape 
d'avoir échappé avec sa famille aux 
persécutions nazies. 

Le journal, en s’associant à cette 
proposition, a ouvert une souscription 
en vue de réliser le monument “en ré- 
paration solennelle et en témoignage de 
gratitude”. “Il Tempo” estime en effet 
que les Romains et tous les catholiques 
italiens se doivent de rendre justice à 
ce pape calomnié. Relevant que dans 
sa lettre l’Israélite en question repro- 
che aux communistes d’avoir cherché à 


souiller la mémoire de Pie XII en ap- 
+ 


puyant Ja tentative de ceux qui avaient 
voulu jouer à Rome la pièce “Le Vicai- 
re”, le journal écrit: 

“Les communistes ont voulu faire 
savoir qu’ils ne sont pas disposés, même 
à Rome, qui depuis vingt siècles est 
le siège vénéré du Vicaire du Christ, 
à renoncer à l’athéisme qui est la clé 
de voûte de leur doctrine.” 

L'anniversaire de la naissance de 
Fie XII et de son élection tombe au- 
jourd’hui, 2 mars. A cette occasion s'est 
ouverte en souvenir de ce pape une 
série de manifestations religieuses qui 
dureront dix jours. Une messe a été 
célébrée devant sa tombe dans les grot- 


tes vaticanes. 
+ 


Les ‘AA’ s'inquiètent du problème 
des adolescents alcooliques 


Edmonton — “L’'alcoolisme chez les 
adolescents, au Canada est un pro- 
blème très sérieux et beaucoup plus 
répandu que les gens ne se l’imaginent.” 

Tel est l'avis émis par David “B”, 
lun des directeurs du comité national 
des alcooliques anonymes. 


Adressant la parole aux membres de 


‘l'association, à Edmonton, M. David 


“B” révéla que, pour combattre ce 
problème, les “A”, en collaboration 
avec les ministères de l'Education du 
Québec et de l'Ontario, ont introduit 
dans les différentes écoles, des cours 
préventifs sur l’alecolisme, 

“Le cours est conçu, dit-il, de mani- 
ère à renseigner l'étudiant sur ce qu'est 
un alcoolique et sur les différents pro- 
blèmes d’ordre physique, moral, social 
et économique qu’il subit.” 

Plusieurs divisions ont été établies à 


l'intérieur de l'association pour accueil- 
lir entre autres, les adolescents, qui 
font partie d’une famille dont un mem- 
bre est alcoolique. D'autre part, des 
soins sont prodigués à cette famille. 
David “B” faisait remarquer à son 
auditoire que l'opinion publique ainsi 
que médicale considèrent maintenant 
l'alcoolisme comme une maladie. En 
conséquence, cette maladie requiert, 
comme toute autre, des soins médi- 
caux intenses et l’hospitalisation. “C’est 
une lacune qu'il faut déplorer, d’ajou- 
ter le conférencier, de voir que nos hô- 
pitaux sont si peu munis pour traiter 
adéquatement les alcooliques.” 


L'association des alcooliques anony- 
mes groupe environ trente mille mem- 
bres à travers le Canada, ce qui re- 
présente 10% de tous les alcooliques à 
travers le pays. 


Pour les parents 


-Cours de préparation à l’enseignement du nouveau progranm- 
me de religion. Pourquoi les nouveaux catéchismes? Qu’est- 
ce qu’ils contiennent? Comment aider nos enfants? etc. 
Cette série de cinq cours débuta vendredi dernier, elle 
se continue encore pour quatre semaines. Le cours du 12 
mars sera donné par la Rév. Soeur Jeanne-Louise, e.s.c., à 


9h. p.m. 


s 


Tous ces cours se donnent à la salle paroissiale de l’Im- 
maculée-Conception, 10830-96e rue. Tous sont bienvenus. 


Entrée gratuite. 


Mille voix de jeunes présentent 
un régal de chants français 
à l'Auditorium du Jubilé 


À l'occasion du Festival annuel de 
la chanson française qui a eu lieu Je 
dernier dimanche de février, mille 
voix de jeunes Canadiens français de 
la région d'Edmonton ont réjouit un 
autre mille personnes dans l'auditoire. 

Douze écoles, comprenant dix-sept 
choïales avec une variété de personna- 
ges de huit personnes à cent quatre- 
vingt dix, se sont succédée pendant deux 
heures à tour de rôle sur le majestu- 
eux théâtre de l'auditorium du Jubilé. 

Les écoles de Grandin, Beaumont et 
Sacré-Coeur ouvrirent le programme 
avec une variété de chants à l'unisson 
et en parties. La mime du chant “Mar- 
che en avant” par Ja chorale de Pécole 
Grandin a suscité des applaudissements 
non seulement pour l'humour présenté 
mais aussi pour la justesse des voix et 
le ton artistique dans ce chant. Il est 
toujours beau de voir l'école entière de 
Beaumont sur le théâtre. Cette école 
présenta trois chorales — la première, 
du grade un à douze présenta “Alou- 
ette” en unisson suivi du “Joyeux Pro- 
meneur” à quatre voix par le grade 
sept à douze. Au cours du programme 
leur chorale de garçons nous donna une 
version de “Les Champignons”. 

Un merveilleux effort accompli par 
l'école Sacré-Coeur comprenant 190 
élèves des grades 1 à 6 nous présenta 
avec une musicalité rarement obtenue 
dans des chorales d'écoles comprenant 
de si jeunes participants, le canon 
“Entendez vous sur l'Ormeau”, suivi 
par “Marianne s'en va t'au Moulin”, à 
trois parties. “Les Deux Compagnons”, 
un chant mimé, fut bien apprécié à 
juger par les applaudissements. 

La chorale de St-Albert a bien exécu- 
té son “Pot Pourri”. Vimy présenta 
“L'église dans ta vie” et d’une façon 
intéressante nous a rendu “Chant de 
l'Unité”, “Le petit Japonais”, chant à 
deux voix; le “Coucher de soleil” par 
‘école St-Thomas a bien terminé la 
première partie de ce festival de chant. 

L'école Notre-Dame-de-Lourdes ou- 
vrit la deuxième partie de ce program- 
me varié par une jolie présentation du 
chant “Le petit chaperon rouge”. La 
chorale de Legal a présenté avec brio 
et enthousiasme “Compagnons de mes 
vacances” et “Je voudrais un mari”. 

Sous l’habile direction de M. Georges 
Lavallée, la chorale du grade 3 à 12 
de Morinville présenta avec une beauté 
artistique et musicale un joli chant à 
4 voix “Marin”. Huit filles représentant 
l'Académie de l’Assomption nous har- 
monisèrent avec perfection au point de 


LU 


vue de timbre musical, rythme, et gaie- 
té, deux chants, “Verte Campagne” et 
“Le p'tit negro”. Point remarquable 
était la diction expressive et exacte de 
ce joli octet. M. Caldwell et sa chorale 
de l'école St-Luc nous a émerveillés 
et égayés par l'interprétation de l'hymne 
“Yictoire”, à trois voix. Leur deuxième 
chant “Un p'tit gars qui chante”, é- 
tait très apprécié surtout au point de 
vue de variété dans le tempo et son 
rythme bien prononcé et juste. 


Point culminant de ce festival était 
la présentation de la chorale invitée 
du GColiège St-Jean. Cette chorale 
mixte composée des membres de la fa- 
culté d'éducation ainsi que des arts 
présenta “Mignonne allons soir si Ja 
rose” et “Fa una canoza” à quatre 
voix. Leur directeur M. Albert LaFran- 
ce doit être félicité pour avoir tenu à 
garder la belle tradition de chant bien 
préparé et exécuté que le public aime 
entendre du collège. Nous leurs souhai- 
tons bon succès avec leur concert pré- 
senté à l'Auditorium au mois d'avril. 


En plus d'être un directeur habile, 
M. Albert Lafrance, professeur au Col- 
lège St-Jean, agit d'une manière com- 
pétente le rôle d'adjudicateur. À trois 
occasions, il nous donna un commen- 
taire élogieux et court à propos de 
chaque chorale qui se présenta, 


M. Georges Lavallée, président du 
Cercle Lacombe de IAEBA nous don- 
na une brève allocution d'ouverture et 
de bienvenue. M. Lavallée souligna a- 
vec emphase la présence de distingués 
visiteurs et amis de la chanson fran- 
çaise dans les personnes de SE. Mgr 
Jordan, omi., le Rév. Père Patoine, 
o-m.i., le Rév. Père Lacerte, o.m.i., Son 
honneur le juge À. Déchêne, Mme An- 
drew Cairns, du consulat Belge, M. 
et Mme M. Lavallée, Me et Mme L. 
Desrochers, et Mme R. Motut, ainsi 
que nombreux curés de paroisses et 
principales des écoles participantes. 

Sans oublier notre maître de céré- 
monie, M. Léonard Rousseau de l’uni- 
versité de l'Alberta, qui d’une manière 
adroite et expressive a bien présenté 
toutes les chorales et leurs directeurs. 

Le festival de la chanson française 
de 1965 a certainement été un des 
meilleurs que nous avons eus depuis 
nombre d'années. Souhaitons que cela 
continue dans les années à suivre. Aux 
membres du Cercle Lacombe, direc- 
teurs et directrices de chorale, SIN- 
CERES FELICITATIONS. | 


Jules Lacoursière 


La jeunesse rurale catholique en éveil 


Les 19, 20 et 21 février, se réunis- 
saient en la Maison de la Madone du 
Sanctuaire, Cap-de-la-Madeleine, des 
membres du Conseil national et des 
équipes diocésaines du mouvement Jeu- 
nesse du Nouveau-Brunswick de l'On- 
tario et du Québec se sont penchés sur 
leur rôle et leurs différentes respon- 
sabilités de dirigeants. 

Un travail sur les professions a per- 
mis une prise de conscience collective 
des besoins des différentes classes de 
travailleurs. À la suite de ce travail, 
deux commissaires ont fait des proposi- 
tions à l'assemblée. Les jeunes culti- 
vateurs ont proposé une étude sérieuse 
sur le mouvement rural pour trouver 
des lignes de solution au marasme dans 
lequel se trouvent actuellement les 
jeunes cultivateurs; les étudiants ont 
proposé que la J.R.C. prenne totale- 
ment en charge les étudiants du mi- 
lieu rural dans:tout ce que fait leur vie. 

Ce congrès marquait aussi le lance- 
ment de la Semaine Nationale des 
Jeunes Ruraux, qui se tiendra du 2 au 


neuf mai 1965. La Semaine Nationale 
a pour thème, cette année: UNE JEU- 
NESSE EN EVEIL. Elle fait suite à 
un travail sur l'intégration des jeunes 
dans la société, Une jeunesse en éveil, 


cela signifie une jeunesse qui sait ce. 


qui se passe autour d'elle, une jeunesse 
qui a des opinions personnelles sur 
la vie actuelle, sur la vie profession- 
nelle autant que sur la vie sociale et 
politique. Une jeunesse en éveil, cela 
signifie aussi une jeunesse qui prend 
sa place dans la société, qui sait se 
situer aux côtés des autres et avec eux. 
Cette semaine donnera lieu, en mai, 
à différentes activités où la jeunesse de 
la paroisse sera appelée à s’éveiller col- 
lectivement et à rencontrer les adultes 
pour travailler à leurs côtés à la pro- 
motion de leur milieu et de leur ré- 
gion. Les quelques cent jeunes pré- 
sents à cette réunion, en rapportent des 
échanges de vue, des expériences nou- 
velles et une confrontation très riches 
avec Îles autres, 
Le comité national de la J.R.C. 


à 
A 
à 


No. 18 


OYEZ! OYE?! 


Mesdames et Messieurs 
samedi, 13 mars 
Réunion des membres du Comité qu 
Programme de Y'A.E.B. au Collège st. 
Jean. 
e 
dimanche, 14 mars, 8.15 pm. 
Bingo par le Club Alouette, pour 
aider le Père Gaudet, missionnaire en 
Bolivie. 
e 0 
les 17, 18, 19 ct 20 mars 
A YAuditorium du Jubilé, le Light 
Opera of Edmonton présentera “The 
King and F”, comédie musicale, 
dimanche, 28 mars 
Soirée variétés présentée par le Club 
La Salle. | 
e . 
samedi, 27 mars, 9h.30 am. 
Réunion du Conseil d'administration 
de l'AE.B.A. au Collège St-Jean. 
+ + 


Depuis quelque temps, on parle beau. 
coup d'élections générales pour cet 
été: observateurs de la scène politique, 
journalistes, politiciens, et d’autres en. 
core qui aiment s'entendre parler. Le 
chef du NDP, T.C. Douglas, qui ne 


doit pourtant pas être dans le secret - 


des dieux libéraux, a même avancé une 


date pour ces élections — le 31 juin, :: 


+ + 


Nord-ouest d’Edmonton 


Soirée des amis 


canadiens - français 


Répondant à l'invitation qui leur a. 
vait été faite par un comité de citoyens 
du quartier, une cinquantaine de cou- 


ples ont bravé le grand froid et se sont 


rencontrés au Rosslyn Community Hall 


samedi, le 27 février dernier, Il s’agis- : 


sait d’une soirée sociale pour les Ca. 
nadiens français du Nord-ouest d'Ed- 
monton. 


ES 


ECS 


PEU ee 6 


Se ne: 


Le Dr Aimé Arès fut un maitre de | 


‘ cérémonies accompli et contribua gran- 


dement au succès de la soirée, au cours 


de laquelle il y eut des jeux de cartes, : 


des danses, des chants par la foule, Les: 
chansons exécutés par M. et Mme Aimé 
Déry et le Dr Arès furent particulière. 
ment appréciées. Un excellent goûter | 
termina cette soirée et ce goûter avait | 


été préparé par Mesdames Jacques Ba- 


til et Madeleine Girard, à qui les or 


ganisateurs présentent leurs demercie- 
ments. 


Plusieurs couples étaient venus de 


St-Albert et nous remarquions égale- 
ment la présence de M. Eugène Trotti- 
er et du Dr Stephen Lynch. 

Les membres du comité d’organiss- 
tion remercient toutes les personnés 
présentes et se proposent d'organiser 
une autre soirée du même genre al 


ET ue ne 


cours du printemps. Entre temps, is 


tiendront une assemblée générale à 


laquelle tous les intéressées seront ; 


invités. 
FERD NADON 
BIOUTIER 
REPARATION DE MONTRES 
ET BIJOUX 
en face de la “Bay” 


10115 - 102ème rue Edmonton 


L 4 


les tarifs rouge, blanc et bieu, 
ça veut dire: 


Exemples d'aubaines «tarif rouge»: uérecdaut: 
saskatoon $ 7.00 
vancouver $14.50 montréal 
$32.50 winnipeg  $15.00 


d'edmonton à: 


toronto 


bon prix 


bon repas 
bon repos 


$34.00 


Voyager par le CN, quelle détente! Pas 
de soucis, pas de problèmes de cireula- 
tlon, peu importe le temps qu'il fait, Un 
service parfait, une cuisine excellente. 
(Si vous avez une place en voiture-salon 
ou en voiture-lits, le CN vous offre. 
des repas gratuits.) Pour les voyages 
de nuit: ds vrais lits qui vous assurent 
un vrai repos, Et du même coup, vous 
économisez, grâce aux fameux tarifs 
rouge, blanc et bleu. Pour plus am- 
ples renseignements, consultez le CN. 


mr